Halacha pour mardi 20 Iyar 5784 28 mai 2024

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Le devoir de ‘Oneg Chabbat

Il est dit dans le livre du prophète Yécha’ya (58-13) :
וְקָרָאתָ לַשַּׁבָּת עֹנֶג ...

Si tu considères le Chabbat comme un délice …
Nous apprenons de ce verset qu’il est un devoir pour chacun de délecter le Chabbat selon ses moyens, à travers la consommation de nourritures et de boissons agréables.

Parce que ce devoir n’est pas mentionné explicitement dans la Torah, mais seulement dans les paroles du prophète Yécha’ya, le RAMBAM écrit (chap.30 des règles de Chabbat, règle 1) qu’il s’agit d’un devoir ordonné par nos maîtres (Midérabbanan), c’est-à-dire par institution de nos maîtres, et qu’il a été cité par les prophètes d’Israël.
Quoi qu’il en soit, il est une obligation pour chacun d’être particulièrement vigilant envers ce devoir, dont la récompense est écrite explicitement dans les versets, puisqu’il est dit dans la suite des propos du prophète :

אָז, תִּתְעַנַּג עַל-ה', וְהִרְכַּבְתִּיךָ, עַל-בָּמֳתֵי אָרֶץ; וְהַאֲכַלְתִּיךָ, נַחֲלַת יַעֲקֹב אָבִיךָ--כִּי פִּי ה', דִּבֵּר. (שם יד)
Alors tu te délecteras en Hachem, et je te ferai dominer sur les hauteurs de la terre, et jouir -de l'héritage de ton aïeul Ya’akov... C'est la bouche d’Hachem qui l'a dit. (Ibid.14).
A partir de ce verset, Rabbi Yo’hanan enseigne au nom de Rabbi Yossé dans la Guémara Chabbat (117a) : « Celui qui délecte le Chabbat, se verra offrir un héritage sans limites. »
Nos maîtres s’étendent longuement sur la récompense à cette Mitsva. 

Par opposition au RAMBAM cité précédemment, d’autres de nos maîtres les Richonim (décisionnaires médiévaux) – et parmi eux le RACHBA (Chou’t vol.1 chap.127) et le RIBACH – (Chou’t chap.513) - sont d’avis que le devoir de ‘Oneg Chabbat est un devoir ordonné véritablement par la Torah.
En effet, le Chabbat fait partie des jours qualifiés par la Torah de « Mikraé Kodech » (saintes convocations) mentionnées dans la Torah [les fêtes sont qualifiées de « Mikraé Kodech » par la Torah]. Or, au sujet de toutes les fêtes, nos maîtres expliquent dans le Midrach la raison pour laquelle elles sont qualifiées de Mikraé Kodech, car il faut les sanctifier et les honorer par un vêtement propre, et « les délecter à travers la nourriture et la boisson ».
Selon cela, lorsqu’on mange pendant les jours de Chabbat et des fêtes, il faut avoir la pensée d’accomplir par cet acte un commandement de la Torah.
Quoi qu’il en soit, même selon le RAMBAM, on doit avoir la pensée que l’on accomplit le devoir de ‘Oneg Chabbat.

D’autres décisionnaires médiévaux – comme le Séfer Ha-Yéréïm (chap.99) - sont également d’avis que ce devoir est ordonné par la Torah, même s’il n’est absolument pas mentionné dans la Torah, nos maîtres l’apprennent malgré tout en tant que « Halacha Lé-Moché Mi-Sinaï » (une loi donnée oralement à Moché sur le Sinaï), qui est considérée comme étant un devoir ordonné par la Torah, comme nous l’avons expliquer au sujet de la règle du Etrog greffé.

Voici les propos exacts du RAMBAM (chap.30 des règles de Chabbat, règle 7) relatifs à notre sujet :
En quoi consiste le délice (du Chabbat) ? Cela correspond à l’enseignement de nos maîtres, selon lequel il faut préparer le plat le plus gras et une boisson aromatisée, le tout en l’honneur du Chabbat, et selon les moyens financiers de la personne. Celui qui augmente les dépenses en l’honneur du Chabbat, en préparant de nombreux et délicieux plats, est digne de la louange.
Si l’on n’a pas de moyens importants, même si l’on a préparé un simple légume bouilli ou autre, en l’honneur du Chabbat, cela représente le devoir de ‘Oneg Chabbat. On n’est pas tenu de s’imposer du tracas et d’emprunter aux autres afin d’augmenter la nourriture du Chabbat.
Les premiers sages (les sages du Talmud) ont dit :
Fais de ton Chabbat un jour de semaine (s’il le faut), et ne sois jamais dépendant des gens.
Fin de citation du RAMBAM.

Dans la Guémara, nos maîtres s’étendent longuement sur l’importance de celui qui délecte le Chabbat et qui l’honore selon ses possibilités.
Ils citent (Chabbat 119a) l’anecdote au sujet de Yossef « Mokir Chabbat » (« qui honorait le Chabbat ») qui habitait le même quartier qu’un riche non-juif qui avait l’usage de consulter les astrologues.
Un jour, les astrologues dirent à ce non-juif :
« Ton voisin Yossef va hériter de tous tes biens. »
Le non-juif alla immédiatement mettre tous ses biens en vente, et avec l’argent qu’il gagna, il acheta une pierre précieuse d’une valeur inestimable. Il incrusta la pierre précieuse dans son chapeau, tout ceci afin de préserver ses biens pour qu’ils ne passent pas dans les mains de son voisin Yossef.
Un jour, ce non-juif traversait un pont au-dessus d’un fleuve dans sa ville, avec son chapeau sur sa tête. Un vent fort se mit à souffler, son chapeau s’envola et tomba dans le fleuve.
Un poisson avala le chapeau avec la pierre précieuse.
Les pêcheurs de la ville trouvèrent le poisson un vendredi, à l’approche de Chabbat.
Ils se dirent : « Qui va nous acheter ce poisson à une heure pareille ?! »
Les gens leurs dirent : « Allez trouver Yossef, car il honore particulièrement le Chabbat, et même s’il est certain qu’à cette heure-ci les poissons sont déjà prêts chez lui, s’il voit un si beau poisson, il l’achètera aussi en l’honneur de Chabbat. »
Effectivement, lorsqu’on lui apporta le poisson, Yossef désira l’acheter en l’honneur de Chabbat. Lorsqu’il ouvrit le ventre du poisson pour le nettoyer avant de le cuire, il trouva la pierre précieuse.
Il rencontra « ce vieillard » (certains disent qu’il s’agit d’Eliyahou Ha-Navi, qui est souvent surnommé ainsi dans les enseignements de nos maîtres, et qui se dévoile parfois aux Tsaddikim) qui lui dit : « Celui qui emprunte en l’honneur de Chabbat, c’est le Chabbat qui rembourse sa dette ! »

Cependant, l’homme ne doit pas emprunter exagérément en l’honneur de Chabbat, s’il n’a pas – de façon naturelle – les moyens de rembourser sa dette.

8 Halachot Les plus populaires

Vaygach

Nous sommes aujourd’hui à la date du 10 Tévet, jour de jeûne public pour tout le peuple d’Israël. Vous pouvez consulter les règles relatives à un jour de jeûne ici, dans une Halacha antérieure consacrée au jeûne du 17 Ta......

Lire la Halacha

Vay’hi – La force d’une bonne parole

Commentaires rédigés pour Halacha Yomit par le Gaon Rabbi Zévadya COHEN Chlita, chef de tous les tribunaux rabbiniques de Tel Aviv Dans notre Paracha, Ya’akov Avinou rassemble ses enfants auprès de lui et les bénit avant de quitter ce monde, comme il est ......

Lire la Halacha

Des pains « ‘Halavi » (pétris avec du lait)

Il est expliqué dans la Guémara Péssa’him (36a) que nos maitres ont interdit de pétrir une pâte avec du lait, car il est à craindre que l’on ne porte pas attention à cela et que l’on en vienne à consommer ce pain avec de la via......

Lire la Halacha

La lecture de la Méguilat Esther

Toute personne – homme ou femme - a le devoir d’écouter la Méguila le jour de Pourim. Il faut la lire le soir, et la répéter le lendemain, comme il est dit dans le chapitre de Téhilim que nous lisons à Pourim : אֱלֹקי--אֶקְרָא יוֹמָם, וְלֹא תַע......

Lire la Halacha


Propos en l’honneur de Pourim, prononcés par notre maître - le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l

Il est dit dans la Méguila (après l’ordre donné par Esther à tout le peuple de jeûner durant 3 jours, et en ayant décidé de se présenter devant le roi A’hachvéroch au bout de ces 3 jours afin de l’inviter au festin qu&rs......

Lire la Halacha

« Le symbole du demi-Chékel » (année 5785)

Le demi-Chékel Dans la Paracha de Ki Tissa que nous avons relue récemment lors du Chabbat Chékalim, nous avons reçu l’ordre d’offrir « le demi Chékel » que tout Israël offrait à l’époque du Temple. Cette Mitsva ......

Lire la Halacha

Le repas de Pourim un vendredi

Le repas de Pourim la nuit La fête de Pourim diffère des autres fêtes que nous possédons, car pour toutes les fêtes, la Mitsva de se réjouir par un repas, est en vigueur aussi bien la journée que la nuit, alors que pour la fête de Pourim, le devoi......

Lire la Halacha

Chabbat Za’hor – Le discours particulier

« Souviens-toi de ce que t’as fait ‘Amalek » Le Chabbat qui précède Pourim, lors de l’ouverture du Hé’hal à la synagogue, nous sortons 2 Sifré Torah. Dans le 1er nous lirons cette année 5785 la Paracha de la semaine (T&ea......

Lire la Halacha