Dans la précédente Halah’a, nous avons expliqué l’essentiel du Din de la lecture de la Paracha chaque semaine, deux fois chaque verset et une fois sa traduction araméenne. Ce qui signifie qu’il incombe chaque juif l’obligation de lire la Paracha de la semaine 2 fois le texte hébreu, c'est-à-dire, les versets de la Paracha, et 1 fois le Targoum, la traduction araméenne d’Onkeloss.
La Mitsva de « Chénaïm Mikra Vé-Eh’ad Targoum » fait partie de la Mitsva d’étudier la Torah. Or, les femmes sont exemptes d’étudier la Torah (excepté les Halah’ott et les sujets de la Torah qui les concernent).
Par conséquent, les femmes sont exemptes de la Mitsva de « Chénaïm Mikra Vé-Eh’ad Targoum ».
Cependant, une femme qui désire malgré tout lire la Paracha « Chénaïm Mikra Vé-Eh’ad Targoum », est digne de la Bénédiction, et elle en recevra une récompense.
De même, une femme qui dispose de temps et qui désire étudier la Paracha avec le commentaire de Rachi, accomplie ainsi la Mitsva d’étudier la Torah, comme quelqu’un qui n’est pas soumis à une obligation et qui l’accomplie malgré tout.
Mais une femme n’a pas de réelle obligation de le faire.
Lors de la lecture de la Torah à la synagogue, il est interdit de parler de quoi que ce soit.
Cependant, il est permis selon le Din de lire la Paracha « Chénaïm Mikra Vé-Eh’ad Targoum » pendant la lecture de la Paracha à la synagogue, même si en faisant ainsi on ne se trouve pas forcément au même endroit de la Paracha que l’officiant, car on peut se trouver au début ou à la fin de la Paracha alors que l’officiant est en train de lire d’autres versets, malgré cela, puisque l’on est occupé par le même sujet que l’officiant (la lecture de la même Paracha), il est permis de le faire.
C’est ainsi qu’agissait Rabbénou Yéhouda Hé-H’assid, chaque Chabbat, lors de la lecture de la Torah, il lisait au même moment toute la Paracha « Chénaïm Mikra Vé-Eh’ad Targoum ». C’est ainsi que tranche MARANN dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.285).
L’auteur du Hagahot Maïmoniyott écrit que le MAHARAM avait l’usage de lire la Paracha deux fois chaque verset lorsque l’officiant se taisait, c'est-à-dire, entre les montées.
Les décisionnaires écrivent aussi que l’on est autorisé à lire la Paracha une première fois pendant que l’officiant lit dans le Sefer Torah, en lisant mot à mot avec l’officiant l’intégralité de la Paracha, et ensuite une fois supplémentaire, puis une fois le Targoum. C’est ainsi qu’agissent de nombreuses personnes.
Nous avons déjà écrit que lorsqu’on veut accomplir la Mitsva dans sa plus grande qualité, il faut lire toute la Paracha en dehors du moment de la lecture de la Torah, 2 fois chaque verset et 1 fois le Targoum, jusqu’à la fin de la Paracha.
En conclusion:
Les femmes sont exemptes de la lecture de « Chénaïm Mikra Vé-Eh’ad Targoum ».
Cependant, une femme qui tient absolument à cette lecture, accomplit ainsi la Mitsva d’étudier la Torah, et cette étude lui sera très bénéfique.
Selon le strict Din, il est permis de lire l’intégralité de la Paracha « Chénaïm Mikra Vé-Eh’ad Targoum » lorsque l’officiant lit la Torah à la synagogue. Mais il est juste de s’imposer la H’oumra (rigueur) de ne lire qu’une seule fois la Paracha en même temps que l’officiant, et en lisant mot à mot avec lui (et la deuxième fois, ainsi que le Targoum à un autre moment).
Lorsqu’on veut accomplir la Mitsva dans sa plus grande qualité, on garde le silence lorsque l’officiant lit la Torah, et on consacre un autre moment pour la lecture de « Chénaïm Mikra Vé-Eh’ad Targoum ».
Nous apprenons de là de façon évidente qu’il est sévèrement interdit de bavarder de futilités pendant la lecture de la Torah, et une telle chose représente une lourde faute. Si une personne bavarde pendant la lecture de la Torah, il faut lui en faire la remontrance et la faire taire, car cette personne transgresse une lourde faute, profane la sainteté de la synagogue et entraîne les autres à imiter son comportement.
Le mérite de garder le silence à la synagogue protège du malheur.
Même le roi David veillait à pénétrer dans la synagogue calmement, sans tout le tumulte qui accompagne un roi, comme il est dit dans Téhilim : « …Nous pénétrons dans la maison d’Hachem avec émotion. »