Question: Quelle est la bénédiction d’un poivron farci ? De même, quelle est la bénédiction d’une pâtisserie faite à base d’un peu de farine, mais dont l’essentiel est constitué de fruits et de noix?
Réponse: Dans les précédentes Halachot, nous avons expliqué la règle selon laquelle lorsqu’on consomme 2 aliments dont la bénédiction est différente, et que l’un est considéré comme aliment principal et l’autre secondaire, on ne doit pas réciter la bénédiction sur chacun d’entre eux, mais seulement sur l’aliment considéré comme principal et l’on acquittera ainsi l’aliment secondaire de bénédiction. C’est pourquoi si l’on consomme du riz accompagné de petits pois, on ne doit pas réciter de bénédiction sur les petits pois, car ils sont considérés dans ce cas comme secondaires et acquittés par la bénédiction de « Boré Miné Mézonot » récitée sur le riz.
Des feuilles de vignes ou un poulet farcis au riz
Des feuilles de vigne farcies au riz, ou bien un concombre ou des poivrons farcis au riz, puisqu’aux yeux de la plupart des gens la consommation principale est le riz, il faut donc réciter la bénédiction du riz (Boré Miné Mézonot), et cette bénédiction acquittera également les feuilles de vigne ou les autres légumes farcis de leur bénédiction.
Mais lorsqu’on consomme du poulet farci avec un peu de riz, c’est généralement le poulet qui constitue l’essentiel de la consommation, car le riz n’est dans ce cas qu’un accompagnement.
C'est pourquoi on doit réciter dans ce cas la bénédiction sur le poulet (Chéhakol Nihya Bidvaro), et l’on ne doit pas réciter de bénédiction sur le riz puisqu’il est secondaire.
Lorsqu’un des 2 aliments fait partie du Dagan (les 5 céréales)
Mais si 2 aliments sont mélangés et que l’un d’entre eux fait partie du Dagan (les 5 céréales) comme de la farine de blé ou d’orge, il est expliqué dans la Guémara (Bérah’ot 36b) que dans ce cas, l’aliment fait à base de Dagan est considéré comme principal, car les 5 espèces du Dagan sont connues pour leur grande importance puisqu’elles constituent l’essentiel de notre alimentation (c’est ainsi que tranche MARAN dans le Choulh’an ‘Arou’h chap.208)
Par conséquent, une tarte aux fruits que l’on fait avec de la farine, des œufs et des fruits secs, même si la quantité de fruits est plus importante que la farine, malgré tout on doit réciter la bénédiction de Boré Miné Mézonot sur cette tarte, car elle est constituée d’une espèce faisant partie du Dagan. De même des gaufrettes au chocolat, même si le consommateur a essentiellement l’intention de consommer le chocolat contenu entre les feuilles des gaufrettes, malgré tout, il ne pourra pas réciter Chehakol sur cette gaufrette, puisque les feuilles de la gaufrette sont constituées de Dagan, et représentent donc l’aliment essentiel de ce mélange. C’est donc la gaufrette qui acquitte le chocolat de bénédiction.
De même, lorsqu’on consomme un biscuit en insérant un morceau de chocolat à l’intérieur, on doit également dans ce cas réciter uniquement la bénédiction de « Boré Miné Mézonot » sur le biscuit, car celui-ci représente dans ce cas l’essentiel, alors que le chocolat n’est dans ce cas que secondaire. (Chou’t Yabiya’ Omer vol.7 sect. O.H chap.33).
En conclusion: Si 2 aliments sont mélangés et que leur bénédiction est différente, par exemple des feuilles de vigne farcies au riz ou autre, on doit réciter la bénédiction sur l’aliment principal et l’on acquitte par cette bénédiction l’aliment secondaire. Cependant, si l’aliment secondaire est constitué de Dagan (récolte), c'est-à-dire d’une des 5 espèces du Dagan (comme du blé ou de l’orge), on considère toujours l’espèce Dagan comme aliment principal. Par conséquent, une tarte aux fruits faite dans laquelle on a mélangé un peu de farine pour donner du goût, ainsi que des œufs et des fruits divers, même si la farine est en petite quantité, malgré tout, la bénédiction de cette tarte est « Boré Miné Mézonot », car la farine est faite à partir de Dagan qui est un aliment principal.
Il existe d’autres détails sur ce sujet, et ils seront développés – avec l’aide d’Hachem - dans les prochaines Halachot.