Halacha pour jeudi 3 Tishrei 5786 25 septembre 2025

Pour la guérison totale de :
Azar Ben Lisa Kamouna (Cohen)
Maxime Moché Ben Sarah (Amar)
Michelle Bat Daisy Esther (Amar, née Madar).

Pour l'élévation de l'âme de :
Ethan Eliyahou David Ben Fredj (Arfi) z"l
Georges Jojo Nissim Ben Moché (Hadjadj) z"l
Yvonne Ouarda Bat Sultana (Hadjadj, née Fitoussi) z"l

La tradition des KAPAROTT – Comment agissait notre maître le Rav z.ts.l

Aujourd’hui, nous sommes le jour du jeûne de Guédalya, jeûne observé par tout le peuple d’Israël. Les femmes enceintes et celles qui allaitent sont exemptes de ce jeûne.  

Question : Doit-on accomplir la tradition des KAPAROTT exclusivement avec des volailles, ou bien est-il préférable de l’accomplir avec de l’argent ?

Réponse : Nous avons la tradition dans toutes les communautés juives de procéder aux KAPAROTT la veille de Yom Kippour, c'est-à-dire, d’abattre des volailles pour tous les membres du foyer.
Nous avons l’habitude d’abattre un mâle pour un homme et une femelle pour une femme.
On fait ensuite tourner la volaille au dessus de la tête de la personne en disant la formule écrite dans les Rituels de prière de Yom Kippour :
« Ceci est ton remplacement, ceci est ton échange, ceci est ta Kapara (ton expiation)… »
Lorsqu’on fait tourner la volaille au dessus de sa propre tête nous disons :
« Ceci est mon remplacement, ceci est mon échange, ceci est ma Kappara (mon expiation)… »
Cette tradition est accomplie durant les 10 jours de Pénitence, c'est-à-dire entre Roch Ha-Chana et Yom Kippour.

Les propos du RACHBA et de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h
Le fait que cette tradition est répandue dans toutes les communautés d’Israël, nous indique apparemment qu’il s’agit d’un usage antique instauré par les premiers Grands de la Torah.
Cependant, le RACHBA dans une responsa (chap.395) s’oppose à cette tradition, et voici ses propos :
« J’ai constaté que la tradition des Kaparott était répandue dans notre ville (Barcelone – Espagne), ainsi que d’autres usages qui me semblent être assimilables à des usages païens (Darké Ha-Emori). J’ai repoussé cette tradition, et j’ai ordonné de l’abolir. Il est vrai que j’ai entendu dire que cette question avait été soumise au Rav Haï GAON, et qu’il aurait répondu qu’ainsi était la tradition, malgré tout, j’ai fait cesser cette tradition » Fin de citation.
MARAN tranche également dans le Choul’han ‘Arou’h qu’il faut éviter cette tradition, conformément à l’opinion du RACHBA.
C’est ainsi que tranche également le PERI ‘HADACH, ainsi que d’autres Poskim (décisionnaires).

Les propos de notre maître le Rav z.ts.l
Cependant, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que puisque cette tradition est répandue aussi bien dans les communautés Achkénazes que Séfarades, puisque l’opinion des Guéonim est également favorable à cette tradition, et que de nombreux autres grands Poskim ont attesté qu’il fallait maintenir cette tradition, en additionnant tous ces arguments, il semble qu’il faut maintenir cette tradition, particulièrement lorsque l’on offre les volailles des Kaparott (ou leur valeur en argent) à des nécessiteux.
En effet, il semble que dans ces conditions, même le RACHBA serait favorable à cette tradition, puisque sous cette forme, cela n’est plus tellement assimilable à des usages païens.

Toutefois, ceci est valable pour réfuter l’assimilation de cet usage à un usage païen. Mais il subsiste un autre problème.

En effet, dans de nombreux endroits, la tradition des Kapparott est réalisée en grande collectivité, et les Cho’hatim (abatteurs rituel) restent debout durant de longues heures pour réaliser la Ché’hita (abatage rituel), ce qui leur occasionne une grande fatigue, et dans de telles conditions, il est fréquent qu’ils abattent de façon non-conforme au Din.

Il y a de cela plus de 65 ans, notre maître le Rav z.ts.l éveillait l’attention sur ce grave problème en rappelant que selon MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h, il s’agit là d’un usage émanant du peuple Emori (peuple païen qui occupait Israël avant la conquête sur l’ordre Divin). Notre maître le Rav z.ts.l ajoutait par jeu de mots qu’il s’agissait en réalité d’un usage émanant aussi du peuple ‘Hitti (de la racine « ‘Hett » qui signifie « faute »), car il occasionnait de nombreuses fautes.
Par conséquent, il faut veiller impérativement à ce que la Ché’hita (l’abattage rituel) soit effectuée de façon conforme au Din, et par un Cho’hett compétant et doté d’une véritable crainte d’Hachem.

De même, lorsque notre maître le Rav z.ts.l occupait les fonctions de chef des tribunaux rabbiniques d’Egypte (dans les années 40), il avait l’usage de visiter lui-même le lieu où l’on réalisait les Kapparott, et il agissait ainsi également à l’approche de la fête de Chavou’ot puisqu’ils avaient l’usage en Egypte de réaliser une sorte de Kapparott à l’approche de la fête de Chavou’ot avec des oies.
Notre maître le Rav z.ts.l faisait son inspection parmi les Cho’hatim et vérifiait leurs couteaux en les surveillant de façon draconienne, afin qu’ils ne trébuchent pas dans leur tâches et ne fassent pas consommer – ‘Hass Véchalom (à D.ieu ne plaise) de la viande non-Cacher au peuple d’Israël.

De très nombreuses fois notre maître le Rav z.ts.l se mit véritablement en danger à cause de ses remarques fréquentes aux Cho’hatim et aux bouchers, au point où ceux-ci tentèrent de l’assassiner à 3 reprises, et ce n’est que par miracle que notre maître le Rav z.ts.l fut sauvé de leurs complots (comme rapporté dans le livre Avir Ha-Ro’im volume 1, du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON Chlita, digne petit-fils de notre maître le Rav z.ts.l, et directeur de notre site Halacha Yomit).

Cependant, il est tout à fait possible d’effectuer les Kaparott avec de l’argent, en faisant tourner l’argent autour de la tête et en disant la formule citée plus haut, et en ajoutant « Cet argent ira à la Tsédaka, et toi, tu entreras dans une vie de bien et de paix. »

Lorsque la Rabbanitt Margalitt z’’l - la digne épouse de notre maître le Rav z.ts.l - était encore en vie, elle avait l’usage d’acheter personnellement des poussins quelques mois avant Roch Ha-Chana et elle les élevait. Puis, on les prenait pour réaliser les Kapparott. Mais après le décès de la Rabbanitt, notre maître le Rav z.ts.l changea son usage et revint à l’opinion de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h, en évitant de réaliser les Kapparott avec des volailles, mais uniquement avec de l’argent. C’est ainsi qu’il agit durant de nombreuses années.
Il est probable que la raison de notre maître le Rav z.ts.l était fondée sur des craintes de Cacherout sur les volailles lorsqu’elles sont abattues lors des Kapparott.

Mais durant les dernières années de sa vie, lorsqu’il fut possible d’obtenir des volailles abattues conformément au Din (grâce au Beit Din « BADATS BEIT YOSSEF »), notre maître le Rav z.ts.l adopta de nouveau l’usage de réaliser les Kapparott avec des volailles exclusivement, car nos maîtres les Kabbalistes ont particulièrement vanté les mérites de cette tradition des Kaparott lorsqu’elle est effectuée exclusivement avec des volailles, en précisant que cet usage représente un moyen important d’expiation pour l’individu, car le coq est appelé « Guévèr » et l’homme est lui aussi appelé « Guévèr ».
Notre saint maître le ARI zal a lui aussi vanté les mérites de la tradition des Kaparott lorsqu’elle est accomplie avec des volailles.
C’est pour cela que même si notre maître le Rav z.ts.l a accompli la tradition des Kaparott durant de nombreuses années avec de l’argent, malgré tout, à la fin de sa vie il changea son usage et effectua les Kaparott avec des volailles.
C’est aussi ce qu’il a ensuite conseillé à ses proches, qu’il est beaucoup plus juste d’accomplir les Kaparott avec des volailles.

Par conséquent, il est préférable - pour toute personne qui en a la possibilité -d’accomplir cette tradition avec des volailles, que l‘on donnera ensuite à des nécessiteux, les volailles elles-mêmes ou bien leur valeur financière.

Il semble inutile de rappeler la très sévère interdiction de faire souffrir un animal, qui – selon certaines opinions dans la Guémara Bava 32a (voir aussi Chabbat 154a et le Choul’han ‘Arou’h ‘Hochen Michpatt chap.272) – est un interdit condamné par la Torah, et cette interdiction peut entraîner une terrible mise en accusation pour la personne.

Le Gaon Rabbi ‘Haïm FALLAG’I z.ts.l écrit qu’il n’est pas souhaitable d’élever des petits poussins chez soi, car l’on peut facilement les faire souffrir même de façon non-intentionnelle. Il cite une anecdote à ce sujet concernant un homme qui vivait à l’époque de notre maître le saint ARI zal, et cet homme n’avait pas d’enfants.
Il rendit visite à notre maître le ARI zal qui lui dit :
« Tu as chez toi des petits poussins qui montent régulièrement sur une sorte d’échelle pour boire de l’eau, mais ton épouse a retiré l’échelle, et depuis, les poussins souffrent. C’est pourquoi, ce grand châtiment de la privation de descendance s’est abattu sur toi. »
(L’homme répara son acte et fût exaucé).

C'est pourquoi il faut être très vigilant et se comporter correctement vis-à-vis des volailles destinées aux Kaparott, et n’accomplir cette tradition que lorsqu’on est certain d’une surveillance conforme, aussi bien vis-à-vis de la Ché’hita elle-même que vis-à-vis du fait de ne pas effectuer plusieurs Kaparott sur la même volaille, comme le font des gens malhonnêtes.

S’il n’y a pas de possibilité d’accomplir cette tradition dans des conditions correctes, il ne fait le moindre doute qu’il est préférable dans ce cas d’accomplir la tradition au moyen d’argent et non avec des volailles.
C’est ainsi qu’agissent de nombreux juifs craignant Hachem.

Qu’Hachem nous pardonne.
L’essentiel reste la pureté de l’intention et qu’elle soit dirigée vers Hachem.

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