Halacha pour lundi 30 Nissan 5785 28 avril 2025

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

« Celui qui honore la Torah »

Cette Halacha est dédiée à l'élévation de l'âme sainte de notre maître 
le Gaon Rabbi Meïr Nissim MAZOUZ z.ts.l, fils du Gaon Rabbi Matslia'h, Roch Yéchivat Kissé Ra'hamim à Bné Brak en Israël. Le monde en général et le monde Séfarade en particulier vient de perdre l'un de ses monuments de l'érudition et de la connaissance de la Torah. 
Qu'il intercède auprès du Maître du monde pour tout le peuple d'Israël, afin que l'on mérite la rédemption finale, et que l'on puisse le retrouver lors de la résurrection des morts avec tous les Tsaddikim, rapidement et de nos jours, Amen. 

- - - - - - - -

Hier, nous avons cité l’enseignement de Rabbi Yossé dans les Pirké Avot :
רַבִּי יוֹסֵי אוֹמֵר, כָּל הַמְּכַבֵּד אֶת הַתּוֹרָה, גּוּפוֹ מְכֻבָּד עַל הַבְּרִיּוֹת. וְכָל הַמְּחַלֵּל אֶת הַתּוֹרָה, גּוּפוֹ מְחֻלָּל עַל הַבְּרִיוֹת. (פרק ד משנה ו)
Rabbi Yossé dit : Celui qui honore la Torah, son corps (sa personne) sera honoré par les gens. Celui qui profane la Torah, son corps sera profané par les gens. (Chap.4 Michna 6).

Poursuivons les propos de notre maître le Rav z.ts.l sur ce sujet :

Nos maîtres racontent dans la Guémara Sanéhdrin (44a) qu’il y avait un grand sage de la Torah, qui avait étudié abondamment et avait côtoyé les Talmidé ‘Ha’hamim (érudits dans la Torah), et qui avait aussi formé de nombreux élèves.
Cet homme mourut, et le même jour mourut également le percepteur (juif) des impôts, qui était un impie, un homme mauvais et sans scrupules, comme l’écrit Rachi.
Les deux hommes – le sage de la Torah et ce percepteur - moururent donc le même jour.

Lors de leur enterrement, la dépouille du percepteur fut accompagnée par quelques personnes seulement, les membres de sa famille. Mais la dépouille du sage fut accompagnée par des milliers de personnes, par tous les habitants de la ville (car telle est la règle, lorsqu’un grand sage de la Torah décède, tous les habitants de la ville doivent l’accompagner).
Lorsque les deux dépouilles arrivèrent au Mont des Oliviers, un groupe d’émeutiers (palestiniens ……) arriva et bouscula les participants aux obsèques.
Les juifs furent pris de panique. Ils laissèrent tomber les cercueils des deux défunts et s’enfuirent.

Un moment plus tard, les juifs revinrent pour s’occuper des défunts.
La famille du percepteur s’approcha de la dépouille de leur proche, tandis que tous les habitants de la ville s’approchèrent de celle du sage.
Mais une erreur se produisit et les dépouilles furent interverties !
La dépouille du percepteur fut prise en charge par tous les habitants de la ville, et celle du sage par les proches du percepteur !  

Un élève du sage était présent et remarqua l’erreur. Il s’empressa d’en faire la remarque à tout le monde, mais personne n’accorda de crédit à ses propos.
Le percepteur fut donc enterré avec de grands honneurs, avec la participation de nombreuses personnes, dans les pleurs et les éloges funèbres, tandis que le sage fut enterré avec très peu de personnes, sans pleurs ni éloges funèbres, presque dans l’anonymat !

En voyant cela, l’élève en fut très peiné. Pourquoi son maître – qui était pourtant un très grand sage – fut enterré de manière aussi humiliante ?!

Du fait de sa grande peine, il jeûna et ne goûta rien.

Dans la nuit, le sage apparut en rêve à son élève, et il lui dit :
« Mon fils ! N’aie pas de peine ! Si seulement je pouvais te montrer dans quel bonheur je me trouve ! Combien est grande ma part dans le Monde Futur ! Je me trouve dans le Gan ‘Eden, joyeux et heureux ! Alors que le percepteur se trouve dans une grande souffrance dans le Guéhinam. Si seulement je pouvais te montrer ! Mais tu n’en as pas encore le mérite ».

L’élève demanda : « Mon maître ! Dis-moi pourquoi les choses se sont-elles passées ainsi ?! Pourquoi as-tu été enterré sous une telle forme, et le percepteur avec les grands honneurs ?! »

Le sage lui répondit : « Sache que je ne possédais qu’une seule faute, et à cause de cette faute, j’ai été châtié de sorte que mon enterrement ait une telle apparence. Quelle était cette faute ? Un jour, j’ai entendu que l’on humiliait un Talmid ‘Ha’ham et je n’ai pas réagi. Je n’ai pas protesté. Je devais protester car il est interdit de dédaigner un Talmid ‘Ha’ham, mais j’ai malheureusement gradé le silence. C’est pourquoi, j’ai été châtié par le fait que l’on ne m’a pas exprimé des honneurs lors de mon décès. Alors que le percepteur possédait un mérite unique mais très grand, car un jour, le gouverneur de la ville fut convié par le percepteur à venir chez lui, accompagné des notables du gouvernement. Le percepteur prépara un grand repas en leur honneur, mais finalement, la visite fut annulée. Le percepteur vit que tout son grand repas allait être jeté. Il convia les étudiants de la Yéchiva ainsi que les Talmidé ‘Ha’hamim nécessiteux de la ville et leur offrit tout le repas. Par ce mérite, il fut enterré avec honneur. C’était le seul mérite qu’il avait ! »

Ceci correspond parfaitement à l’enseignement de Rabbi Yossé :
« Celui qui honore la Torah, son corps (sa personne) sera honoré par les gens. Celui qui profane la Torah, son corps sera profané par les gens ! »

On raconte au sujet du Gaon Rabbi Tséma’h TSARFATI z.ts.l (le chef des Rabbanim de Tunisie il y a plus de 300 ans) :
Une nuit, le Rav était assis chez lui à Tunis et étudiait la Torah. Il avait une petite veilleuse qui l’éclairait, mais vers minuit, la veilleuse s’éteignit. Cette nuit était particulièrement sombre, un vent très fort soufflait et des pluies diluviennes s’abattaient durant des heures. Le Rav chercha dans sa maison un moyen de rallumer la veilleuse mais il n’en trouva pas.
A proximité de chez lui se trouvait une boulangerie, et un employé arabe y dormait.
Le Rav alla frapper à la porte de la boulangerie, et demanda à l’employé :
« S’il te plait, rends-moi un service et allume-moi cette veilleuse, car je dois étudier, et je n’ai pas de lumière chez moi. »
L’employé-boulanger alluma la veilleuse pour le Rav, et celui-ci le remercia.
Le Rav s’en alla avec la veilleuse dans les mains, en essayant de la protéger du vent au moyen des pans de sa tunique, mais un vent très fort souffla et la veilleuse s’éteignit.
Le Rav retourna à la boulangerie et frappa de nouveau à la porte en demandant à l’employé : « Excuse-moi de te déranger de nouveau, mais la veilleuse s’est éteinte. S’il te plait, rallume-la-moi de nouveau. »
Mais là encore, lorsque le Rav reparti chez lui, la veilleuse s’éteignit encore.
N’ayant pas d’autre choix, le Rav retourna à la boulangerie et demanda à l’employé de lui rallumer de nouveau la veilleuse. L’employé se mit en colère et dit au Rav :
« Regarde par toi-même combien tu me dérange ! A chaque fois que je dois t’ouvrir la porte, je dois soulever une grande et lourde poutre qui ferme la porte de la boulangerie ! Je dois me lever tôt demain, avant l’aube, afin de commencer à cuire le pain, et là tu me dérange constamment ! Comment vais-je travailler demain ??! »
Rabbi Tséma’h s’excusa auprès du boulanger et lui dit :
« Je te bénis et te souhaite d’avoir autant d’or et d‘argent que le poids de cette lourde poutre que tu soulèves à chaque fois. »
En entendant cela, le boulanger en fut très réjoui, car il connaissait la valeur du Rav, et que chaque parole qui sortait de sa bouche se réalisait.
Il dit au Rav :
« Je vais à présent prendre moi-même la veilleuse jusqu’à la maison du Rav, afin qu’elle ne s’éteigne pas ! »
Il en fut ainsi, et le Rav étudia jusqu’à l’aube, il en fut particulièrement heureux car il ne modifia pas cette nuit son habitude d’étudier la Torah durant la nuit.

Le temps passa et la chose fut oubliée.
Lorsque Rabbi Tséma’h avança dans la vieillesse, il réunit le conseil de la communauté chez lui.
Il leur dit : « Chers amis ! Vous pouvez constater que je suis à présent très vieux. Je n’ai plus les forces pour diriger la communauté. Le moment est venu pour moi de monter en Erets Israël ! »
Les gens de la communauté insistèrent afin qu’il ne les abandonne pas, mais Rabbi Tséma’h resta sur sa position. Il leur dit : « J’ai formulé le vœu de monter en Erets Israël, et à présent je ne peux enfreindre ce vœu, quel qu’en soit le prix ! »
Les gens de la communauté acceptèrent, et ils se séparèrent de leur Rav avec beaucoup de peine.

Pour arriver jusqu’en Erets Israël depuis la Tunisie, Rabbi Tséma’h devait d’abord voyager jusqu’à Istanbul en Turquie, et ensuite de là-bas jusqu’en Erets Israël.
Rabbi Tséma’h arriva à Istanbul et y séjourna quelques jours.             

Un jour, Rabbi Tséma’h marchait dans les rues d’Istanbul, lorsqu’il aperçut un cortège de gens habillés en uniformes, portant le « Tarbouch » sur leurs têtes.
Au milieu d’eux se tenait un homme honorable, un arabe, portant une ceinture en or !
Soudain, cet arabe honorable quitta le cortège, s’approcha de Rabbi Tséma’h et lui embrassa la main.
Il lui dit : « Le Rav ne me reconnait-il pas ?! »
Rabbi Tséma’h lui répondit : « Non. D’où pourrais-je te connaître ?! »
L’arabe lui répondit : « Le Rav ne se souvient-il pas il y a quelques années, lorsque la bougie s’est éteinte 3 fois de suite, et à chaque fois le Rav est venu déranger l’employé afin de rallumer la bougie ? »
Le Rabbi Tséma’h se souvint de tous les détails de l’histoire.
L’arabe lui dit : « Je suis cet employé ! S’il te plait, accepte de venir chez moi, je te servirai de la nourriture que tu peux consommer, et je te raconterai comment je suis de venu riche ! »

Rabbi Tséma’h se rendit au foyer de l’arabe. On lui servit de beaux fruits, et l’arabe raconta :                  

« Une semaine après l’anecdote avec la bougie, lorsque je marchais dans les rues de la ville, un étranger s’adressa à moi, et me demanda :
« Où travailles-tu et combien gagnes-tu ? »
Je lui répondis que je travaillais à la boulangerie et que je gagnais 2 francs par jour.
L’homme me dit :
« Veux-tu venir travailler chez moi durant 2 mois, et je te paierais 10 francs par jours ? » J’ai bien-sûr accepté. Il me mit un foulard sur les yeux et m’emmena à travers diverses rues. Lorsque nous sommes arrivés à la maison, l’homme me retira le bandeau des yeux et me mena à la cave de la maison.
Dans cette cave, se trouvaient des sacs remplis de pierres précieuses et de diamants. L’homme me dit : « Tu dois ouvrir chaque sac et trier toutes les pierres précieuses qu’il contient. Je viendrais te chercher en fin de journée et je te ferai sortir d’ici »
j’ai travaillé jusqu’à 4 heures de l’après-midi, et l’homme revint me chercher, me couvrit de nouveau les yeux et me ramena au centre-ville.

Le travail se poursuivit ainsi durant 2 mois, et lorsqu’il fut fini, l’homme me paya mon salaire, et je suis retourné à mon travail à la boulangerie.

Le lendemain, je marchais à travers les ruelles du marché, et j’aperçu un rassemblement. On me dit qu’une maison était proposée à la vente publique, suite au décès subit d’un étranger, qui n’a pas laissé de testament.
Je réfléchis quelques instants et me dit :
« Peut-être s’agit-il de la maison dans laquelle j’ai travaillé au tri des diamants ? »
J’ai proposé un prix élevé pour acquérir la maison et j’ai réussi à obtenir la vente.
J’ai réuni toutes mes économies et j’ai emprunté beaucoup d’argent auprès de toutes mes connaissances pour payer la somme demandée pour acheter la maison.

Combien ma joie fut grande lorsque je suis entré dans la maison et que j’ai constaté qu’il s’agissait bien de la maison dans laquelle j’avais travaillé ces derniers jours, et que toutes les pierres précieuses étaient à leur place dans la cave de la maison.
Ainsi, en un instant, je suis devenu immensément riche ! Peu de temps après, j’ai embarqué pour Istanbul où je suis devenu l’un des plus riches de Turquie !

Mais toi Rabbi, où te rends-tu ? »

Rabbi Tséma’h répondit : « En Erets Israël. »
« Mais en Erets Israël tout le monde est pauvre et vit dans la misère ! » - s’exclama l’arabe.
L’arabe ajouta : « Je vais te confier des chèques que tu pourras percevoir à la banque. Combien as-tu besoin par semaine ? »
« 10 Lires »
(une très grosse somme à cette époque) - répondit Rabbi Tséma’h.
« Je vais te donner 20 Lires ! » - promit l’arabe.
Et il s’empressa de lui donner les chèques pour la banque.
Ainsi, Rabbi Tséma’h monta en Erets Israël, où il vécut confortablement jusqu’à la fin de sa vie.

Ceci est le sens de l’enseignement de Rabbi Yossé :
« Celui qui honore la Torah, son corps (sa personne) sera honoré par les gens. »
L’employé n’était même pas juif, mais un arabe ! Mais puisqu’il a agi dans la foi, afin d’honorer la Torah, il eut le mérite qu’Hachem l’honore en retour, ce qui représente l’honneur du « corps » dont nous parle Rabbi Yossé. Il devint riche parce qu’il honora la Torah.

8 Halachot Les plus populaires

Vaygach

Nous sommes aujourd’hui à la date du 10 Tévet, jour de jeûne public pour tout le peuple d’Israël. Vous pouvez consulter les règles relatives à un jour de jeûne ici, dans une Halacha antérieure consacrée au jeûne du 17 Ta......

Lire la Halacha

Vay’hi – La force d’une bonne parole

Commentaires rédigés pour Halacha Yomit par le Gaon Rabbi Zévadya COHEN Chlita, chef de tous les tribunaux rabbiniques de Tel Aviv Dans notre Paracha, Ya’akov Avinou rassemble ses enfants auprès de lui et les bénit avant de quitter ce monde, comme il est ......

Lire la Halacha

Des pains « ‘Halavi » (pétris avec du lait)

Il est expliqué dans la Guémara Péssa’him (36a) que nos maitres ont interdit de pétrir une pâte avec du lait, car il est à craindre que l’on ne porte pas attention à cela et que l’on en vienne à consommer ce pain avec de la via......

Lire la Halacha

Le ‘Hamets pendant Péssah’ – année 5785

Nos maîtres enseignent dans la Tossefta (Péssa’him chap.3) : « On questionne et on enseigne les règles relatives à Péssa’h 30 jours avant Péssa’h. » En se basant sur cet enseignement, les Rabbanim du peuple d’Israël ......

Lire la Halacha


La lecture de la Méguilat Esther

Toute personne – homme ou femme - a le devoir d’écouter la Méguila le jour de Pourim. Il faut la lire le soir, et la répéter le lendemain, comme il est dit dans le chapitre de Téhilim que nous lisons à Pourim : אֱלֹקי--אֶקְרָא יוֹמָם, וְלֹא תַע......

Lire la Halacha

Pékoudé - Le Beit Ha-Mikdach et le bavardage dans les synagogues

Commentaires rédigés par le Rav David PITOUN, pour Halacha Yomit  Notre Paracha revient sur les mesures exactes du Michkan (Temple mobile, dont la construction fut ordonnée par Hachem à Israël). אֵלֶּה פְקוּדֵי הַמִּשְׁכָּן מִשְׁכַּן הָעֵדֻת ... (שמות לח-כא)......

Lire la Halacha

Propos en l’honneur de Pourim, prononcés par notre maître - le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l

Il est dit dans la Méguila (après l’ordre donné par Esther à tout le peuple de jeûner durant 3 jours, et en ayant décidé de se présenter devant le roi A’hachvéroch au bout de ces 3 jours afin de l’inviter au festin qu&rs......

Lire la Halacha

« Le symbole du demi-Chékel » (année 5785)

Le demi-Chékel Dans la Paracha de Ki Tissa que nous avons relue récemment lors du Chabbat Chékalim, nous avons reçu l’ordre d’offrir « le demi Chékel » que tout Israël offrait à l’époque du Temple. Cette Mitsva ......

Lire la Halacha