Extraits de propos prononcés par notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l au fil des années,
et recueillis par son digne petits-fils le Gaon Rabbi Ya’akov SASSON Chlita,
directeur de notre site Halacha Yomit
Notre maître le Rav z.ts.l dit lors de Yom Ha-Shoah :
« Pendant la période du ‘Omer, nous observons plusieurs usages de deuil sur la disparition des 24 000 élèves de Rabbi ‘Akiva, qui sont tous décédés de « Askéra » - une maladie qui provoque l’étouffement (qu’Hachem nous en préserve) – entre Péssa’h et le 34ème jour du ‘Omer.
Qui était Rabbi ‘Akiva, le maître de tous ces élèves ? Que lui est-il arrivé ?
Rabbi ‘Akiva Ben Yossef était appelé « Ben Guérim » (le fils des convertis).
Son père ne veilla pas à lui enseigner la Torah, et de ce fait il devint un berger.
Il était le berger du richissime Kalba Saboua’.
Ce Kalba Saboua’ était un homme très généreux, et il réalisait de nombreux actes de Tsédaka. Il possédait une sorte d’auberge où se rendaient tous les nécessiteux affamés.
Celui qui entrait dans cette auberge, affamé comme un chien, en ressortait rassasié.
C’est pourquoi, on le surnomma « Kalba Saboua’ » (« le chien rassasié »).
Jusqu’à l’âge de 40 ans, Rabbi ‘Akiva n’étudia pas la Torah.
Après son mariage avec la Tsadeket Ra’hel (la fille de Kalba Saboua’), il eut le mérite de s’élever considérablement dans l’étude de la Torah, et il devint le Grand de la génération, jusqu’à l’âge de 120 ans lorsqu’il quitta ce monde.
Nos maîtres enseignent : sans Rabbi ‘Akiva, la Torah aurait été oublié d’Israël !
En effet, en ces temps, de lourds décrets pesaient sur le peuple d’Israël, car les romains leur avaient interdit d’étudier la Torah.
Les sages d’Israël étaient éparpillés de toute part, et il n’y avait quasiment personne pour enseigner la Torah, hormis Rabbi ‘Akiva qui – après la disparition de tous ses élèves – alla enseigner la Torah à 5 derniers érudits dans le sud du pays, et ce sont eux qui sauvèrent la Torah jusqu’à nos jours. Ces 5 érudits sont : Rabbi Méïr Ba’al Ha-Ness, Rabbi Yéhouda Bar Rabbi Il’aï, Rabbi Yossé Ben ‘Halafta, Rabbi Chim’on Bar Yo’haï et Rabbi El’azar Ben Chamoua’. « Ce sont eux qui conservèrent la Torah au sein d’Israël » (Yébamot 62b).
Rabbi ‘Akiva était leur guide et leur maître. Il était le maître de tous les maîtres.
Il était le Grand de sa génération, et il fut tué en sanctifiant le Nom d’Hachem, par le royaume impie (Rome), qui le mirent à mort de manière atroce seulement parce qu’il enseignait la Torah à Israël. Voilà donc à quel point Rabbi ‘Akiva sacrifia sa vie pour la Torah !
Et ces impies l’ont pris – lui le Grand d’Israël – à l’âge de 120 ans, sans aucune pitié pour sa vieillesse, et l’ont torturé jusqu’à la mort !
Notre saint maître le ARI zal a dit qu’à chaque fois où l’on prononce le verset « E-l Nékamot Hachem » (« Hachem est un D.ieu de vengeance »), on doit penser à la vengeance d’Hachem envers les non-juifs pour le sang des 10 Martyres assassinés par les romains, et dont Rabbi ‘Akiva fait partie.
A cette génération, il y avait une loi érigée par les non-juifs, selon laquelle toute personne condamnée à mort par les autorités, n’avait pas droit à un enterrement, et son corps devait rester exposé pour être dévoré par les oiseaux du ciel.
Mais Eliyahou Ha-Navi vint en personne trouver Rabbi Yéhochoua’ Ha-Garssi - qui était l’assistant de Rabbi ‘Akiva – et ils prirent ensemble le corps de Rabbi ‘Akiva pour l’enterrer dans la grotte où il se trouve jusqu’à nos jours.
On demanda à Eliyahaou Ha-Navi comment pouvait-il enterrer Rabbi ‘Akiva et ainsi se rendre impure par impureté mortuaire, alors qu’il est Piné’hass et donc Cohen ?
Eliyahou Ha-Navi répondit : « Un homme aussi saint que lui ne provoque aucune impureté, même après sa mort : »
Qu’il en soit la volonté d’Hachem que nous ayons le mérite de le voir lors de la Résurrection des morts, rapidement et de nos jours.
Au fil des générations, il ne fut malheureusement pas rare de retrouver des événements aussi tragiques, puisque les cruels non-juifs martyrisent le peuple d’Israël de tout temps, en les assassinant par millions à toute époque. Ils firent ainsi disparaître des communautés juives entières.
Jusqu’aux dernières générations où se produisit la terrible Shoah, dans laquelle fut assassiné un tiers du peuple juif !
Parmi eux, de très nombreux érudits dans la Torah, et de très nombreux Tsaddikim et hommes d’un très haut niveau de piété, tous assassinés par les maudits et cruels allemands.
Ici, en Erets Israël, il se produisit véritablement un grand miracle.
וּבְהַר צִיּוֹן תִּהְיֶה פְלֵיטָה (עובדיה יז)
« Sur le Mont Tsion, un débris subsistera ».
Je me souviens de ces jours (c’est notre maître le Rav z.ts.l qui raconte).
Le général ROMMEL (que son nom soit effacé !) se tenait aux portes d’Alexandrie en Egypte, et il disait qu’il allait conquérir Erets Israël.
Lorsque nous nous rendions à la Yéchiva de Porat Yossef – qui se trouvait dans la vieille ville de Jérusalem – les arabes sortaient de leurs magasins – eux, leurs enfants, leurs femmes et toutes leurs familles – et ils nous disaient : « Très bientôt, nous vous égorgerons, et tout votre argent sera à nous ! »
En entendant cela, nous étions terrorisés.
Les Géonim Rabbi Ya’akov ‘ADESS z.ts.l et Rabbi Zalman SOROTSKIN z.ts.l réunirent tous les étudiants des Yéchivot au Kotel, et durant des heures, on priait et on pleurait.
Quels pleurs !! Des gémissements et des pleurs d’amertume !
Nous avons tous pleuré avec eux !
Deux jours plus tard, ROMEL reçu un télégramme de HITLER (que son nom soit effacé !) lui ordonnant d’abandonner immédiatement le front égyptien et de se rendre en Russie car l’armée allemande était en train de perdre sa campagne contre les russes.
C’est à partir de ce moment que débuta la chute du tyran oppresseur.
Tout ceci - sans l’ombre d’un doute - par le mérite des prières !
Hachem écoute la prière, et il faut avancer la prière au décret !
Chers frères et amis ! Sachez que tous les décrets, tous les génocides, tous les pogroms, se sont abattus sur nous à l’étranger, et nous avons été de souffrance en souffrance,
… כַשֶּׂה לַטֶּבַח יוּבָל, וּכְרָחֵל לִפְנֵי גֹזְזֶיהָ נֶאֱלָמָה (ישעיה נג-ז)
« … pareil à l'agneau qu'on mène à la boucherie, à la brebis silencieuse devant ceux qui la tondent … ».
De manière ponctuelle, nous avons subi les croisades, l’inquisition et d’autres malheurs.
Et plus récemment, la terrible Shoah.
Mais en arrivant ici en Erets Israël, où – Gloire à Hachem – ont été fondées les saintes Yéchivot dans lesquelles étudient des milliers de notre peuple, sans compter les milliers de jeunes enfants qui apprennent la Torah dès les petites classes, Israël se fortifie !
Lors des 3 guerres que nous avons traversées durant les 24 premières années d’existence de l’Etat d’Israël, le peuple d’Israël s’est renforcé de plus en plus. Particulièrement lors de la guerre des Six jours, où le Nom d’Hachem et le nom d’Israël furent sanctifiés publiquement, les nations du monde constatèrent la délivrance de notre D.ieu.
לֹא בְחַיִל, וְלֹא בְכֹחַ--כִּי אִם-בְּרוּחִי, אָמַר ה' צְבָאוֹת (זכריה ד-ו)
« Ni par la puissance ni par la force, mais bien par mon esprit! Dit Hachem Yséva-ot ! »
Le mérite d’Erets Israël causa le sauvetage d’Israël ».
Nos pieds se tenaient en guerre, dans tes portes Jérusalem (Makot 10a).
Nous constatons que même lors du terrible malheur qui nous menaçait, la bonté d’Hachem s’exprima fortement envers nous. Lorsque l’ennemi était aux portes d’Erets Israël et d’Egypte, et que la crainte de notre D.ieu régnait sur tous les habitants d’Erets Israël, notre D.ieu entendit et épargna la Terre Sainte. Il influença le cœur de l’ennemi à déclarer la guerre à la Russie, et s’accomplit sur nous le verset :
וְגַנּוֹתִי עַל-הָעִיר הַזֹּאת, לְהוֹשִׁיעָהּ (ישעיה לז-לה)
« Car je la protégerai, cette ville, pour son salut … »
Nos maîtres enseignent (Bava Kama 60b) :
Hachem dit : C’est moi qui a allumé le feu, mais c’est aussi moi qui la reconstruira (Jérusalem), comme il est dit :
וַאֲנִי אֶהְיֶה-לָּהּ נְאֻם-ה', חוֹמַת אֵשׁ סָבִיב; וּלְכָבוֹד, אֶהְיֶה בְתוֹכָהּ (זכריה ב-ט)
« Et moi, je lui serai - dit Hachem - une muraille de feu tout autour, et je serai un sujet de gloire au milieu d'elle ».
Dans la Guémara Sanhédrin (104b), nos maîtres commentent un autre verset ainsi :
בָּכוֹ תִבְכֶּה ... (איכה ב-א)
« Pleurer, elle pleure … »
Pourquoi ces deux termes de pleurs ? Le premier fait référence à la destruction du 1er Temple, et le deuxième à celle du 2ème Temple.
Mais il n’y aura pas de 3ème destruction, avec l’aide d’Hachem !
נָפְלָה לֹא-תוֹסִיף קוּם, בְּתוּלַת יִשְׂרָאֵל (עמוס ה-ב)
« … même si elle tombe (et qu’elle ne peut plus se relever d’elle-même), Hachem relèvera Israël ! (Selon l’explication du Zohar Ha-Kadoch Vaykra 6a).
Qu’il en soit la volonté d’Hachem, que nous ayons le mérite de voir prochainement la délivrance d’Israël, qu’Hachem écrase nos ennemis, et que la gloire de Son règne se dévoile à nous rapidement, que nous ayons le mérite de voir la Résurrection des morts, que se réveillent ceux qui sommeillent dans la poussière, depuis les ravins du crime en Allemagne, en Pologne et en Russie, ainsi que de tout endroit, que tout œil contemple le retour vers Tsion. Amen Ken Yéhi Ratson ! »