Il est dit dans la Méguila (après l’ordre donné par Esther à tout le peuple de jeûner durant 3 jours, et en ayant décidé de se présenter devant le roi A’hachvéroch au bout de ces 3 jours afin de l’inviter au festin qu’elle donnera en son honneur) :
וַיְהִי בַּיּוֹם הַשְּׁלִישִׁי, וַתִּלְבַּשׁ אֶסְתֵּר מַלְכוּת ... (אסתר ה-א)
« Le troisième jour, Esther se revêtit de ses atours de reine … » (Esther 5-1)
Dans le Midrach, nos maîtres commentent ce verset ainsi :
Lorsque le roi vit Esther devant lui, sa colère s’enflamma en lui sur le fait qu’Esther avait bafoué la loi en se présentant devant lui sans y être invitée.
Esther observa les yeux d’A’hachvéroch – qui brûlaient comme du feu – et compris qu’il était en colère contre elle. C’est pourquoi, elle fut en état de choc devant lui, et elle reposa sa tête sur la jeune fille qui l’accompagnait.
Mais Hachem vit la souffrance d’Esther l’orpheline, par le mérite de la confiance permanente qu’elle avait en Hachem.
La Guémara (Méguila 15b) rapporte à ce sujet les propos de Rabbi Yo’hanan :
A cet instant, 3 anges du service divin vinrent assister Esther :
Un lui redressa le cou ; un attira sur elle la bonté et la rendit encore plus belle et plus resplendissante ; un allongea le sceptre d’or du roi afin qu’Esther puisse le toucher.
Nos maîtres enseignent dans la Guémara (ibid.) :
A cet instant, Esther dit :
אֵ-לִי אֵ-לִי, לָמָה עֲזַבְתָּנִי ... (תהלים כב-ב)
« Mon D.ieu, mon D.ieu ! Pourquoi m’as-tu abandonnée ? »
Nos maîtres expliquent la répétition des termes « Mon D.ieu, mon D.oeu ».
En effet, cela fait allusion à 2 situations où Hachem sauva Israël :
« Mon D.ieu » fait allusion au sauvetage d’Israël sur la Mer Rouge.
« Mon D.ieu » fait allusion au sauvetage d’Israël au pied du Mont Sinaï.
On peut expliquer qu’Esther constata que l’esprit prophétique (Roua’h Ha-Kodech) l’avait quittée, et elle pensa que c’était peut-être en raison des fautes d’Israël lorsqu’ils se sont prosternés à l’idole (du temps du roi Nabuchodonosor), et que de ce fait ils ne méritent pas que leur soit réalisé un miracle.
Puis, elle se ravisa et se calma en pensant que malgré tout Hachem sera le refuge de Son peuple, car le monde entier ne fut créé que pour Israël. Or, lorsqu’Israël traversa la Mer Rouge, l’idole de Mi’ha traversa avec eux, et malgré cela, Hachem leur fit un miracle, car lorsqu’il s’agit de tout le peuple d’Israël, Hachem ne les juge pas selon leurs actes, puisqu’ils sont l’essentiel du monde.
C’est pourquoi, elle dit : « Mon D.ieu », celui qui sauva Israël sur la Mer Rouge.
Mais Esther pensa ensuite qu’à présent Israël mérite le châtiment, car il est dit à leur sujet dans la Méguila (critique de Haman sur Israël) :
... יֶשְׁנוֹ עַם-אֶחָד מְפֻזָּר וּמְפֹרָד בֵּין הָעַמִּים ... (אסתר ג-ח)
« … Il est un peuple éparpillé et désuni parmi les nations … » (Esther 3-8)
et il n’y a donc pas d’union parmi eux.
Selon cela, il n’est pas juste de les juger en tant que peuple uni, puisqu’ils sont eux-mêmes en désaccord entre eux.
Mais après réflexion, Esther se dit qu’étant donné qu’Israël s’est repenti et qu’ils sont à présent unis, il est certain qu’Hachem leur réalisera un miracle, au même titre qu’ils furent dignes de recevoir la Torah lorsqu’ils étaient au pied du Mont Sinaï grâce à leur union, comme il est dit :
... וַיִּחַן-שָׁם יִשְׂרָאֵל, נֶגֶד הָהָר. (שמות יט-ב)
« … Israël campa là-bas face à la montagne » (Chémot 19-2)
Le texte emploie la forme singulier (« Israël »), car ils étaient un seul peuple avec un seul cœur (Rachi au nom de la Mé’hilta).
De ce fait, même à présent, « Mon D.ieu » du Mont Sinaï délivre et sauve Israël car ils sont unis.
Effectivement, Hachem entendit sa prière, et lui réalisa miracles et merveilles.
Ainsi, puisse Hachem entendre les prières de tout Israël, et qu’Il les préserve et les sauve en tout endroit où ils se trouvent. Que l’on entende et que l’on nous annonce de bonnes nouvelles, des délivrances et des consolations, Amen.
Pourim Saméa’h et Chabbat Chalom !