Question: Quel est l’usage le plus juste selon la Halah’a concernant la Bérah’a de « Léshev Ba-Souccah » : Faut-il la réciter debout, avant de s’asseoir pour prendre le repas dans la Souccah, ou bien faut-il réciter cette Bérah’a lorsqu’on est assis, après avoir récité « Ha-Motsi Léh’èm Min Haarets » sur le pain?
Réponse
Les repas où il y a Kiddouch
Le soir et le matin du 1er jour de la fête de Souccot (de même, le soir et le matin du 2ème jour, en dehors d’Israël), ainsi que le Chabbat de la fête de Souccot, où nous récitons la Bérah’a de Léshev Ba-Souccah lors du Kiddouch sur le vin, il faut réciter la Bérah’a de Léshev Ba-Souccah à la fin du Kiddouch, et ensuite s’assoir et goûter le vin.
Les 2 opinions Halah’iques sur la question
Mais en réalité, la question concerne les autres jours de la fête de Souccot où il n’y a pas de Kiddouch, ces jours là, certains ont l’usage de réciter la Bérah’a de Léshev Ba-Souccah après la Bérah’a de Ha-Motsi, lorsqu’ils sont assis, et d’autres ont l’usage de la réciter en entrant dans la Souccah (après s’être laver les mains pour Nétilat Yadaïm du repas) en étant encore debout, et après avoir récité la Bérah’a de Léshev Ba-Souccah , ils s’assoient, récitent Ha-Motsi et prennent leur repas.
L’opinion du MAHARAM de Rottenbourg et de nos maîtres d’Espagne
En réalité, le dernier usage mentionné, selon lequel il faut réciter Léshev Ba-Souccah en étant encore debout avant de s’asseoir pour réciter Ha-Motsi, était respecté par notre maître le Maharam de Rottenbourg, en se référant à une Béraïta rapportée dans la Guémara Souccah (46a) : « Si l’on rentre pour s’assoir dans la Souccah, on doit réciter la Bérah’a de Léshev Ba-Souccah. ». On en déduit que l’on doit réciter en étant encore debout, et qu’ensuite on s’assoit pour réciter Ha-Motsi.
De même, le fait de réciter la Bérah’a avant de s’assoir dans la Souccah, permet de réciter la Bérah’a avant l’accomplissement de la Mitsva et non après s’être déjà assis.
Telle est l’opinion de notre maître le RAMBAM, qu’il faut réciter la Bérah’a avant de s’assoir dans la Souccah et avant de réciter la Bérah’a de Ha-Motsi Leh’em Min Haarets, et il ajoute que c’est ainsi qu’agissaient nos maîtres d’Espagne.
L’opinion du ROCH et de Rav Tsémah’ GAON
Cependant, selon le ROCH et Rav Tsémah’ GAON, il est plus juste de réciter la Bérah’a après s’être assis dans la Souccah, car la Mitsva n’est pas réellement de s’asseoir dans la Souccah, mais seulement de séjourner dans la Souccah pour y manger. C’est pourquoi, ils écrivent qu’il est plus juste de réciter la Bérah’a après la Bérah’a de Ha-Motsi.
Les propos de MARAN l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’, et la règle dans la pratique
MARAN l’auteur du Choulh’an Arouh’ cite au chapitre 643 l’avis du RAMBAM selon lequel il faut réciter la Bérah’a avant de s’asseoir dans la Souccah, mais il ajoute que l’usage courant est de réciter la Bérah’a après s’être déjà assis, en récitant d’abord Ha-Motsi et ensuite la Bérah’a de Léshev Ba-Souccah.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l rapporte les propos du Choulh’an Arouh’, et il écrit qu’il est préférable d’agir selon l’opinion du RAMBAM, en récitant Léshev Ba-Souccah en étant encore debout, et ensuite s’asseoir pour réciter la Bérah’a de Ha-Motsi sur le pain. C’est ainsi que tranchent le Gaon Ya’bets dans son livre Mor Ouktsi’a, ainsi que le Gaon Rabbi H’aïm FALLAG’i dans son livre Mo’ed Leh’ol H’aï.
Par conséquent, dans la pratique, il est plus juste de réciter la Bérah’a de Léshev Ba-Souccah avant de s’asseoir pour manger dans la Souccah, et à ce moment là, on s’assoit pour réciter Ha-Motsi et manger. Les personnes qui ont l’usage de réciter la Bérah’a de Léshev Ba-Souccah après la Bérah’a de Ha-Motsi en étant déjà assis, ont sur qui s’appuyer.
Mais il nous reste encore quelques points à expliquer, comme suit:
Le Kiddouch du 1er soir de Soukkot, ainsi que du 2ème soir, et la règle pour les femmes
Lorsqu’il faut réciter le Kiddouch, comme le soir de Yom Tov ou de Chabbat Soukkot, on récite le Kiddouch en étant debout, puis on récite la bénédiction de Léshev Ba-Souccah, puis, on s’assoit et on récite la bénédiction de Chéhéh’éyanou et on boit.
En dehors d’Israël où l’on célèbre le 2ème Yom Tov, on récitera la bénédiction de Chéhéh’éyanou à la fin du Kidouch, puis on récite celle de Léshev Ba-Souccah, ensuite on s’assoit et on boit.
Les femmes ne récitent jamais la bénédiction de Léshev Ba-Souccah, comme nous l’avons déjà expliqué. Par conséquent, il est juste qu’elles ne répondent pas Amen à cette bénédiction lors du Kiddouch, afin que le Amen ne constitue pas une interruption entre le Kiddocuh et le moment où elles goûteront le Kiddouch.