En Israël, nous lisons cette semaine Béha'aloté'ha
La réflexion et les actes
Le Nazir
Le Nazir est un individu qui prend la décision (provisoire ou définitive) de se sanctifier pour Hashem, et de s’écarter de certaines formes de confort comme boire du vin, consommer des raisins ou tout autre produit de la vigne. De même, il ne se rase plus la barbe et ne se coupe plus les cheveux. Sa qualité de Nazir lui confère le statut de Kadosh (saint), et de ce fait, il ne peut plus se rendre impur en restant en présence d’un mort, même s’il s’agit de son père ou de sa mère.
« Un Homme ou une femme qui s’illustrerait en formulant un vœu de Nazir envers Hashem… » (Bamidbar 6-2)
Rashi
Pourquoi le chapitre de Sota est-il suivi de celui du Nazir? Afin de nous dire que celui qui assiste à la déchéance d’une femme Sota, doit faire le vœu de Nazir en s’interdisant le vin.
Petit rappel
La femme Sota
Un homme, éprit de jalousie à l’égard de sa femme, la prévient de ne pas s’isoler avec une tiers personne. La femme désobéit à son mari et s’isole avec la personne en question, mais on ne sait pas s’ils ont réellement commis l’adultère qui rendrait la femme interdite à son mari (et à son amant).
Dans ce cas, le mari doit conduire sa femme – accompagnée d’une simple offrande de farine - au Temple de Jérusalem, auprès du Cohen Gadol qui écrira le Nom d’Hashem sur un parchemin, qu’il effacera ensuite en le trempant dans de l’eau Sainte. Puis, la femme soupçonnée d’adultère devra boire cette eau. Si elle est innocente, l’eau ne lui fera rien d‘autre que de lui apporter fécondité et facilité à enfanter. Si par contre, elle a réellement commis l’adultère, l’eau fera gonfler son corps jusqu’à ce qu’elle meurt en éclatant.
Question: Rabbi Mena’hem Mendel de Vitebsk z.ts.l demande:
Pourquoi est-il nécessaire de faire le vœu de Nazir et de s’interdire le vin en voyant une femme Sota dans sa déchéance? N’est-il pas suffisant de constater son châtiment pour prendre en dégoût toute forme de transgression, et d’être assuré de ne pas commettre de faute? Pourquoi donc cette nécessité de se mettre à l’écart?
Réponse: On ne déracine pas le mal par de la logique et du rationnel, mais uniquement par des actes concrets.
Le fait d’assister à la déchéance de la femme Sota, ne provoque - chez cet homme - pas la plus petite parcelle de révolte interne contre le mal et la faute.
Cette scène lui a – tout au plus – ajouté un nouveau concept dans la vie et dans son fonctionnement, ce qui aura pour conséquence unique « l’augmentation de son intelligence, en rapport à ses actes », et cette personne se trouve donc encore plus exposée au danger qu’auparavant.
C’est pourquoi, il est vital pour cet homme de faire le vœu de Nazir et de s’interdire le vin, afin « d’augmenter plutôt ses actes que son intelligence ».
(Le Pirké Avot nous enseigne : celui dont l’intelligence est supérieure à ses actes, son intelligence ne pérennisera pas. Par contre, celui dont les actes sont supérieurs à son intelligence, son intelligence pérennisera.)
(Tiré du livre Mima’yanot Ha-Netsa’h, rapporté par le Torat Ha-Parasha)
Chabbat Chalom
Dvar Torah adapté et rédigé par le Rav David A. PITOUN