Dvar Torah pour vendredi 12 Kislev 5785 13 décembre 2024

Vaychla’h – Devons-nous pratiquer la Torah même en dehors d’Israël ?

Commentaires rédigés par le Rav David PITOUN, pour Halacha Yomit

עִם-לָבָן גַּרְתִּי ... (בראשית לב-ה)
J’ai séjourné avec Lavan … (Bérechit 32-5)
Rachi : J’ai séjourné avec Lavan - Et j’ai accompli les 613 Mitsvot de la Torah.

Rabbi Yonathan Ewshitz z.ts.l explique que ‘Essav était embarrassé.
D’une part, il ne pouvait pas maîtriser ses pulsions et désirs coupables, ainsi que son attirance vers les ‘Averot. D’un autre côté, il ne voulait pas, en menant publiquement une vie sujette à critiques, causer du chagrin à son père Its’hak.
Il croyait que, même si les Patriarches et leurs familles avaient vécu selon la Torah, ils n’avaient eu à le faire que parce qu’ils se trouvaient en Terre Sainte (voir Ramban sur Bérechit 26-5).
Aussi, a-t-il quitté Erets Israël pour gagner Sé’ir, où il pouvait s’adonner en toute impunité à ses penchants pervers.

Ya‘akov était cependant en désaccord sur ce point aussi avec son frère.
Il considérait qu’il fallait observer les prescriptions de la Torah même en dehors des limites d’Erets Israël.
C’est ce qu’il a voulu lui indiquer en lui relatant : « J’ai séjourné avec Lavan. »
En effet, la valeur numérique du mot hébreu « Garti » (גרתי) - qui signifie
« J’ai séjourné » - est תרי''ג (« TARYAG »), soit 613. (De plus, les lettres hébreux de ce mot sont les mêmes que celle de « TARYAG »). 
En d’autres termes, - comme l’explique Rachi - Ya‘akov a dit:
« J’ai séjourné avec Lavan, et pourtant j’ai accompli les 613 Mitsvot de la Tora. »

C’était là une réprimande subtile, adressée à ‘Essav qui avait abandonné tout prétexte de piété en s’installant à Sé’ir, en dehors d’Israël.

Cela explique l’emploi par notre Patriarche du mot כה (« Ko ») qui signifie « ainsi », en introduction à ses instructions. « Ko », selon le Talmud (Sota 38a) indique que la phrase que l’on s’apprête à citer, doit être dite exclusivement en hébreu.
Ya‘akov a insisté pour que son message soit transmis en hébreu, et dans la forme exacte où il avait été dicté.
En effet, si l’on avait employé une autre langue, les mots « Garti » (« j’ai séjourné ») et TARYAG (613), auraient disparu dans la traduction.

Cet enseignement sert de leçon aux personnes qui font l’erreur de croire que sous prétexte qu’on habite en France et « qu’on n’est pas à Méa Ché’arim » (selon leurs termes), les lois du Choul’han ‘Arou’h peuvent être « réadaptées » et modulées en fonction de notre mode de vie …

Les lois de la Torah sont divines, donc immuables !! L’observance de la Torah ne connait aucunes frontières, ni géographiques, ni temporelles !!

Chabbat Chalom !