Ce Chabbat – qui est le Chabbat avant Péssa’h – s’appelle « Chabbat Ha-Gadol » (le grand Chabbat).
Notre maître le ‘HYDA écrit dans son livre Ma’hzik Béra’ha (chap.430) que de ce fait, les gens méticuleux ont l’usage de se souhaiter mutuellement ce Chabbat « Chabbat Ha-Gadol Mévora’h ».
Plusieurs décisionnaires des derniers siècles (A’haronim) font mention de l’usage en vigueur dans la ville de Jérusalem ce Chabbat, de dire « Chabbat Ha-Gadol Chalom », à la place de « Chabbat Chalom ». C’est également ce qu’écrit notre maître le Rav z.ts.l dans son livre ‘Hazon Ovadia – Péssa’h (page 30).
Pourquoi ce Chabbat se nomme-t-il « Chabbat Ha-Gadol » ?
Il est expliqué dans le Midrach Rabba (Paracha de Bo) que l’année où les Béné Israël sont sortis d’Egypte, le jour où ils reçurent l’ordre d’Hachem de prendre un agneau par famille et de l’attacher aux pieds du lit, ce jour était le Chabbat avant Péssa’h (le Chabbat avant leur sortie d’Egypte).
Lorsque les égyptiens virent cela, leurs dirigeants et leurs aînés vinrent trouver les Béné Israël et leur demandèrent : « Que signifie tout cela ?! Pourquoi attachez-vous l’agneau ?! »
Les Béné Israël leur répondirent : « Dans quelques jours, Hachem va tuer les aînés d’Egypte, et nous allons réaliser le sacrifice de Péssa’h (avec l’agneau) pour Hachem. »
Les aînés égyptiens allèrent trouver leurs parents et Pharaon, en lui demandant de libérer le peuple d’Israël, mais il refusa. C’est alors qu’éclata une très violente contestation – comme une guerre civile en Egypte – et beaucoup furent tués.
C’est le sens du verset de Téhilim : « A Celui qui frappe l’Egypte par leurs aînés », car les aînés d’Egypte et les égyptiens s’entretuèrent. (Cité dans Tossafot sur Chabbat 87b, ainsi que dans le Beit Yossef chap.430).
Selon l’usage répandu dans toutes les communautés du peuple d’Israël lors de ce Chabbat, les Rabbanim donnent des discours sur les règles relatives à la fête de Péssa’h, car elles sont nombreuses, afin d’enseigner au peuple comment agir sur chaque détail des règles de Péssa’h.
C’est pourquoi, nous allons nous aussi parler de plusieurs détails des règles de Péssa’h, sous forme de réponses aux questions qui nous ont été posées.
Question: Lors d’un test en laboratoire, il s’est avéré que les ustensiles en verre « absorbent » le goût de ce qui a été cuit en eux. Si c’est le cas, faut-il les immerger dans la Hag’ala afin de pouvoir les utiliser pendant Péssa’h ?
Réponse: Nous avons écrit que les Séfaradim et les originaires des communautés du Moyen-Orient se réfèrent à l’opinion de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h selon qui, les ustensiles en verre que l’on a utilisé toute l’année avec du ‘Hamets, sont autorisés à Péssa’h après les avoir soigneusement nettoyés, et il n’est pas nécessaire de les immerger dans la Hag’ala d’eau bouillante, car les ustensiles en verre « n’absorbent » pas le goût ‘Hamets comme les ustensiles en métal ou en terre. Les Achkénazim ont l’usage de s’imposer la rigueur sur ce point, conformément à l’opinion du RAMA.
Concernant ce que vous avez écrit, qu’il s’avère aujourd’hui que les ustensiles en verre absorbent, même si nous admettions que cette thèse est juste, notre maitre le RAN (Rabbénou Nissim, l’un des grands décisionnaires médiévaux) écrit (sur Péssa’him 30a) « qu’il existe des ustensiles – comme les ustensiles en verre – qui sont autorisés au seul moyen d’un nettoyage, en raison de leur « minoritaire absorption ».
A partir de là, notre maitre le Gaon et Richon Lé-Tsion Rabbi Its’hak YOSSEF Chlita en déduit dans son livre Yalkout Yossef-Péssa’h (chap.451) que même dans l’hypothèse où les ustensiles en verre absorbent une petite quantité de goût de ce qui a été cuit en eux, malgré tout, une telle absorption aussi infime, qui n’influera en rien sur le plat que l’on cuira dans cette ustensile ensuite, n’interdit pas l’ustensile pour Péssa’h.
En conclusion, tous les ustensiles en verre sont autorisés à Péssa’h après les avoir soigneusement nettoyés. Les Achkénazim sont rigoureux sur ce point.
Question: Je suis un Ba’al Téchouva, mes parents sont des gens complètement laïcs, ils consomment du ‘Hamets à Péssa’h, mais ils sont aussi de bons juifs, et ils désirent fortement que je vienne passer le soir du Séder chez eux.
Que dois-je faire ?
Réponse: De bons juifs sont des juifs qui observent la Torah et les Mitsvot, car ceci est l’essentiel de la vie d’un homme. Mais vous devez certainement vouloir dire qu’il s’agit de gens dotés de très bonnes qualités, et qui ne sont pas des menteurs. Ils ont juste reçu une éducation détériorée, et de ce fait, ils n’observent pas les Mitsvot.
Par conséquent, il est juste à priori de vous efforcer d’éviter de leur rendre visite le soir du Séder.
Si vous pensez que votre présence chez eux le soir du Séder peut influencer positivement leur rapprochement à la Torah, et que bien évidement votre présence chez eux ne détériorera pas l’éducation de vos propres enfants (que vos parents ne vont pas allumer ce soir là la télévision etc …), dans ce cas, vous devez vous soucier que toute la nourriture ainsi que les ustensiles soient Cacher LéPéssa’h.
Dans certains cas, vous pourrez même vous fier à eux, qu’ils agissent selon vos directives, conformément à la Halacha.
Vous devez quand même soumettre votre cas à une autorité rabbinique compétente, qui écoutera tous les détails de votre situation, et qui vous donnera une réponse détaillée.
Il y a plus de 10 ans, nous avions soumis un cas similaire à notre maitre le Rav z.ts.l, et il nous avait expliqué avec précision les instructions à donner aux parents, afin que leur fils puisse rester chez eux le soir du Séder, pour les rapprocher à la Torah.
Il s’agissait de parents complètement laïcs, mais comme dans votre cas, ils aimaient leur fils et respectaient le chemin de la Torah.
Voir aussi Yalkout Yossef-Péssa’h (chap.447-7).
Question: Nous habitons les Etats-Unis, et la poubelle posée à proximité de notre cour nous appartient. La poubelle est ramassée 2 fois par semaine, le lundi et le jeudi. Nous est-il permis d’y jeter le ‘Hamets, sachant que le camion de ramassage-poubelle ne passera qu’au milieu de ‘Hol Ha-Mo’ed (lundi) ?
Réponse: Ce sujet a été traité par notre maitre le Rav z.ts.l (‘Hazon Ovadia-Péssa’h page 65), et il écrit qu’il faut l’aborder de plusieurs points de vue.
Dans la pratique, notre maitre le Rav z.ts.l écrit qu’il lui semble préférable de s’imposer la rigueur sur ce point et de ne pas le faire, car selon l’opinion de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h (H.M chap.200), tout le contenu d’un ustensile appartient au propriétaire de l’ustensile (lorsque l’ustensile se trouve à sa place de manière légale). Or, la poubelle vous appartient et elle est placée dans la rue de manière légale, avec l’autorisation de la municipalité. Si elle contient du ‘Hamets, il est à craindre que ce ‘Hamets soit encore considéré vous appartenant, et vous transgressez l’interdit d’en posséder pendant Péssa’h.
C’est pourquoi, vous devez veillez à ce qu’il n’y ait plus de ‘Hamets dans la poubelle à partir de jeudi, après le dernier ramassage-poubelle avant la fête de Péssa’h.
Chabbat Chalom!