(Afin de mieux comprendre cette Halacha, nous vous conseillons de vous munir du Siddour (rituel de prières), et de l’ouvrir à l’office de Chah’arit (office du matin).
Nos maitres enseignent dans la Guémara Bérah’ott (32a):
On doit toujours dire la louange d’Hachem, et seulement ensuite, prier.
Cela signifie qu’avant de prier et d’adresser des demandes à Hachem, nous devons d’abord dire des paroles de louange à Hachem, à l’instar de Moché Rabbénou qui a d’abord dit: « Hachem Elokim ! Tu as commencé à montrer à ton serviteur, ta grandeur et la puissance de ton bras, car quel dieu – dans le ciel ou sur la terre – est capable d’agir comme toi et d’égaler ta puissance. » Et ce n’est qu’ensuite que Moché demande: « De grâce ! Laisse-moi passer et voir la bonne terre qui se trouve au-delà du Jourdain … »
C’est pour cette raison que tout Israël a l’usage de dire des versets de chant et de grâce à Hachem avant de prier la ‘Amida de Cha’harit. Ces versets se nomment « Péssouké Dé-Zimra ».
Nos maitres ont instauré de réciter une bénédiction avant les Péssouké Dé-Zimra – la bénédiction de « Barouh’ Chéamar », ainsi qu’une bénédiction après les Péssouké Dé-Zimra - la bénédiction de « Yichtabah’ ».
Ces deux bénédictions sont donc les bénédictions des Péssouké Dé-Zimra.
Les Péssouké Dé-Zimra font partie de la catégorie des « Mitsvott ‘Assé Chéha-Zémann Guérama », c'est-à-dire des devoirs religieux positifs (qu’il faut exécuter), qui sont aussi dépendants du temps, car il est impossible de réciter les Péssouké Dé-Zimra à n’importe quelle heure de la journée, mais uniquement avant l’heure limite pour la ‘Amida de Cha’harit. Or, nous avons déjà appris précédemment que la ‘Amida de Cha’harit peut être dite uniquement jusqu’à l’heure de « ‘Hatsott » (moitié de la journée) au plus tard. De ce fait, les Péssouké Dé-Zimra ne peuvent être dits au-delà de l’heure de « ‘Hatsott ». C’est également ce qui ressort des propos de Rav Nétrounaï GAON dans une Responsa (citée dans le Siddour du Rav ‘Amram GAON page 200), qu’il n’est absolument pas fondé de dire les Péssouké Dé-Zimra après avoir prié Chah’arit, car les Péssouké Dé-Zimra ont été institués pour être dits avant de prier la ‘Amida de Chah’arit.
C’est d’ailleurs ainsi que tranche MARANN dans le Choulh’an ‘Arouh’ Orah’ H’aïm (chap.52).
De plus, il est enseigné dans une Michna du traité Kiddouchinn (chap.1) que toute « Mitsvatt ‘Assé Chéha-Zémann Guérama » (tout devoir religieux positif dépendant du temps), les hommes y sont soumis mais les femmes en sont exemptes.
De ce fait, les femmes sont donc également exemptes de dire les Péssouké Dé-Zimra puisqu’il s’agit d’un devoir religieux positif dépendant du temps. Les femmes très pieuses qui désirent - malgré tout - les dire, pourront le faire mais elles n’en ont aucune obligation.
Nous savons que selon l’opinion de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h (chap.589), toute Mitsva de laquelle une femme est exempte, si elle désire malgré tout l’accomplir, elle n’est pas autorisée à l’accomplir avec la bénédiction, car elle ne peut pas dire « Acher Kiddéchanou Bémitsvotav Vétsivanou « (qui nous a sanctifiés par ses commandements et nous a ordonné …) alors qu’elle n’en a reçu aucun ordre (de plus, les bénédictions n’ont été instaurées uniquement pour la personne soumise à leur obligation). Elles ne pourront donc pas réciter ces bénédictions avec la mention du Nom d’Hachem. Elle devront dire « Barou’h Ha-E-l Av Hara’hamann … », « Barou’h Méle’h Méhoullal Batichba’hott », et de même dans la bénédiction de Ichtaba’h, « Barou’h Méle’h Gadol Oumhoullal Batichba’hott ».
Chez les Ashkenazim, les femmes ont l’usage de réciter la bénédiction même sur une Mitsva de laquelle elles sont exemptes, en se référant au RAMA (chap.17 et ibid.) qui conteste l’opinion de MARAN sur ce point. (Yé’havé Da’at vol.3 chap.3).
En conclusion: Les femmes ne doivent pas réciter les bénédictions de « Barou’h Chéamar » et de « Ichtaba’h » avec la mention du Nom d’Hachem, mais chez les Achkénazim, les femmes ont l’usage de réciter ces bénédictions, même avec le Nom d’Hachem.