A la demande de nombreuses personnes, nous continuons à développer le sujet de la Mitsva de Tsédaka et du Ma’asser Késsafim (dîme financière), à partir des propos de MARAN l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’ et des décisionnaires, ainsi que selon ce qui est mentionné sur le sujet, à travers les différents ouvrages de notre grand maître
le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l.
Question: Combien doit-on donner à chaque nécessiteux ? Doit-on procurer au nécessiteux uniquement la nourriture dont-il a besoin pour vivre, ou bien la Mitsva est de procurer à chacun tous ses besoins, en respectant son habitude?
Réponse: On enseigne dans une Baraïta du traité Kétouvot (67b):
Combien donne-t-on au nécessiteux ? « Tout ce dont il manque ».
De quelle façon ? S’il a faim et qu’il doit manger, on doit lui donner à manger. S’il est nu et qu’il faut le vêtir, on doit le vêtir. S’il ne possède pas d’objets nécessaires pour sa maison, on doit lui en acheter. Même s’il avait l’usage – lorsqu’il était riche – de chevaucher un cheval avec un serviteur qui courait devant lui, on lui achètera un cheval avec un serviteur qui courre devant lui, et de même pour chacun selon ses besoins.
Explication: Il faut donner à chacun en manque de moyens financiers suffisamment d’argent pour qu’il puisse vivre dignement.
S’il s’agit d’une personne simple, il faudra lui donner de l’argent de la Tsédaka afin qu’elle puisse s’acheter de la nourriture et de la boisson, afin qu’elle puisse payer ses factures d’eau, d’électricité, de téléphone, les frais d’éducation de ses enfants ou autre.
S’il s’agit de quelqu’un qui était riche, mais qui est devenu pauvre par la suite, s’il avait l’usage de vivre selon un train de vie assez riche, tout ce qu’on lui fournira afin qu’il puisse vivre comme il vivait auparavant, fait partie de la Mitsva de Tsedaka. S’il vivait auparavant dans une grande maison, il faudra lui donner la possibilité de le faire à nouveau. De même, s’il se déplacer dans une belle voiture, il faudra l’aider même dans ce domaine. Comme l’enseignent nos maitres: « Même s’il avait l’usage de chevaucher un cheval avec un serviteur qui courait devant lui, on lui achètera un cheval avec un serviteur qui courre devant lui ».
Il est certain que s’il n’y a pas assez d’argent dans la caisse des administrateurs de la Tsédaka, nous sommes dans ce cas tenus avant tout de fournir à chacun uniquement de la nourriture, de la boisson, des vêtements et un lieu d’habitation. Mais s’il y a la possibilité de fournir aussi pour d’autres dépenses, il est dans ce cas une Mitsva de fournir à chaque nécessiteux leurs manques de façon intégrale, afin que tout le peuple d’Israël se réjouisse et ne souffre pas de la pauvreté.
Nous avons donc appris que lorsque chacun d’entre nous donne de la Tsédaka de sa poche à qui il désire, tous les besoins des nécessiteux sont inclus dans la Mitsva de Tsédaka, même si l’on donne aux nécessiteux de l’argent pour acheter des choses qui ne sont pas indispensables, ceci fait aussi partie de la Mitsva de Tsédaka.
On raconte que le Gaon Rabbi Chélomo Zalman OYERBACH z.ts.l se soucia un jour de procurer de la nourriture à une famille nombreuse et nécessiteuse à l’approche de Péssah’. Parmi la nourriture, la Gaon z.ts.l glissa plusieurs tickets d’entrée pour le parc zoologique de Jérusalem pour toute la famille. Lorsque l’un des proches du Rav lui demanda pourquoi il se souciait aussi de fournir des tickets pour le zoo, le Rav répondit: « Que pourrait bien faire une famille nombreuse pendant toute une semaine à la maison ?! Il est certain qu’une sortie avec les enfants au parc zoologique leur ferait du bien. »
Nous apprenons de nos propos que l’aide et l’assistance à une famille nécessiteuse pour des tickets d’entrée comme ceux-ci, fait en réalité aussi partie de la Mitsva de Tsédaka et de pratique du bien (« Guémiloutt H’assadim »). L’anecdote avec le Gaon Rabbi Chélomo Zalman OYERBACH z.ts.l nous apprend la sensibilité que chacun d’entre nous doit avoir envers les gens nécessiteux qui nous entourent.
Il est une grande Mitsva de fournir à chaque nécessiteux des vêtements qui correspondent à une personne de classe moyenne, en lui donnant plusieurs vêtements pour les jours de semaine ainsi qu’un bel habit pour Chabbat, et il est d’usage de se soucier que les femmes aient plusieurs habits différents pour Chabbat, et ainsi de suite…
Il est une Mitsva de se soucier également des personnes qui n’ont pas les moyens financiers pour se marier, et de leur fournir ce dont ils manquent pour les dépenses du mariage dans des proportions moyennes, et de même pour leurs autres besoins. Cette Mitsva se nomme « Hah’nassat Kala ».