Halacha pour vendredi 13 Nissan 5785 11 avril 2025

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

La fête de Péssa’h ou la fête des Matsot ?

Une conversation entre notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l
et le Gaon Rabbi Ya’akov ROZENTAL z.ts.l

La Torah appelle la fête de la liberté par le nom de « fête de Péssah’ » mais aussi par le nom de « fête des Matsot ».
Notre maître le Rav Ovadia Yossef z.ts.l explique cette double appellation par l’image suivante :

Un roi, entouré de ses ministres, sortit pour une partie de chasse. Soudain, il aperçut un jeune berger qui jouait admirablement bien de la flûte. Le roi s’approcha du jeune homme et entama une conversation. Il constata qu’il était d’une grande intelligence et très cultivé. Le roi décida de le prendre dans son palais et d’en faire un membre de son foyer. En très peu de temps, le jeune berger s’éleva dans la hiérarchie jusqu’à devenir ministre des finances par décision du roi. Le jeune berger - devenu ministre - était très apprécié des habitants du royaume, car il les faisait bénéficier de plusieurs souplesses sur les différentes taxes et impôts. Mais les autres ministres étaient jaloux de lui, et ils n’hésitèrent pas à le calomnier aux oreilles du roi, en allant jusqu’à déclarer que le ministre des finances volait le roi.
Le roi fut dans l’obligation de convoquer son ministre et de lui demander des comptes sur ses biens personnels. Le jeune ministre se présenta à la convocation royale, et justifia avec sagesse la droiture de ses actes.
Mais le ministre de la justice qui le détestait particulièrement, se tourna vers le roi en lui demandant de se rendre immédiatement, accompagné de tous les ministres, au domicile du ministre des finances, et d’y réaliser une perquisition surprise.
Le roi accepta et se rendit avec tous les ministres au domicile du ministre des finances. Le jeune ministre des finances leur montra l’intégralité de sa maison, une demeure meublée de façon modeste, sans le moindre trésor d’or ou d’argent comme le prétendaient ses ennemis.
En allant d’une pièce à l’autre, les ministres constatèrent qu’une pièce restait fermée. Ils en demandèrent la raison au ministre, mais celui-ci supplia le roi de ne pas ouvrir cette pièce car elle contient des objets qui lui sont personnels et qu’il a honte de montrer en public. Mais le roi ordonna que l’on ouvre cette pièce. Lorsque la pièce fut ouverte, ils constatèrent qu’elle ne contenait qu’un bâton, une sacoche de berger et une flûte. Les ministres furent pris de stupéfaction. Le roi demanda des explications au ministre des finances et celui-ci répondit :
« Majesté ! Depuis le jour où tu m’as choisi et où tu m’as retiré de mes troupeaux pour me prendre sous ta protection dans ton palais royal, je n’ai jamais fait preuve d’orgueil ni d’arrogance, et chaque jour je pénétrais dans cette pièce afin de me souvenir à tout jamais de ma situation antérieure, pour ne pas m’élever sur les autres. Chaque jour, je restais un moment dans cette pièce en jouant de la flûte, afin de ne pas oublier que je n’étais qu’un berger, et que c’est uniquement grâce à Hachem que j’ai trouvé grâce aux yeux du roi, qui m’a élevé au rang où je me trouve aujourd’hui. »
En constatant tout cela et en entendant les propos du ministre des finances, le roi enlaça son ministre et l’embrassa. Les ministres vinrent eux aussi lui serrer la main en lui présentant leurs excuses.

A partir de cette image, on peut expliquer un Midrach :
Le roi David a sa notoriété de part et d’autre : son bâton et sa sacoche d’une part, la tour de David d’autre part. Mordé’haï a sa notoriété de part et d’autre : une couronne d’or d‘une part, un vêtement de deuil et de la cendre d’autre part.
Ce Midrach vient en réalité illustrer la droiture de David et de Mordé’haï, qui n’ont jamais oublié leur situation antérieure même si Hachem les a élevés à un rang de gloire et d’honneur, et ils se sont toujours conduit avec humilité.

Il en est de même pour la fête de Péssa’h qui symbolise le miracle de la sortie d’Egypte, notre délivrance de l’esclavage vers la liberté.
Cependant, afin que nous ne soyons pas pris d’orgueil, nous appelons également cette fête par le nom de « fête des Matsot » qui rappelle notre pauvreté lors de notre esclavage en Egypte où nous mangions un pain de misère, et ceci afin de toujours nous rappeler notre situation antérieure, et nous conduire ainsi avec humilité et soumission.

Il y a plus de 15 ans (en 5769), à la veille de Péssa’h, le Gaon Rabbi Ya’akov ROZENTAL z.ts.l (Il était Av Beit Din et Rav de la ville de ‘Haïfa, et faisait partie des Grands de la génération. Notre maître le Rav z.ts.l disait de lui qu’il était un véritable Talmid ‘Ha’ham et un homme juste et précieux, et notre maître le Rav z.ts.l œuvra beaucoup pour sa nomination en tant que Grand Rabbin de ‘Haïfa). Le Gaon Rabbi Ya’akov posa à notre maître le Rav z.ts.l la même question que nous avons abordé aujourd’hui, mais sous une autre forme.
Il demanda :
« Pourquoi – de façon générale – la Torah qualifie la fête de Péssa’h en tant que fête des Matsot, alors que nous avons plutôt l’usage de la nommer fête de Péssa’h ? »

Notre maître le Rav z.ts.l lui répondit qu’Hachem fait l’éloge du peuple d’Israël pour avoir consommé le pain de pauvreté, mais nous, nous glorifions Hachem parce qu’Il est passé ( en hébreu « Passa’h ») au-dessus des foyers des Béné Israël, et c’est pour cela que nous appelons la fête « Péssah’ ».
Le Gaon Rabbi Ya’akov ROZENTAL z.ts.l fut très satisfait de ce qu’il entendit, et il demanda à notre maître le Rav z.ts.l :
« Est-il possible de formuler une demande à notre maître ? »
Notre maître le Rav z.ts.l lui répondit :
« Demande ce que tu désires ».
Rabbi Ya’akov dit à notre maitre :
« Est-il possible d’embrasser le Rav ? »
Notre maître le Rav z.ts.l accepta la demande du Rav qui se leva et l’embrassa chaleureusement. Que le souvenir des justes soit une Bénédiction.      

Message personnel du Rav Ya’akov SASSON Chlita, directeur de rédaction de la Halacha Yomit :
Nous souhaitons à tous nos chers abonnés ‘Hag Péssa’h Cacher Vé-Saméa’h, Tizkou Lé-Chanim Rabbot Né’imot Vétovot ! Progressez et réussissez dans toutes vos entreprises, dans la santé, la paix, la tranquillité, la satisfaction et dans le bien absolu. C’est l’occasion de remercier tous les Rabbanim de la rédaction :

Rav Gabriel ELBAZ Chlita, Rav de la communauté Séfarade de Great Neck aux Etats-Unis

Rav David PITOUN, Rav et conférencier de Halacha à Lyon, en France

Rav Daniel LEVY, Rav de la communauté de Leeds en Angleterre,

qui réalisent un saint travail, pour la seule gloire du Nom d’Hachem, afin d’augmenter le prestige de l’étude de la Torah.

Qu’Hachem les récompense pour pleinement tous leurs efforts, Amen.    

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