Halacha pour vendredi 16 Iyar 5784 24 mai 2024

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Béhar – L’année de la Chémita

Commentaires rédigés par le Gaon Rabbi Ya’akov SASSON Chlita, directeur de notre site Halacha Yomit,
et digne petit-fils de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l

Notre Paracha nous enseigne le devoir de la Chémita (la « 7ème année »), qui consiste à ce que chaque agriculteur abandonne son champ (en Israël) durant une année entière. (Les règles essentielles de cette Mitsva sont expliquées sur notre site Halacha Yomit).  

Il est dit dans notre Paracha :
וְכִי תֹאמְרוּ, מַה-נֹּאכַל בַּשָּׁנָה הַשְּׁבִיעִת: הֵן לֹא נִזְרָע, וְלֹא נֶאֱסֹף אֶת-תְּבוּאָתֵנוּ. וְצִוִּיתִי אֶת-בִּרְכָתִי לָכֶם, בַּשָּׁנָה הַשִּׁשִּׁית; וְעָשָׂת, אֶת-הַתְּבוּאָה, לִשְׁלֹשׁ, הַשָּׁנִים. (ויקרא כה-כ, כא).

Si vous dites : « Qu'aurons-nous à manger la septième année, puisque nous ne pouvons ni semer, ni rentrer nos récoltes ? » Je vous octroierai ma bénédiction dans la sixième année, au point qu'elle produira la récolte de trois années. (Vaykra 25-20, 21).
(Nous avons eu l’occasion d’expliquer que la bénédiction promise par la Torah pour la 6ème année, n’était valable que du temps où le devoir de Chémita était Min Ha-Torah – ordonnée par la Torah. Ce qui n’est plus le cas de notre temps, où le devoir de Chémita est Midérabbanan - une ordonnance de nos maîtres).

En réalité, il y a matière à s’interroger :
Pour quelle raison la Torah prend ici en considération les éventuelles réclamations de l’homme le plus simple qui demandera : « Qu'aurons-nous à manger la septième année ? » ?? Si chacun viendrait exprimer des réclamations à sa guise sur chaque Mitsva, il cesserait l’accomplissement de nombreuses Mitsvot, comme le devoir de prélever le Ma’asser sur les fruits d’Israël (consommés en Israël) etc …
En quoi le devoir de Chémita est-il différent des autres Mitsvot pour que la Torah prenne en considération les craintes diverses de « monsieur tout le monde » qui n’accepte pas sans conditions les devoirs qui lui sont ordonnés par la Torah ??

En réalité, il n’y a pas d’épreuves matérielles plus difficiles que celle du devoir de la Chémita.
En effet, l’homme investit ses efforts durant plusieurs années dans son champ, et à présent il est forcé de l’abandonner durant une année entière, de voir de ses propres yeux son champ sans le moindre traitement, de constater que des étrangers viennent consommer le fruit de sa récolte ! Il s’agit là d’une force que l’on ne trouve quasiment dans aucune autre Mitsva de la Torah ! Au point où nos maîtres commentent (dans le Midrach Yalkout Chim’oni sur Téhilim) le verset du Téhilim :
בָּרְכוּ ה', מַלְאָכָיו גִּבֹּרֵי כֹחַ, עֹשֵׂי דְבָרוֹ. (תהילים קג-כ)

Bénissez Hachem, vous, ses anges, héros puissants. (Téhilim 103-20)
Qui sont ces anges d’Hachem, ces héros puissants ? Il s’agit de ceux qui observent le devoir de la 7ème année !
Ces gens qui abandonnent leurs champs pour accomplir les Mitsvot d’Hachem !
Leur conduite n’est pas naturelle, mais surnaturelle, à l’instar de celle des anges, des héros puissants, qui accomplissent la parole d’Hachem !

C’est pour cela que la Torah prend tellement en considération les ressentis de celui qui abandonne ses champs, et elle lui promet qu’Hachem le bénira, car de son effort investi dans la 6ème année, sortira une abondance pour les 3 années à venir.
Il n’a donc pas à s’en soucier.

Selon tout cela, puisque la Mitsva de la Chémita est si difficile et que l’homme nécessite une très grande force pour l’accomplir, il serait donc logique que celui qui accomplit ce devoir, reçoive une grande récompense.
Par contre, celui qui n’aurait pas la force de surmonter une épreuve aussi difficile, ne devrait pas se voir infliger un châtiment trop dur.

Pourtant, la Torah atteste du contraire !
En effet, celui qui n’observe pas le devoir de la Chémita, reçoit en châtiment d’être la cause de la destruction et de la désolation de la terre (d’Israël), comme il est dit :
אָז תִּרְצֶה הָאָרֶץ אֶת-שַׁבְּתֹתֶיהָ, כֹּל יְמֵי הָשַּׁמָּה, וְאַתֶּם, בְּאֶרֶץ אֹיְבֵיכֶם; אָז תִּשְׁבַּת הָאָרֶץ, וְהִרְצָת אֶת-שַׁבְּתֹתֶיהָ. (ויקרא כו-לד).

Alors la terre acquittera la dette de ses chômages, tandis qu'elle restera désolée et que vous vivrez dans le pays de vos ennemis ; alors la terre chômera, et vous fera payer ses chômages. (Vaykra 26-34).
Cela éveille l’étonnement et l’incompréhension !
En effet, il ne semble pas justifié d’infliger un châtiment aussi sévère pour la négligence de l’observance du devoir de Chémita ! La Torah – en envisageant l’interrogation de l’homme (« Qu'aurons-nous à manger la septième année ? ») - n’a-t-elle pas exprimé elle-même de la compréhension vis-à-vis de l’esprit d’un homme, pour qui il est très difficile d’abandonner son champ durant une année entière ?!

De plus, nos maîtres ont ajouté une sévérité en disant que celui qui fait commerce des fruits de la 7ème années, finira par vendre ses biens et sa maison !
Cela nécessite explication.

En réalité, avant qu’Hachem ne promette « Je vous octroierai ma bénédiction dans la sixième année », l’épreuve du devoir de la Chémita était effectivement très grande, et il n’était pas justifié d’infliger un châtiment sévère à celui qui ne ferait pas chômer sa terre durant une année entière.
Mais à présent que la Torah promet « Je vous octroierai ma bénédiction dans la sixième année », Hachem exige de chaque membre du peuple d’Israël de croire en la Parole de la Torah de toutes ses forces.
C’est par la force de sa foi que l’homme ne rencontrera aucune difficulté dans l’accomplissement du devoir de la Chémita, car il sait maintenant qu’il est placé sous la protection d’Hachem, de sorte qu’il ne lui arrivera aucun mal.

Le Kéli Yakar demande :
Puisque la 6ème année a donné une récolte aussi abondante, qu’elle suffira aux 3 années à venir, quel sens y a-t-il dans l’interrogation « Qu'aurons-nous à manger la septième année ? » ?? Vous avez pourtant constaté de vous-mêmes que la terre a donné une importante récolte lors de la 6ème année ! Vous avez donc de quoi vous nourrir pour 3 années !
Que signifierait donc cette question ?!

Mais le Kéli Yakar répond lui-même à sa question :
En réalité, lors de la 6ème année, la terre ne donnera qu’une récolte suffisante à une seule année. Mais Hachem fait la promesse que la bénédiction résidera sur cette récolte pour 3 années ! De ce fait, l’épreuve est encore plus grande, car il faut maintenant avoir la foi qu’il en sera ainsi ! Que la récolte ne se détériorera pas et qu’elle suffira pour 3 années !
Malgré tout, Hachem demande au peuple d’Israël, le « peuple remède » (de toutes les nations) qu’il ait une très grande foi en la parole de la Torah, qu’il opte pour l’accomplissement des Mitsvot.
Celui qui a eu véritablement foi en Hachem et en Sa bénédiction, eut aussi le mérite de voir sa récolte de la 6ème année suffire pour 3 années !
Il en est de même pour celui qui a foi en Hachem et qui accomplit Ses Mitsvot de la plus belle des manières, sans faire des calculs pour s’extraire à l’accomplissement de ses devoirs, cet homme méritera la Bénédiction divine, par une bonne Parnassa, par la santé, le bonheur et tout le bien.
Comme l’enseignent nos maîtres :
כָּל הַמְּקַיֵּם אֶת הַתּוֹרָה מֵעֹנִי, סוֹפוֹ לְקַיְּמָהּ מֵעֹשֶׁר. (פרקי אבות ד-ט).

Celui qui accomplit la Torah dans la pauvreté, finira par l’accomplir dans la richesse.
(Pirké Avot 4-9).

Chabbat Chalom !

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