Question : Y a-t-il un devoir de consommer de la viande de bétail pendant les fêtes de Péssa’h, Chavou’ot et Soukkot ?
Réponse : Nos maîtres enseignent dans la Guémara ‘Haguiga (8b) :
« Il n’y a de joie qu’avec de la viande de bétail. »
Cela signifie que l’une des conditions de la réjouissance durant les fêtes est la consommation de viande de bétail, qui donne la possibilité à l’homme d’être joyeux pendant la fête.
Ce devoir concerne évidemment toutes les fêtes, Péssa’h, Chavou’ot, Soukkot, Roch Ha-Chana.
Cependant, nos maîtres les décisionnaires médiévaux débattent afin de définir si cette obligation est encore en vigueur de notre époque.
En effet, les Tossafot (Mo’ed Katan 14b) font référence à un enseignement de nos maîtres du Talmud (‘Haguiga 8a) selon lequel la réjouissance qui était en vigueur au temps où le Beit Hamikdach (Le Temple) existait était due à la consommation de la viande des « Chélamim » (bétail offert en sacrifice au Temple notamment lors des fêtes, et consommé par celui qui offre). De ce fait, puisque la viande que nous consommons en l’absence du Beit Hamikdach n’est pas une viande qui provient de l’offrande des « Chélamim » que le peuple d’Israël consommait en ces jours-là, il n’y a donc plus – selon la Torah - de devoir particulier à consommer de la viande de bétail pendant les fêtes.
C’est ainsi que tranche également le Maguen Avraham (chap.696).
Mais selon le RAMBAM (chap.6 des règles relatives à Yom Tov règle 18), il est un devoir même de notre époque de consommer de la viande de bétail et du vin pendant Yom Tov afin d’exprimer la réjouissance.
Dans le Beit Yossef (O.H chap.529), MARAN s’étonne des propos du RAMBAM, car nos maîtres enseignent dans une Baraïta citée dans la Guémara Péssa’him (109a) qu’au temps où le Beit Hamikdach existait, la réjouissance s’exprimait à travers la consommation de viande uniquement, mais en l’absence du Beit Hamikdach la réjouissance s’exprime à travers la consommation de vin uniquement.
Or, le RAMBAM impose et la viande et le vin même de notre temps !
Le MAHARCHAL (Rabbi Chélomo LOURIA – Pologne il y a plus de 450 ans) explique dans son livre Yam Chel Chélomo (Bétsa chap.4) qu’en réalité, nos maîtres ne viennent pas occulter totalement le devoir de consommation de viande pendant Yom Tov de notre époque, mais viennent uniquement apporter une précision :
Du temps où le Beit Hamikdach existait, la réjouissance s’exprimait uniquement à travers la consommation de la viande sacrée des Chélamim, et cela suffisait pour atteindre un niveau très élevé de réjouissance.
Mais depuis que nous n’avons malheureusement plus le Beit Hamikdach, la seule consommation de viande ne suffit plus pour atteindre le niveau de réjouissance (car la viande que nous consommons de notre époque n’a plus de sainteté), et c’est pourquoi il faut y joindre la consommation de vin.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit (‘Hazon Ovadia-Yom Tov page 319) que même si la Mitsva de consommer la viande pendant Yom Tov réside essentiellement dans la viande de bétail, si quelqu’un ne peut en consommer – pour des raisons de santé ou de Cacherout – il peut accomplir son devoir de réjouissance avec de la viande de volaille.
Notre maître le Rav z.ts.l ajoute - à partir des propos du RAMBAM – qu’il faut malgré tout garder la vigilance de ne pas se laisser aller exagérément à la consommation de la viande et du vin, car cela entraîne la débauche, et cela ne correspond absolument pas au devoir de réjouissance que nous ordonne la Torah, puisque nous ne sommes soumis qu’à une réjouissance qui contient le service du Créateur, que Son Nom soit béni.
Le 1er jour de Chavou’ot, de nombreuses personnes ont la tradition de consommer des aliments lactés.
C’est pourquoi, ceux qui désirent accomplir cette tradition, doivent veiller à ce qu’une partie des repas de la fête soit constituée de plats de viande, et ils consommeront des aliments lactés à un autre moment.
Par exemple : Consommer des aliments lactés le matin au petit déjeuner après l'office de Cha'harit, ou bien lors du repas du soir (en faisant un véritable repas avec du pain), et consacrer le repas de la journée, aux plats de viande. (Voir Yalkout Yossef-Séfirat Ha-‘Omer & Chavou’ot chap.494-83 page 748).
Il est un devoir de réjouir les épouses et les filles, en leur offrant de beaux vêtements et des jolis bijoux, ainsi que les enfants en leur offrant des friandises et des boissons qu’ils apprécient.