Question d’une dame: Lorsque je vais prier à la synagogue le Chabbat, ai-je le droit de parler avec mon amie pendant la lecture de la Torah?
Réponse: Il est enseigné dans la Guémara traité Sotta (39a):
Rava fils de Rav ‘Houna dit : Dès lors où le Séfer Torah est ouvert, il est interdit de parler, même de propos de Halacha, comme il est dit : « A son ouverture, tout le peuple se leva ». Et le terme « se lever » signifie ici se taire. Rabbi Zéra rapporta que Rav ‘Hasda apprend cette règle du verset : « Le peuple était tout oreille vers le Séfer Torah ».
Cela signifie que dès l’instant où l’on commence à lire dans la Torah à la synagogue, il est interdit de parler, même s’il s’agit de propos de Torah, à fortiori s’il s’agit de propos profanes. Nous apprenons cela à partir de ce qui est dit au sujet de ‘Ezra le Scribe, dès lors où il ouvrit le Séfer Torah, « Tout le peuple se leva », et il s’agit là d’un sens de silence, car ils se turent pour se concentrer sur la lecture de la Torah.
La règle dans la pratique
Nos maitres les décisionnaires médiévaux (Richonim) se sont longuement étendus sur plusieurs nuances de cette règle.
MARAN l’auteur du Chou’lhan ‘Arou’h écrit en ces termes (chap.146):
« Dès lors où le lecteur commence la lecture du Séfer Torah, il est interdit de parler, même s’il s’agit de propos de Torah, et ceci même entre les montées ».
Cependant, pour ce qui est d’étudier la Torah entre les montées, ou même durant la lecture, il y a certaines nuances expliquées dans le Choul’han ‘Arou’h.
Mais pour une conversation ordinaire entre un homme et son ami, ou entre une femme et son amie, ceci reste catégoriquement interdit selon tous les avis, aussi bien pendant la lecture de la Torah, aussi bien entre les montées.
Parler entre les montées
La raison pour laquelle il est interdit de parler même entre les montées, est expliquée par nos maitres les Disciples de Rabbénou Yona (époque médiévale).
En effet, ils expliquent qu’il est à craindre que la personne poursuive sa discussion même lorsque l’on va reprendre la lecture de la Torah.
Par contre, répondre à une question de Halacha ou autre entre les montées, si ion le fait brièvement, c’est permis. (Michna Béroura note 6).
Le Maamar Mordé’haï écrit que selon l’usage dans les communautés, lorsqu’il y a un ‘Hatan (nouveau marié) ou un Bar Mitsva dans la synagogue, on chante en son honneur avant sa montée à la Torah, et cet usage possède un fondement selon la Halacha, car il n’y a là aucune crainte à ce que l’on poursuive le chant après la reprise de la lecture de la Torah.