Maror
Le soir de Pessah’, chaque individu a l’obligation de consommer le Maror (les herbes amères) en quantité de Kazaït (27 g).
L’appellation « Maror » inclus plusieurs sortes de légumes différents, mais aujourd’hui, l’usage en vigueur dans la plupart des endroits – en particulier dans les communautés Séfarades – est d’utiliser des feuilles et des cœurs de laitue pour accomplir la Mitsva de Maror.
Certains de nos maîtres les décisionnaires des derniers siècles émettent une remarque sur le fait de s’acquitter de la Mitsva de Maror au moyen de la laitue, car elle n’est pas très amère. Il est expliqué dans le Talmud Yérouchalmi que le Maror est « doux au début et amère à la fin », alors que la laitue n’est absolument pas amère. Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l traite de ce sujet longuement et conclut que du point de vue de la Halah’a il faut utiliser notre laitue pour accomplir la Mitsva de Maror, et la laitue reste préférable aux autres légumes. Il explique les propos du Talmud dans le sens où la laitue est douce au début de sa plantation, mais devient très amère en fin de plantation, au point de ne plus être consommable.
Vigilance sur les vers et insectes
Il faut être très vigilant dans la consommation des feuilles de laitue, et de ne choisir que des productions spéciales qui poussent sans vers sous un contrôle rabbinique fiable, comme « ‘Alé Katif » ou « H’assalat » (2 productions israéliennes), ou autres… qu’il suffit de rincer afin retirer les mouches ou autre, et elles sont ensuite permises à la consommation.
Il faut être très méfiant lors de l’achat de la laitue, et de n’acheter uniquement la laitue qui pousse sous un contrôle rabbinique fiable, qui atteste que la laitue ne contient pas de vers, car malheureusement, il existe des gens malhonnêtes qui emballent la laitue dans des sachets de nylon, en affirmant qu’elle est sans la moindre présence de vers, comme dans la chaîne israélienne de magasins d’alimentation « Ocher Ad » où l’on vend des feuilles de laitue pleines de vers, emballées de manière esthétique, et ces feuilles sont parfois dans le même rayon que les laitues de production spéciale (sans vers), ce qui entraîne des confusions déplorables et à de nombreuses fautes.
Nous connaissons un fait qui s’est produit avec toute une famille dont le père est un Talmid ‘Ha’ham, qui ont constaté le soir de Péssa’h que les feuilles de laitues étaient pleines de vers, parce qu’ils avaient acheté cette laitue dans un de ces magasins, de belles feuilles de laitue, avec un bel emballage, où des vers rampaient comme le sable au bord de la mer…
Si l’on ne parvient pas à se procurer une telle laitue qui pousse sans vers, il est souhaitable de ne pas consommer du tout de feuilles de laitue, et de se contenter des cœurs blancs de la laitue, en les vérifiant soigneusement de toute présence de vers. Même si l’on est certain de pouvoir vérifier correctement les feuilles de laitue, il faut malgré tout avoir conscience qu’il est quasiment impossible de vérifier la laitue.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l a instauré cela depuis de nombreuses années, lorsqu’on ne trouve pas de laitue qui pousse sans vers, on consomme uniquement les cœurs blancs de la laitue, qu’il suffit de vérifier correctement, et ils sont ensuite permis à la consommation.
Il est souhaitable d’utiliser uniquement la partie du cœur de la laitue, qui sort à l’extérieur de la terre lors de la pousse, et non la partie basse de la laitue qui reste en dessous du niveau du sol, puisque selon certains décisionnaires, cette partie de la laitue n’est pas valable pour la Mitsva de Maror.
Il y a un peu plus de 60 ans de cela, dans la sainte ville de Jérusalem, notre maitre le Rav z.ts.l avait mis en garde le public de ne pas consommer les feuilles de la laitue mais uniquement les cœurs. Certains n’approuvaient pas les propos de notre maitre le Rav z.ts.l et prétendaient que l’on pouvait tout à fait nettoyer les feuilles de la laitue correctement, comme c’était l’usage. Notre maitre le Rav z.ts.l se rendit au foyer de l’une des personnes qui contestaient son opinion sur la question et demanda à ce qu’on lui apporte les feuilles de laitues « nettoyées ». il les prit et les plaça sur une feuille de papier blanc et sorti avec le papier dans la cour où il l’exposa au soleil. Au bout de quelques minutes, le papier se rempli d’insectes qui sortaient des feuilles de la laitue. On approuva immédiatement les propos de notre maitre le Rav z.ts.l, et l’on vit que ses paroles ne reflétaient que la vérité, qu’il était impossible d’autoriser les feuilles de la laitue lorsqu’elle provient d’une production ordinaire.
Choulh’an ‘Ore’h (le repas)
La table doit être dressée le soir de Pessah’, et l’on doit prendre le repas dans la joie.
Cependant, on doit être vigilant lors du repas, et de ne pas manger exagérément toutes sortes d’aliments, afin que l’on puisse ensuite consommer l’Afikomann avec appétit, sans avoir à se forcer, car on ne sera pas quitte de cette consommation, et il faudra recommencer. C'est pourquoi les dames responsables de la préparation des plats de la fête doivent faire en sorte de ne pas cuisiner des plats trop nombreux ni trop lourds afin que tous les membres du foyer puissent s’acquitter de l’obligation de consommer l’Afikomann. Par contre, pour le repas de la journée, elles pourront cuisiner tous les plats qu’elles désirent.
Tsafoun
Après avoir terminé le repas, on consomme l’Afikomann (qui est la demi Matsa que l’on a cachée au début du Séder), en quantité de Kazaït (27 g), en souvenir du Korbann Pessah’ (le Sacrifice de Pessah’ qui était consommé dans le rassasiement. Si cette demi Matsa ne suffit pas pour tout le monde, on prendra aussi des Matsot supplémentaires du paquet.
Certains s’imposent d’en consommer 2 fois Kazaït (2 fois 27 g): 1 en souvenir du Korbann Pessah’ et 1 en souvenir de la Matsa que l’on consommait avec le Korbann.
Mais selon le strict Din, une seule quantité de Kazaït suffit.
On ne récite aucune Bérah’a avant de consommer l’Afikomann.
On doit veiller à consommer l’Afikomann avec appétit et en s’accoudant (à gauche).
Si l’on est tellement rassasié, au point d’être écœuré par la consommation de l’Afikomann, on n’est pas quitte de son obligation de consommer l’Afikomann, car une consommation forcée n’est pas qualifiable de consommation.
C'est pourquoi il faut prêter attention à cela lors du repas, comme nous l’avons expliqué plus haut.
De même, il faut veiller à consommer l’Afikomann en s’accoudant (à gauche), car si l’on ne s’est pas accoudé, il faut remanger l’Afikomann, et l’on peut en arriver à une consommation forcée.