Halacha pour vendredi 7 Adar 5781 19 février 2021

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Térouma

Ne pas tomber dans le piège de la Parnassa!
« Tu réaliseras la Table en bois de Shitim »…
(Shemot 25-23)

Dans le Mishkan, la Table servait à déposer les 12 Pains de préposition chaque vendredi, qui étaient remplacés le vendredi suivant, et qui restaient miraculeusement frais durant toute la semaine.

Il est enseigné dans la Guémara Bava Batra (25b) que la Table du Mishkan était placée au nord et symbolise la richesse matérielle. C’est pourquoi celui qui désire devenir érudit dans la Torah doit se diriger vers le sud (où se trouvait la Ménora), et celui qui désire s’enrichir matériellement doit se diriger vers le nord.

Il est écrit dans le livre de Kohelet (1-6):
Il va vers le sud et il tourne vers le nord. Même s’il tourne et retourne, le vent s’en va et revient vers ses alentours.

Le ‘Hafets ‘Haïm – dans son commentaire sur la Torah – explique ce verset (apparemment incompréhensible !) grâce à l’enseignement de nos maîtres dans la Guémara Ména’hot (86b):
(Dans le Mishkan) La Table se trouvait au nord et la Ménorah au sud.

La Menorah symbolise l’érudition dans la Torah (« La lampe est la Mitsva et la Torah est la lumière… » Mishlé 6-23).

L’objectif principal de l’individu sur terre est de se « diriger vers le sud » c'est-à-dire devenir un Talmid ‘Ha’ham (un érudit dans la Torah) et accomplir les Mitsvot.

Voici donc le sens du verset de Kohelet:
Il va vers le sud  Ce qui signifie que l’homme désire étudier la Torah
Mais lorsqu’on demande à quelqu’un: « Pourquoi te précipites-tu lorsque tu sors de la synagogue après la prière, sans prendre le temps de t’assoir un moment pour étudier la Torah? » Il répond : il tourne vers le nord - C'est-à-dire, il ne « va » pas véritablement vers le nord, il ne fait qu’un « détour » vers le nord qui représente ses affaires et sa subsistance matérielle. Mais en réalité, il tourne et retourne tellement pris par ses affaires et sa subsistance matérielle qu’il finit par rester définitivement « dans le nord » c'est-à-dire, dans le monde du défit de la richesse matérielle, jusqu’au jour où le vent s’en va – le souffle qui est la Neshama se retire, et parce que cet homme n’a pas accomplit ce qu’il devait accomplir dans le domaine de l’étude de la Torah et de l’accomplissement des Mitsvot, le vent revient vers ses alentours - il est décrété sur la Neshama de revenir sur terre en réincarnation (Guilgoul) pour rattraper la perte du temps - malheureusement consacré aux « alentours » du défit de la richesse matérielle - qui aurait pu être consacré à l’étude de la Torah et à l’accomplissement des Mitsvot.

Chabbat « Za’hor »

‘Amalek ou la Emouna sans étude de la Torah
De nombreuses explications ont été données afin de mieux comprendre la sévérité particulière avec laquelle la Torah juge l’acte de ‘Amalek.

Mais il faut aussi essayer de comprendre pourquoi une telle agression fut infligée à Israël.
Pouvons-nous concevoir un seul instant qu’Hashem fait subir quoi que ce soit gratuitement?!

Pour comprendre le fond de ce problème, il faut consulter le texte de la Parasha de Beshala’h, qui nous relate l’état d’esprit dans lequel se trouvait Israël juste avant que ‘Amalek vienne les attaquer.

En effet, le texte nous raconte que les Béné Israël arrivèrent à un endroit du nom de REFIDIM et ne trouvèrent pas d’eau pour étancher leur soif. Ils vinrent s’en plaindre à Moshé Rabbenou en prononçant des paroles blasphématoires. Moshé se tourna vers Hashem en l’implorant de lui indiquer une solution, avant que les Béné Israël ne le lapident.
Hashem lui indiqua un rocher qu’il fallait frappait pour qu’il donne de l’eau.
C’est ce que Moshé fit et il réussi à étancher la soif des Béné Israël.
Moshé Rabbenou nomma cet endroit « Massa OuMriva » qui signifie « Défit et Dispute », car les Béné Israël s’y étaient disputés avec Hashem, et l’avaient défié, en lui demandant une preuve qu’Il était bien parmi eux.

Immédiatement après cet épisode, la Torah nous annonce « Et ‘Amalek arriva … »

Le nom d’origine de cet endroit est très lourd de sens, puisque la contraction du mot REFIDIM donne « RAFOU YADAÏM », qui signifie « ils affaiblirent les bras ».
Autrement dit, cette soif que les Béné Israël ressentirent n’est autre qu’une soif de Torah!
Parce qu’ils s’affaiblirent dans l’étude de la Torah, ‘Amalek arriva!!

Nous constatons également les dégâts catastrophiques que peut engendrer une diminution de l’étude de la Torah.
En effet, les même Béné Israël qui viennent de vivre tous les miracles de la sortie d’Egypte, se mettent à douter de tout, même de la présence d’Hashem parmi eux!!

Tout ceci simplement parce qu’ils montrèrent une faiblesse dans l’étude de la Torah.

Nous comprenons de façon indiscutable à quel point l’étude de la Torah peut donner à l’individu toute sa clairvoyance.
Dès qu’il se détache de l’étude de la Torah, l’homme peut aller même jusqu’à nier les croyances les plus solidement enracinées en lui.

On ne peut pas croire, et avoir la foi, sans entretenir toute cette foi par l’étude de la Torah, car il n’y a pas d’avenir à la Emouna sans étudier la Torah!!
Une telle Emouna est beaucoup trop fragilisée sans le solide verrou que représente l’étude de la Torah.

Voilà donc pourquoi les Béné Israël vécurent l’agression de ‘Amalek.
Parce qu’ils firent l’erreur de croire que la Emouna peut se passer de l’étude de la Torah.
Le seul résultat que l’on obtient avec de telles conception, c’est la perte de cette Emouna, et l’arrivé de ‘Amalek, c'est-à-dire, la source de tous les problèmes d’un juif!!!!

Le devoir de se souvenir de l’agression de ‘Amalek, n’implique pas seulement de ne pas oublier ce qu’il nous a fait, mais surtout de se rappeler les causes qui ont entraîné son arrivée.

On explique ceci par une image:
Un roi possédait un très beau jardin dans lequel poussaient de magnifiques roses.
Ce roi avait un ami très cher, qui était aussi son confident et son conseiller.
Le roi avait une très grande estime pour son ami, et il lui était très reconnaissant pour les précieux conseils qu’il lui prodiguait.
Le jardin du roi était gardé par un très gros chien effrayant, qui aboyait à la moindre tentative de pénétrer dans le jardin.
Un jour, l’ami du roi se promenait près du jardin royal, en observant les belles roses qui poussaient. Il se demandait si le roi lui permettrait de cueillir quelques roses, et se dit finalement qu’en tant que conseillé et ami intime du roi, il est certain qu’il n’y verra aucun inconvénient.
Convaincu qu’il avait la bénédiction du roi, il s’approchait des roses, quand tout à coup, le chien se jeta sur lui et déchira ses habits. Il eu juste le temps de s’enfuir.
Le roi - qui fut attiré par les aboiements - regarda par la fenêtre et fut très contrarié en constatant le manque de politesse de son ami qui voulut cueillir des roses sans même demander la permission du roi. Mais comme il estimait beaucoup son ami, le roi décida de ne pas lui en faire le reproche.
Le lendemain, l’ami rendit visite au roi, et lui raconta ce qui lui était arrivé la veille avec le chien.
Le roi lui répondit: « Oui, je sais ce que t’as fait ce maudit chien! »
Mais la véritable intention du roi était de rappeler en même temps à son ami ce qu’il avait fait lui aussi pour en arriver là.

En nous ordonnant de nous souvenir de l’acte d’agression de ‘Amalek, la Torah nous demande également de ne pas oublier notre rejet de l’étude de la Torah, qui est la seule et unique cause de l’arrivée de ‘Amalek, et de tous les soucis qu’un juif peut traverser dans sa vie.

Rav David PITOUN pour Halacha Yomit

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