Halacha pour vendredi 17 Sivan 5785 13 juin 2025

Pour la Réfoua Chélema de
Maxime Moché Ben Sarah (Amar),
parmi tous les malades d'Israël.

Dédié par David PITOUN

Béha’aloté’ha – La tragédie contenue dans la faute

Commentaires rédigés par le Rav David PITOUN, pour Halacha Yomit

וַיְהִי בִּנְסֹעַ הָאָרֹן, וַיֹּאמֶר מֹשֶׁה: קוּמָה ה', וְיָפֻצוּ אֹיְבֶיךָ, וְיָנֻסוּ מְשַׂנְאֶיךָ, מִפָּנֶיךָ. וּבְנֻחֹה, יֹאמַר: שׁוּבָה ה', רִבְבוֹת אַלְפֵי יִשְׂרָאֵל. (במדבר י-לה, לו)
Or, lorsque l'Arche se déplaçait, Moché disait : « Lève-toi, Hachem ! Afin que tes ennemis soient dissipés et que tes adversaires fuient de devant ta face ! » Et lorsqu'elle faisait halte, il disait : « Reviens siéger, Hachem, parmi les myriades des familles d'Israël ! » (Bamidbar 10-35, 36)

RACHI explique au nom de la Guémara Chabbat (116a) que ce paragraphe n’est pas à sa place. Et pourquoi a-t-il été écrit ici ? Pour marquer une pause entre deux malheurs.

Le RAMBAN nous indique quel était le 1er malheur :
En effet, les versets précédents nous disent :
וַיִּסְעוּ מֵהַר ה' ... (שם לג)

Ils voyagèrent depuis la Montagne d’Hachem (Mont Sinaï) … (Ibid.33)
Et nos maîtres commentent ce verset (Chabbat Ibid.) : Ils s’écartèrent d’Hachem
Les Tossafot rapportent au nom du Midrach Tan’houma : Ils fuirent comme un enfant qui fuit l’école.

Le 2ème malheur est celui relaté dans les versets suivants :
וַיְהִי הָעָם כְּמִתְאֹנְנִים, רַע בְּאָזְנֵי ה' וַיִּשְׁמַע ה', וַיִּחַר אַפּוֹ, וַתִּבְעַר-בָּם אֵשׁ ה', וַתֹּאכַל בִּקְצֵה הַמַּחֲנֶה. (שם יא-א)

Le peuple affecta de se plaindre amèrement aux oreilles d’Hachem. Hachem l'entendit et sa colère s'enflamma, le feu d’Hachem sévit parmi eux, et déjà il dévorait les dernières lignes du camp. (Ibid.11-1)

Rachi nous explique que ces plaintes ont été exprimées par des impies parmi le peuple, et elles n’étaient en fait que des prétextes pour s’écarter d’Hachem.

Le RAMBAN explique que le 1er malheur (la fuite du Mont Sinaï) émanait d’une crainte d’Israël qu’Hachem ne leur ajoute d’autres commandements.
Et le RAMBAN fait remarquer que cet acte de fuite est qualifié de malheur, même si aucun malheur ne leur arriva en guise de châtiment sur cette fuite.

Dans son livre Darké Moussar, le Gaon Rabbi Ya’akov NEIMAN z.ts.l explique la raison à ce qualificatif de malheur, en citant le Méssilat Yécharim (chap.4), où il est enseigné que les gens qui possèdent un esprit parfait ne redoutent qu’une seule chose : qu’on leur convoite la perfection de leur esprit, et rien d’autre ! Car il n’existe rien de plus mauvais que l’imperfection ou – du moins - son éloignement.
Cela signifie que pour des gens à l’esprit parfait, le manque de perfection représente pour eux une grande douleur et un lourd châtiment !

La génération du désert était l’élite de l’intellect – elle est qualifiée de « Génération du savoir (Dor Dé’a) ».
Lorsque des gens d’une telle dimension intellectuelle commettent une faute, ils diminuent leur perfection, ce qui constitue déjà un châtiment pour eux.
Nous comprenons donc pourquoi le seul acte de la faute (la fuite du Mont Sinaï) est qualifié de « malheur ».

Le ‘Hovot Ha-Lévavot (Cha’ar ‘Hechbon Ha-Néfech) explique que l’homme dans ce monde est comme un étranger livré à lui-même, et hormis Hachem, personne ne peut le secourir et le sauver dans la détresse. Lorsque l’homme commet une faute, il s’éloigne d’Hachem et reste seul, comme dans un désert, exposé à tous les malheurs et à tous les dangers.

Selon cela, il apparaît de façon évidente que la faute représente en elle-même le pire des châtiments pour l’homme, puisqu’il se prive ainsi de sa seule protection : Hachem !

Mais lorsque l’homme se repent, il se rapproche à nouveau d’Hachem, et il est le plus heureux !

La véritable perfection est donc la proximité d’Hachem, comme nous l’enseigne le Téhilim :
וַאֲנִי, קִרְבַת אֱלֹקים לִי-טוֹב ... (תהלים עג-כח)

Pour moi, le voisinage d’Hachem fait mon bonheur … (Téhilim 73-28)
Car lorsque l’homme est proche d’Hachem, tout est bon pour lui, et ce qui lui arrivera ne peut pas être mauvais !

Terminons nos propos par l’image que donnait le Gaon Rabbi Its’hak BLAZER z.ts.l :
Un homme se promenait dans une forêt avec son jeune enfant.
Cette forêt était réputée pour ses baies que l’enfant désirait absolument cueillir.
L’enfant s’éloigna de son père pour aller à la recherche des baies, mais lorsqu’il voulut retourner auprès de son père, il perdit son chemin et s’égara dans la forêt en pleurant.
Son père réalisa lui aussi que l’enfant n’était plus auprès de lui, et il se mit à le chercher. Lorsqu’il le trouva, le père gifla son enfant et le réprimanda pour s’être éloigné de lui.
Mais malgré la douleur de la gifle, l’enfant cria de joie : « Papa ! », car il était si heureux d’avoir retrouvé son père.

Il en est de même pour l’homme dans ce monde : tant qu’il faute, il s’éloigne d’Hachem en se retrouvant dans la souffrance et en cherchant son chemin sans le trouver. Mais lorsqu’il se rapproche à nouveau de Lui, il n’en éprouve que joie et plaisir intenses, car il est assuré et confiant qu’il ne se perdra pas et que rien ne l’atteindra, puisqu’Hachem est là pour veiller sur lui en permanence.

Chabbat Chalom !

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