Halacha pour vendredi 20 Tammuz 5784 26 juillet 2024

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

PIN’HASS

Commentaires rédigés par le Rav David PITOUN pour Halacha Yomit

Résumé
Après avoir échoué dans ses tentatives pour maudire Israël sur la demande de Balak, roi de Moav, Bil’am conseille à Balak d’inciter Israël à la débauche, dans le but d’attirer sur eux la colère Divine, et de s’en débarrasser. Balak suit le conseil de Bil’am et envoie des femmes de Midian près du campement d’Israël. Ces femmes incitent Israël à la débauche et au culte de l’idole BAAL PEOR. La colère d’Hachem s’abat sur eux et 24 000 personnes meurent.
Même un prince de tribus, ZIMRI BEN SALOU, prince de la tribu de Chim’on, se laisse séduire par une fille de Midian, Kozbi Bat Tsour, qui n’est autre que la fille du roi Balak. Zimri emmène cette fille devant Moché Rabbenou et devant toute l’assemblée, et commet l’acte de débauche en public. Jusqu’à ce que Pin’hass fils d’El’azar, fils de Aharon Ha-Cohen, se lève et saisie une lance. Il les transperce tous les deux, Zimri, ainsi que la fille avec laquelle il était en train de commettre la pire des Avérot. A ce moment précis, l’épidémie de mort s’arrête, et la colère d’Hachem s’apaise.
Hachem récompense Pin’hass en lui donnant, à lui, ainsi qu’à toute sa descendance, la Kehouna (la prêtrise).

Toute forme de Chalom est-elle bénéfique ?
« Pin’hass fils d’El’azar, fils d’Aharon Ha-Cohen, a détourné ma colère envers les Béné Israël, en jalousant ma cause au milieu d'eux, de sorte que je n'ai pas anéanti les Béné Israël, dans mon indignation. » (Bamidbar 25-11 extrait de notre Paracha)
RACHI au nom de la Guemara Sanhedrin:
Parce que les Chévatim (les tribus d’Israël) l’humiliaient en disant: « Avez-vous vu ce petit fils de Pouti (Itro)?! Son grand-père maternel a engraissé des veaux en l’honneur des idoles, et celui-là assassine un prince d’Israël !! »
C’est pour cette raison que le texte rattache Pin’hass à Aharon qui est son grand-père paternel.

Question : Les Chévatim savent parfaitement que Pin’hass est le petit-fils d’Aharon, ce qui ne les empêche pas de l’humilier en insistant sur le fait que, du côté de sa mère, il est le petit-fils d’un « engraisseur » de veaux en l’honneur des idoles.
Quelle est donc l’utilité pour laquelle le texte le rattache à Aharon? Pin’hass cesse-t-il pour autant d’être le petit-fils de Pouti, le père de sa mère ??

La Torah veut nous délivrer ici un message.
En tuant Zimri, Pin’hass n’a agi que par pure et sainte motivation.
A l’instar de son grand-père paternel qui était Aharon Ha-Cohen, un très grand Tsadik (un très grand juste), et non pas par instinct de violence, et de meurtre qui caractérisent plutôt les idolâtres.

Or, la Michna dans Avot, nous apprend au sujet de Aharon :
« Soit un disciple de Aharon, qui aimait le Chalom (la paix), et poursuivait le Chalom. Il aimait les gens et les rapprochait à la Torah » (Avot chap.1)
Nous sommes donc en droit de nous interroger à nouveau sur l’attitude de Pin’hass : Si le texte rattache volontairement Pin’hass à Aharon, son grand-père paternel, dans le but de démontrer que son acte provient de la même nature que Aharon, quelle symbolique de Chalom peut-il y avoir dans le fait de se lever, de se saisir d’une lance et de mettre à mort deux personnes ??

Dans son commentaire sur la Michna de Avot citée précédemment, l’auteur du Kétav Sofer (Rabbi Avraham Chémouel Binyamin SOFER, fils du ‘Hatam Sofer. Allemagne, il y a 200 ans) fait la distinction entre les 2 expressions « Il aimait le Chalom » et « Il poursuivait le Chalom ».
Selon lui, le sens de « poursuivre le Chalom » n’est pas de poursuivre la paix afin de l’obtenir, mais plutôt de poursuivre une forme de paix afin de la détruire et de la pulvériser.
En effet, une Michna du traité Sanhédrin dit :
« La dispersion des Tsadikim est mauvaise pour eux comme pour le monde.
La réunion des Récha’im (les impies) est mauvaise pour eux comme pour le monde. »
Devant la « dispersion » de Tsadikim, de personnes dignes et respectables qui malheureusement ne sont pas en bon termes, Aharon faisait preuve d’amour du Chalom en œuvrant afin de les réunir, puisque la réunion de telles personnes ne peut être que bénéfique pour eux comme pour le monde.
Mais lorsqu’il constatait la « réunion » et la paix qui régnait parmi des Récha’im, des gens mécréants et ignobles, dont le but, l’objectif, et la principale activité de leur existence n’est que de créer et de propager le mal autour d’eux, devant une telle réunion, Aharon investissait toutes ses forces à « poursuivre » un tel Chalom, et à le briser. Et tout ceci pourquoi ? « Parce qu’il aimait les gens et les rapprochait à la Torah ».
Son amour du prochain, ainsi que sa forte volonté de le rapprocher de la Torah, poussait parfois Aharon à renoncer à son amour du Chalom, afin de nuire à l’union des Récha’im, dans le but de permettre aux gens de vivre une véritable vie de Torah.

Il en est de même pour Pin’hass, devant la nécessité de « poursuivre » un Chalom entre deux personnes, qui pourrait nuire à l’ensemble du peuple, il agit dans le même état d’esprit que Aharon, son grand-père paternel, qui faisait preuve aussi bien d’amour du Chalom, que de « poursuite » d’une forme nuisible de Chalom, dans le but de l’anéantir.

Chabbat Chalom !

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