Question d’une dame : Il y a quelques années, j’ai particulièrement offensé une dame, et à présent – après avoir cherché après elle afin de lui demander de me pardonner – j’ai appris à mon grand désarroi qu’elle est décédée. Que dois-je faire ?
Réponse : Notre maître le ROCH écrit (dans son commentaire sur Yoma sect.24) au sujet des Yamim Noraïm :
« Chacun doit prendre conscience en son cœur et veiller à apaiser toute personne envers laquelle il a fauté. »
Il est enseigné dans la Guémara Yoma (87a) :
Rabbi Yossé Bar ‘Hanina dit : Lorsqu’on désire demander pardon à une personne défunte, on doit emmener 10 hommes auprès de la tombe du défunt, et dire :
« J’ai fauté envers le D.ieu d’Israël et envers untel. » Fin de citation
Il est donc expliqué ici que lorsqu’on a fauté envers une personne, et que celle-ci est décédée, on doit aller en compagnie de 10 hommes sur la tombe du défunt offensé, et il est juste d’y détailler de manière globale la nature de l’offense qu’on lui a infligée. Par exemple dans notre cas où une dame a offensé une autre dame, elle devra dire :
« J’ai fauté envers Hachem le D.ieu d’Israël et envers untelle ensevelie ici, en lui parlant de manière incorrecte. »
Le Michna Béroura écrit que l’offenseur doit se tenir pieds nus auprès de la tombe lorsqu’il demande pardon.
Les décisionnaires des derniers siècles (A’haronim) écrivent (voir Chou’t Yabiya’ Omer vol.10 chap.55 note 37 dans ses notes sur Chou’t Rav Pé’alim vol.2) que les personnes présentes devront dire 3 fois à l’offenseur qui a demandé pardon au défunt :
« Cela t’est pardonné » (« Ma’houl La’h »)
Par conséquent, il est juste de réunir 10 hommes, et si c’est nécessaire, il faudra rétribuer 10 Avré’him (étudiants en Kolel ou Yéchiva) en leur donnant une petite somme d’argent afin qu’ils acceptent de se libérer et de se rendre au cimetière.
La dame se tiendra donc auprès de la tombe de l’offensée et demandera son pardon comme expliqué.
Le Gaon Rabbénou Yossef ‘HAÏM z.ts.l écrit (Chou’t Rav Pé’alim vol.2 fin du chap.62) que Lé’hatéhila (à priori) il faut agir ainsi en prenant 10 hommes, et Bédi’avad (à postériori) même si on l’a fait avec 10 femmes, cela est suffisant.
De ce fait, dans notre cas où il s’agit d’une dame qui a offensé une autre dame, si elle n’a absolument pas la possibilité de réunir 10 hommes, elle réunira 10 femmes et demandera pardon en leur présence.
Si l’offensé est enterré dans une autre ville, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit (‘Hazon Ovadia-Yamim Noraïm page 244) qu’il est suffisant dans ce cas de demander pardon au défunt en réunissant 10 hommes là où l’on se trouve.
Si l’on a un ami qui habite le lieu où est enterré l’offensé, on le nommera délégué (« Chalia’h ») afin qu’il demande pardon au défunt en notre nom, en présence de 10 hommes auprès de sa tombe.
Notre maitre le Rav z.ts.l rapporte que telle est l’opinion de plusieurs décisionnaires des derniers siècles.
On devra désormais veiller à ne pas négliger la moindre personne au monde que l’on a offensée, et se hâter de demander son pardon de son vivant, et ainsi, le repentir sera agréé.