Question : Est-il permis de prier et de réciter des bénédictions en présence de petites filles de 6 ou 7 ans, habillées de manière non-pudique, à la synagogue ?
Réponse : Il est écrit dans la Torah :
כִּי ה' אֱלֹקיךָ מִתְהַלֵּךְ בְּקֶרֶב מַחֲנֶךָ ... וְלֹא-יִרְאֶה בְךָ עֶרְוַת דָּבָר ... (דברים כג-טו)
Car Hachem ton Dieu, marche au centre de ton camp … Il ne faut pas qu’Hachem voie chez toi une nudité … (Dévarim 23-15)
Nos maîtres expliquent à travers ce verset qu’il est interdit de prier ou de réciter une bénédiction, ou de prononcer toute parole sacrée lorsqu’on est face à une nudité, c'est-à-dire quelque chose d’impudique.
Nos maîtres ont interdit de prier ou de réciter une bénédiction face à un « Téfa’h »
(8 cm) du corps, censé être couvert.
Cela signifie que lorsqu’on est en présence d’une femme dont l’une des parties du corps - qui doit être recouvert selon la Halacha - est découverte sur 8 cm, comme les bras (du coude à l’épaule) ou autre, il est interdit lire le Chéma’ ou de réciter une bénédiction tant que cette partie est visible de celui qui prie ou qui récite.
Les petites-filles – Les propos du Michna Béroura
Concernant les petites-filles qui viennent à la synagogue, habillées de manières non-pudique, le Gaon ‘Hafets ‘Haïm écrit dans son livre Michna Béroura (chap.75), que cette règle (Un « Téfa’h du corps de la femme est une nudité ») s’applique même à une petite-fille à partir de 3 ans. Diverses explications ont été rapportées par les décisionnaires sur ce point.
Le Gaon auteur du Echel Avraham (de Boutchatch) écrit lui aussi que même s’il y avait matière à considérer que les petites-filles en bas âge ne sont pas concernées par cet interdit, malgré tout, il ne faut pas se montrer souple sur ce point, pour diverses raisons.
Les propos du ‘Hazon Ich
Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l (Chou’t Yabiya’ Omer vol.6 chap.14 et Halichott ‘Olam vol.1 page 120) cite les propos du Gaon ‘Hazon Ich, ainsi que ceux d’autres grands décisionnaires, propos selon lesquels, étant donné que la raison essentielle de l’interdit réside dans les éventuelles mauvaises pensées, il semble donc que les petites-filles en bas âge, envers lesquelles les adultes n’ont pas de pensées particulières du fait de leur jeune âge, ne sont pas soumises à la règle de « Téfa’h Bé-icha ‘Erva » (« un Téfa’h du corps de la femme est une nudité »).
Il explique ses propos à partir de sources très fiables.
Par conséquent dans la pratique, lorsque se trouvent dans la synagogue des petites-filles habillées de manière non-pudique, s’il s’agit de petites-filles de 8 ou 9 ans, même s’il est souhaitable de fermer les yeux ou de regarder exclusivement le Siddour ou autre, malgré tout, selon la règle il est permis de prier ou de lire le Chéma’ ou autre face à elles, lorsqu’il n’y a pas à craindre de mauvaises pensées.
Le devoir d’éducation
Cependant, notre maître le Rav z.ts.l ajoute qu’il est certain qu’il n’est pas correct d’amener de telles petites-filles à la synagogue, et il est certain qu’il est interdit aux parents d’habiller leurs filles avec des vêtements non-pudiques, car il faut les éduquer afin qu’elles se conduisent avec pudeur.