Question: Je m’apprête à accomplir la Mitsva de « Chiloua’h Ha-Ken » (Mitsva ordonnée par la Torah, qui consiste à renvoyer la mère des oiseaux ou des poussins se trouvant dans un nid, et garder les oiseaux ou les poussins) pour la première fois de ma vie, dois-je réciter au préalable la bénédiction de « Chéhé’héyanou »?
De même, lorsqu’une fille atteint l’âge de la « Bat Mitsva » (12 ans), et qu’elle accomplit pour la première fois le devoir du prélèvement de la ‘Halla, doit-elle réciter au préalable la bénédiction de Chéhéhé’yanou avant de prélever?
Réponse: Il est écrit dans le Séfer Ha-Rokéyah’ (un Richon, décisionnaire de l’époque médiévale) (chap.371):
« Toute Mitsva dont l’accomplissement incombe l’individu, il faut réciter la bénédiction de Chéhéhé’yanou la première fois qu’on accomplit cette Mitsva.. »
Le livre ‘Hallat Le’hem (chap.7) écrit que dans sa région, les femmes ont la tradition de faire réciter la bénédiction de Chéhéhé’yanou à une nouvelle mariée qui prélève la ‘Halla pour la première fois. Cette tradition est citée dans d’autres ouvrages de nos maîtres les décisionnaires des derniers siècles.
Selon cette tradition, il semblerait que pour toute Mitsva que l’on accomplit pour la première fois de sa vie, on devrait réciter au préalable la bénédiction de Chéhé’héyanou.
De même, un Ba’al Téchouva (une personne qui revient dans le chemin de la Torah) qui accomplit les Mitsvot pour la première fois de sa vie, devrait réciter la bénédiction de Chéhéhé’yanou pour chaque Mitsva qu’il accomplit pour la première fois.
Cependant, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit dans son livre H’azon Ovadia-Téroumot OuMa’assrot (page 189) que cette tradition n’est pas juste selon la Hala’ha, car le RAMBAM écrit dans une responsa que lorsqu’on prélève la H’alla ou les différents prélèvements agricoles pour la première fois de sa vie, on ne récite pas la bénédiction de Chéhéhé’yanou.
De plus, les propos du Sefer Ha-Rokéyah’ mentionnés plus haut font l’objet d’une divergence d’opinion Hala’hique parmi les décisionnaires médiévaux.
Ainsi écrivent également les Guéonim (Sages d’Israël de l’époque Post-Talmudique) dans leurs responsa, que l’on récite la bénédiction de Chéhéhé’yanou uniquement pour une chose qui procure une joie et une satisfaction physique, comme un fruit nouveau ou un vêtement nouveau, ou bien une chose qui se manifeste par période.
Mais pour une chose qui ne dépend d’aucune période particulière, et qui ne procure aucune satisfaction physique, comme toute Mitsva que l’on accomplit pour la première fois de sa vie, on ne récite pas la bénédiction de Chéhé’héyanou.
Notre maître le Rav z.ts.l rapporte que tel est l’avis des grands décisionnaires des générations récentes, qu’on ne récite pas la bénédiction de Chéhé’héyanou lorsqu’on prélève la H’alla pour la première fois.
De même pour toute autre Mitsva que l’on accomplit pour la première fois.
Similairement, une nouvelle mariée qui s’immerge pour la première fois dans le Mikvé à l’approche de son mariage, ne doit pas réciter la bénédiction de Chéhé’héyanou sur cette première immersion, car dans ce cas la bénédiction est récitée en vain selon l’opinion de la majorité des décisionnaires.
Même si une communauté à l’usage de faire réciter cette bénédiction aux nouvelles mariées, il est souhaitable d’abolir cette tradition (Taharat Ha-Baït vol.2 page 534).
La règle est la même au sujet de la Mitsva de Chiloua’h Ha-Ken, lorsqu’on la réalise pour la première fois, on ne récite pas la bénédiction e Chéhé’héyanou, et on méritera la longévité de la vie, tel que la Torah nous le promet.