Question : Un soldat Cohen ayant éliminé des terroristes, est-il autorisé à réaliser la Birkat Cohanim ?
Réponse : Il est enseigné dans la Guémara Béra’hott (32b) :
Rabbi Yo’hanan dit : Un Cohen ayant tué quelqu’un ne peut plus réaliser la Birkat Cohanim, comme il est dit : « Lorsque vous élèverez vos mains (pour réaliser Birkat Cohanim), je détournerais mes yeux de vous. Même si vous augmentez la prière, je n’écouterais pas, vos mains sont remplies de sang. »
Cela signifie qu’Hachem ne désire pas écouter Birkat Cohanim d’un homme qui a tué quelqu’un.
Telle est la décision tranchée par les décisionnaires et par MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h (chap.128-35).
Selon le Gaon auteur du livre Tséda Ladare’h, même si le Cohen a tué un non-juif, il ne peut plus réaliser Birkat Cohanim.
Cette opinion est partagée par d’autres grands décisionnaires.
Selon d’autres décisionnaires, même s’il y a effectivement un interdit de la Torah de tuer un non-juif, malgré tout, on ne doit disqualifier un Cohen de réaliser Birkat Cohanim que lorsqu’il a tué un juif.
Notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit dans son livre Taba’att Ha-Méle’h (Maor Israël sur le RAMBAM chap.15 des règles relatives à la prière) qu’il fut consulté par un soldat Cohen d’une unité combattante de Tsahal, qui était de garde à un poste militaire, pour prévenir toute attaque terroriste.
Il aperçu plusieurs palestiniens qui s’approchaient du poste, et il ouvrit immédiatement le feu sur eux.
Plusieurs d’entre eux furent tués, et les autres se sont enfuis.
Il demanda à notre maitre le Rav z.ts.l s’il pouvait dorénavant continuer à réaliser Birkat Cohanim.
Notre maitre le Rav z.ts.l lui répondit qu’il était encore tout à fait valable pour réaliser Birkat Cohanim, car il est unanimement évident qu’il n’y a pas plus grande situation de guerre que celle-ci. Et dans un tel cas, nous appliquons le principe de légitime défense : « Lorsque quelqu’un vient dans l’intention de te tuer, lève-toi plus tôt que lui pour le tuer » (Béra’hott 62b).
Au contraire, si ce soldat avait hésité un instant avant d’ouvrir le feu, qui sait combien de victimes juives serait tombées – qu’Hachem nous en préserve – par ces terroristes impies, qui haïssent les juifs et qui ne cherchent qu’à sucer leur sang. Qu’Hachem préserve, ce soldat aurait transgressé le commandement de la Torah : « Tu ne resteras pas passif devant le sang (le danger) de ton prochain ».
Hachem a donné le mérite à ce soldat de les éliminer assez tôt, et il est béni de la bouche du Très Haut pour avoir sauver ses frères juifs, sa récompense l’attend et son œuvre le précède.
Notre maitre le Rav z.ts.l ajoute qu’il n’y a pas le moindre doute que les soldats Cohanim au sein de Tsahal, qui protègent Israël et éliminent leurs ennemis, méritent louange, gloire et soutien total. Leur récompense sera doublée par le ciel et ils seront bénis de toutes les bénédictions inscrites dans la Torah.
En effet, lorsque les décisionnaires écrivent qu’un soldat Cohen ayant tué quelqu’un ne doit plus réaliser Birkat Cohanim, ceci n’est valable que dans des cas précis, lorsque les non-juifs enrôlaient des juifs dans leurs armées contre leur gré, et qu’ils se battaient contre une autre nation qui n’avait aucun différend avec les juifs.
Mais lorsqu’il s’agit d’une guerre de défense contre les ennemis d’Israël, les maudits terroristes qui assassinent hommes, femmes et enfants avec cruauté, et que les soldats de Tsahal donnent leurs vies pour prévenir le malheur et sauver des vies juives, dans un tel cas ils méritent honneur et gloire.
Les soldats Cohanim peuvent de manière certaine réaliser Birkat Cohanim, et ils seront bénis par le Ciel, comme il est dit : « Je bénirais celui qui te bénira », ils porteront la bénédiction d’Hachem, et Hachem préservera leur départ et leur retour pour la vie et la paix.