Question : Il y a des gens qui n’observent pas la Torah, mais qui possèdent un cœur bon. Y a-t-il une valeur à leur bonté de cœur alors qu’ils n’observent pas la Torah ?
Réponse : Nous devons avant tout préciser le sens exact de la question.
En effet, nous avons beaucoup de devoirs, aussi bien ordonnés par la Torah, aussi bien ordonnés par nos maitres, mais il existe des gens dont le cœur les incite naturellement à accomplir des actes bons. Ils n’agissent pas ainsi parce que la sainte Torah nous a ordonné de nous conduire correctement, mais uniquement parce qu’ils trouvent juste de se comporter avec vérité et droiture, ainsi qu’en pratiquant le bien ou autre.
La question est : Ont-ils une récompense pour cela, ou pas ?
Notre maitre le RAMBAM écrit (chap.8 des règles relatives aux rois) au sujet des non-juifs, qu’ils ont le devoir d’accomplir les 7 lois Noa’hides, auxquelles sont soumis tous les non-juifs selon la Torah. Il conclut ses propos en ces termes :
« Toute personne (non-juive) qui s’engage à accomplir les 7 lois (Noa’hides), et a la vigilance de les mettre en pratique, fait partie des pieux parmi les nations, et a droit à une part dans le monde future. Ceci à la condition de les accepter et de les pratiquer parce que c’est Hachem qui les a ordonnées dans la Torah. Mais si elle les accomplit par esprit logique, cette personne n’est pas considérée comme « Guer Tochav » (un non-juif autorisé à vivre en Israël), et ne fait pas partie des pieux parmi les nations. » Fin de citation.
Il semble à partir des propos du RAMBAM qu’il n’y a absolument pas de valeur à des actes bons accomplis par les gens, lorsqu’ils ne les accomplissent pas par ordre d’Hachem.
Il faut particulièrement porter notre attention sur un point :
De nombreuses nations se sont comportées selon les règles de la morale, établies entre les hommes, et non selon les règles de la morale divine qui nous a été transmise dans la Torah. Pourtant, combien de nations cultivées et qui ont pratiqué le bien, sont devenues les plus cruelles parmi les nations.
Les maudits allemands – après des siècles de culture – ont commis le pire, en persécutant et en massacrant notre peuple durant des années.
De même, les français – si réputés pour leur courtoisie – ont agis avec méchanceté envers le peuple d’Israël, en les chassant de chez eux à plusieurs reprises avec cruauté et en les exilant vers d’autres endroits, et en les massacrant sous des prétextes mensongers de crime rituels.
Il en est de même chez les autres nations, qui se comportent parfois avec bonté et justice, mais uniquement selon la morale établie entre les peuples, qui ont établis que c‘est ainsi qu’il faut se comporter. Mais en définitif, ils agissent avec méchanceté et cruauté les uns envers les autres.
Ce n’est pas le cas du saint peuple d’Israël, qui marche constamment selon la morale Thoranique authentique, sans se détourner ni à droite ni à gauche, et de ce fait, ils sont restés miséricordieux fils de miséricordieux.
Cependant, il y a une différence.
En effet, de nombreuses personnes ne sont pas forcément pointilleuses dans l’observance des devoirs religieux, mais possèdent la foi dans leur cœur, et de ce fait, ils s’efforcent d’agir avec droiture, car ils savent qu’Hachem désire que l’on se comporte correctement.
Il est certain que pour une telle chose ils ont droit à une récompense.
Nous trouvons ce phénomène dans la masse populaire du peuple d’Israël, des gens qui n’ont pas forcément eu le mérite de recevoir une éducation religieuse, mais malgré tout, ils s’efforcent d’être des gens biens, ils ont conscience de l’existence d’Hachem, et il est certain qu’ils ont droit à une récompense pour cela, comme il est dit : « Hachem ! Fais du bien aux gens de bien, ainsi qu’à ceux qui sont droits dans leur cœur. » (Téhilim)
Qui plus est, notre maitre le RAMBAN écrit (Cha’ar Ha-Guémoul page 290) qu’il peut exister un homme renégat envers Hachem, et malgré tout, il a une longue vie et profite de ce monde-ci. Le RAMBAN émet une remarque sur ce point :
Un renégat envers Hachem n’a pourtant droit à aucune récompense au monde, pourquoi peut-il malgré tout profiter de ce monde ?
Il répond : « Cette remarque n’en n’est pas une, car le Détenteur de la miséricorde (Hachem) a une manière de prendre en pitié une personne qui accomplit un bien ou un acte correct dans ce monde-ci, même si cet acte ou ce bien ont été accomplis au nom de l’idolâtrie. Bénit soit celui qui juge avec justice, qui a tout réalisé dans Sa miséricorde. »
Cela signifie que la volonté d’Hachem dans Son monde est que les êtres humains se comportent dans le bien entre eux. De ce fait, si quelqu’un se comporte correctement avec les autres, en étant bon et en faisant le bien envers les autres, Hachem le rétribue pour un tel acte, même si cet acte n’a pas été réalisé au nom d’Hachem.
A partir de là, nous apprenons à quel point nous avons une réelle et sainte obligation – en particulier ceux qui observent la Torah en permanence – d’être bons et de faire le bien autour de nous, car Hachem ne désire pas que les hommes soient mauvais les uns envers les autres, mais uniquement que l’on se comporte avec la qualité du ‘Héssed (le bien) l’un envers l’autre.
Si nous agissons ainsi au nom d’Hachem, dans l’esprit « les règles de savoir-vivre précèdent la Torah », car telle est la volonté d’Hachem, et si nous ajoutons à cela une observance des devoirs de la Torah ainsi que des actes bons, il est certain qu’en récompense à cela nous trouverons grâce aux yeux d’Hachem et aux yeux des hommes.