Halacha pour mercredi 21 Cheshvan 5782 27 octobre 2021

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Quand peut-on parler après avoir réciter une bénédiction sur un aliment?

Question: A quel moment est-il permis de parler lorsqu’on a récité une bénédiction sur un aliment ? Est-il permis de parler immédiatement après avoir introduit l’aliment dans la bouche et après avoir ressentit le goût de l’aliment, ou bien faut-il attendre d’avaler l’aliment pour être autorisé à parler?

Réponse: Il est expliqué dans la Guémara Bérah’ot (40a) ainsi que dans le commentaire de Rachi sur place, qu’il est interdit de parler entre la bénédiction sur un aliment et sa consommation, car en agissant ainsi, on réalise une interruption entre la bénédiction et la consommation, et dans ces conditions, la bénédiction n’est plus rattachée à la consommation, comme nous l’avons développé à plusieurs reprises.
Nous apprenons à partir de là que si - par erreur - on s’est interrompu verbalement entre la bénédiction et la consommation, la bénédiction a été récitée en vain et il faut de nouveau la réciter. C’est ainsi que tranchent les décisionnaires ainsi que MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’.

Interruption entre la bénédiction et la consommation
Cependant, il existe des cas où même si l’on s’est interrompu entre la bénédiction et la consommation, on ne récite pas de nouveau la bénédiction.
En effet, si l’interruption verbale avait un lien avec l’aliment sur lequel la bénédiction a été récitée, par exemple lorsqu’on récite la bénédiction sur le pain et qu’on s’aperçoit que le sel n’est pas à table, si l’on a dit : « Apportez le sel », dans un tel cas, on ne récite pas de nouveau la bénédiction, car des propos en rapport avec la bénédiction ne représentent pas une interruption entre la bénédiction et la consommation.
Bien évidemment, tout ceci n’est valable qu’à postériori, mais à priori il est absolument interdit de s’interrompre entre la bénédiction et la consommation.

Interruption entre la bénédiction et le moment d’avaler, mais après avoir gouté l’aliment
Les décisionnaires débattent sur un cas:
Une personne qui a seulement gouté un aliment mais qui ne l’a pas encore avalé, peut-elle parler avant d‘avaler ou non ? De même, une personne qui introduit un bonbon dans la bouche et qui ressent immédiatement le goût, mais qui n’en a pas encore avalé une partie, peut-elle parler ou bien faut-il attendre d’avaler un morceau du bonbon?

Cette discussion prend sa source dans une autre question:
La bénédiction sur l’aliment a-t-elle été instaurée en raison du profit qu’il procure à la bouche, ou bien en raison d’une véritable consommation, comme le texte dit : « Tu consommeras, tu seras rassasié et tu réciteras la bénédiction ».
Or, puisque de nombreux décisionnaires tranchent que l’on est tenu d’attendre que l’on avale pour être autorisé à parler, il est souhaitable de s’imposer à priori la rigueur de ne pas parler jusqu’au moment ou l’on a avalé une partie de l’aliment.
Cependant, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l tranche que si l’on a parlé après avoir seulement gouté l’aliment sans l’avoir avalé, on ne récite pas de nouveau la bénédiction sur l’aliment, puisque la bénédiction n’a pas été instaurée sur le fait d’avaler mais sur le début de la consommation, immédiatement lorsque la bouche en tire une satisfaction.

Conclusion: Il est interdit de prononcer la moindre parole après avoir récité une bénédiction alimentaire, jusqu’à ce que l’on avale une partie de l’aliment.
Si par erreur quelqu’un s’est interrompu verbalement entre la bénédiction et la consommation, mais que le contenu de ses propos était en rapport avec la bénédiction - par exemple lorsqu’on a récité la bénédiction sur le pain et que l’on a ensuite dit « apportez le sel » - on ne récite pas de nouveau la bénédiction.
De même, si par erreur on s’est interrompu verbalement après la bénédiction mais que l’on a au moins gouté l’aliment, on ne récite pas de nouveau la bénédiction, même si l’on n’a pas encore avalé.

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