Question: Il a été instauré dans notre synagogue de réciter chaque jour du mois de Eloul le psaume « Lé-David, Hachem Ori Vé-Ich’i » après l’office de Cha’harit (matin). Certains prétendent qu’il s’agit d’un usage Achkénaze, que les Séfaradim n’ont pas adopté. Comment doit-on agir de manière la plus juste?
Réponse: Il est écrit dans le livre Matté Efraïm (chap.581):
« Nous avons l’usage dans ces contrés (Europe de l’Est) de dire chaque jour après l’office matin et soir - depuis Roch ‘Hodech Eloul jusqu’à Yom Kippour – le psaume « Lé-David, Hachem Ori Vé-Ich’i ». Notre tradition est de le dire jusqu’à Chémini ‘Atsérett. »
C’est également ce que rapportent d’autres décisionnaires au nom du Siddour de notre maitre le ARI Zal, qu’il faut dire le psaume « Lé-David, Hachem Ori Vé-Ich’i » chaque jour jusqu’au jour de Sim’hatt Torah.
Il est également cité dans ce livre que si l’on récite ce psaume depuis Roch ‘Hodech Eloul, il nous est garanti d’achever sa vie de manière bonne et agréable, et que l’on sortira innocent du jugement, pour la vie et la paix.
Même si cette tradition a été principalement adoptée par les Achkénazim, malgré tout, notre maitre le Gaon ‘HYDA écrit dans son livre ‘Avodatt Ha-Kodech (fin de la sect. « Sansann Lé-Yaïr ») qu’il faut dire le psaume « Lé-David, Hachem Ori Vé-Ich’i » jusqu’à la sortie de Yom Kippour. De même, il faut le dire le jour de Hocha’ana Rabba. Il ajoute que tel était l’usage dans la sainte ville de ‘Hévron.
Le Gaon Rabbi Ya’akov RAKA’H z.ts.l écrit dans son livre Cha’aré Téfila au nom du Gaon Rabbi ‘Haïm Ha-COHEN dans le livre Cha’aré Ra’hamim que si l’on dit ce psaume depuis Roch ‘Hodech Eloul jusqu’à Sim’hatt Torah, même si ‘Hass véchalom (à D. ne plaise) un mauvais décret a été prononcé sur la personne, la récitation de ce psaume a le pouvoir de l’annuler, et d’annuler également toutes sortes de mauvais décrets. Ce psaume a aussi le pouvoir d’éliminer de la personne tous les anges accusateurs.
C’est pourquoi, l’usage instauré dans différentes synagogues de dire le psaume « Lé-David, Hachem Ori Vé-Ich’i » pendant cette période, est un bel usage. Et même s’il n’y a pas lieu de le considérer comme une réelle obligation dans la pratique, malgré tout, il s’agit d’un usage juste, qui possède des fondements sacrés.
Le Gaon Rabbi Chémouel Ha-Lévy WOZNER z.ts.l écrit dans son livre Chou’t Chévètt Ha-Lévy (vol.10 chap.67) que l’on dit ce psaume jusqu’au jour de Hocha’ana Rabba, et qu’en dehors d’Israël on le dit aussi le jour de Chémini ‘Atsérett.
Cependant, l’utilité essentielle de cette période ainsi que de tous les jours de l’année, ne provient pas exclusivement d’actes, quelle que soit la grandeur de leur pouvoir, car ces jours ont pour principal objectif le réveil spirituel de l’homme et son repentir total, en particulier lorsqu’on prononce les textes des Séli’hott, car il est une sainte obligation pour quiconque de prendre conscience et de faire une introspection pour faire un repentir total, et d’augmenter les Mitsvott et les bonnes actions à l’approche du Jour du Jugement où l’on évalue les mérites et les accusations de tout individu. (voir ‘Hazon Ovadia-Yamim Noraïm page 23 et suivantes).
Que l’on ait le mérite de se repentir totalement, et que nos prières soient agréées.