Halacha pour dimanche 12 Tevet 5781 27 décembre 2020

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

La Kédoucha du « Yotser »

Question: Lorsqu’on dit la phrase « Kadoch, Kadoch Kadoch … » dans la bénédiction de « Yotser Or » dans l’office de Cha’harit (matin), doit-on attendre que l’officiant arrive à la fin du paragraphe précédant et termine en disant « Kédoucha Koulam Ké-E’had ‘Onim Bé-Ema Vé-Omérim Bé-Ir’a » pour répondre « Kadoch, Kadoch Kadoch … » avec l’assemblée, ou bien est-il permis d’avancer et de dire cette phrase seul?

Réponse: Dans l’office de Ch’aharit le matin, avant de lire le Chéma’ nous disons 2 bénédictions: « Yotser Or » et « Ahavatt ‘Olam ».

Dans le première bénédiction, au milieu de la bénédiction, nous disons le texte de la « Kédoucha » que les anges du service divin disent pour louer Hachem, et dans ce texte nous disons la phrase « Kadoch, Kadoch Kadoch … ». Ensuite, nous disons la phrase « Barou’h Kévod Hachem Mi-Mékomo ».

Les femmes qui disent les bénédictions du Chéma’ (sans le Nom d’Hachem)
Même les femmes – qui ne sont pas autorisées à dire les bénédictions du Chéma’ avec le Nom d’Hachem – peuvent dire tout le texte de ces bénédictions, excepté le Nom d’Hachem au début et à la fin de chacune de ces bénédictions (elles devront dire par exemple « Barou’h Ata Yotser Or … », et concluront « Barou’h Yotser Ha-Méorott », et ainsi de suite …).

Est-ce que la phrase « Kadoch, Kadoch Kadoch … » du Yotser entre dans la définition de la « Kédoucha »?
Nos maitres débattent afin de définir si cette phrase que nous disons dans le Yotser entre dans la catégorie de la « Kédoucha » comme nous le disons après l’officiant lors de la répétition de la ‘Amida (« Nakdicha’h Véna’aritsa’h … »), ou si cette phrase dite dans le Yotser n’est pas une forme de « Kédoucha » mais uniquement un texte qui relate comment les anges du service divin expriment leur louange envers Hachem.

Selon nos maitres dans le traité Soférim (chap.16), cette phrase que nous disons dans la bénédiction du Yotser n’est pas une véritable « Kédoucha », et de ce fait, il est possible de la dire même lorsqu’on prie seul. Il n’y a donc pas besoin de la présence de 10 hommes (Minyan) pour la dire. Ce n’est que lors de la répétition de la ‘Amida, lorsque nous disons nous même le texte de « Nakdicha’h Véna’aritsa’h … » qu’il est véritablement question de Kédoucha avec laquelle nous sanctifions Hachem, et nous ne pouvons la dire qu’en présence d’un Minyan (10 hommes).
Mais dans la bénédiction de Yotser, nous ne faisons que relater ce que font les anges du service divin par leurs louanges envers Hachem en disant la Kédoucha.
Par conséquent, même une personne qui prie seule peut et doit dire cette Kédoucha.
Cette opinion est partagée par nombreux de nos maitres les décisionnaires médiévaux. Telle est également l’opinion du RAMBAM dans une Responsa (édition Blow chap.313).

Mais selon l’opinion du Zohar Ha-Kadoch (Térouma), cette Kédoucha que l’on dit dans la bénédiction de Yotser est – elle-aussi – considérée comme une véritable Kédoucha, au point où si une personne prie seule, elle doit sauter ce passage de Kédoucha de la bénédiction, ou bien le dire en le chantant avec les Ta’amim (accents de cantillation), afin que l’on ne considère pas cette personne comme ayant l’intention de dire véritablement la Kédoucha mais uniquement comme quelqu’un qui lit des versets, car tout ce texte de Kédoucha est extrait de versets du livre de Yécha’ya et du livre de Yé’hezkel. Or, si la personne les lit avec les Ta’amim, il est certain que cela ne se définit plus comme une Kédoucha, et il sera permis de lire ce texte ainsi, même sans la présence d’un Minyan.

Dire la Kédoucha avec l’assemblée
Cette divergence d’opinion nous aide à répondre à notre question, car si nous considérons le texte de « Kadoch, Kadoch Kadoch … » de la bénédiction du Yotser comme une véritable Kédoucha, il est certain que l’on doit la dire exclusivement en même temps que l’officiant. Mais si nous ne le considérons pas comme une véritable Kédoucha, chacun serait autorisé à le dire de façon indépendante.

Du point de vue de la Halacha, MARAN écrit dans le Beit Yossef (chap.59) qu’étant donné que la chose fait l’objet d’une divergence d’opinion entre le Zohar Ha-Kadoch et le traité Soférim, et qui plus est, les décisionnaires médiévaux débattent eux-aussi sur la question et que celle-ci n’est pas explicite dans le Talmud, il faut donc trancher sur ce point comme l’avis du Zohar Ha-Kadoch selon qui ces versets de la bénédiction de Yotser représentent une véritable Kédoucha, et de ce fait, si quelqu’un prie seul, il doit dire les versets de « Kadoch, Kadoch Kadoch … » et de « Barou’h Kévod Hachem Mi-Mékomo » en les chantant avec les Ta’amim.

Mais en réalité, l’usage (Minhag) répandu sur ce point n’est pas en accord avec l’opinion de MARAN l’auteur du Beit Yossef. D’ailleurs, MARAN lui-même atteste que l’usage est de dire cette Kédoucha du Yotser même lorsqu’on prie seul. C’est ainsi qu’écrivent d’autres décisionnaires des dernières générations. (Chou’t Yabiya’ Omer vol.5 chap.7).

Par conséquent, il est certain que Lé’haté’hila (à priori), il faut prendre en considération l’opinion du Zohar Ha-Kadoch, de MARAN l’auteur du Beit Yossef et des décisionnaires selon qui le texte de Kédoucha de la bénédiction du Yotser est une véritable Kédoucha, et à ce titre, il faut le dire exclusivement avec l’assemblée. Mais Bédi’avad (à posteriori), si l’on a perdu la bénédiction avec l’assemblée (personne en retard ou qui prie seule), on est autorisée à dire cette Kédoucha en étant seul, mais il est préférable dans ce cas de la dire avec les Ta’amim.

En conclusion: La phrase « Kadoch, Kadoch Kadoch … » figurant dans la bénédiction de Yotser fait l’objet d’une divergence d’opinion s’il faut la considérer comme une véritable Kédoucha qui ne pourra être dite qu’avec l’assemblée, ou non. Sur le plan Halachique, il faut dire ce texte avec l’assemblée. Si l’on ne peut le dire avec l’assemblée – par exemple lorsqu’on prie seul – il est permis de le dire seul, mais il est préférable dans ce cas de le dire avec les Ta’amim.

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