Dans la précédente Halacha, nous avons expliqué qu’il faut prier la ‘Amida de Cha’harit (matin) avant la fin des 4 premières heures du jour, en comptant depuis le lever du soleil. Ainsi, la fin du temps limite pour la ‘Amida de Cha’harit se situe actuellement en Israël à environ 9h20 (et en France à environ 11h10).
Une personne ayant tardé au-delà des 4 premières heures du jour
Si une personne a tardé et n’a pas encore prié la ‘Amida de Cha’harit alors que se sont écoulées les 4 premières heures du jour depuis le lever du soleil, même si elle n’a pas agit conformément au Din puisqu’elle a perdu le temps limite de la ‘Amida, malgré tout, elle est encore autorisée à postériori (Bédi’avad) à prier la ‘Amida jusqu’à l’heure de « ‘Hatsot » (la moitié de la journée), ce qui correspond aux 6 premières heures du jours depuis le lever du soleil.
Actuellement, en Israël, l’heure de « ‘Hatsot » se situe à environ 11h30 (et en France, à environ 12h30).
Cependant, Lé’hatéh’ila (à priori), il est interdit de tarder et d’attendre sciemment que s’écoulent les 4 premières heures du jour pour prier la ‘Amida de Cha’harit, il faut être méticuleux et toujours veiller à prier la ‘Amida dans les 4 premières heures du jour depuis le lever du soleil.
Selon certains décisionnaires, si une personne a tardé au-delà des 4 premières heures du jour de façon volontaire, même si cette personne est encore autorisée à prier la ‘Amida de Cha’harit jusqu’à l’heure de ‘Hatsot (moitié de la journée), elle ne pourra prier la ‘Amida qu’en émettant une condition en disant:
« Si je suis autorisé à prier, que cette ‘Amida soit considérée comme ma ‘Amida obligatoire de Cha’harit; si je ne suis plus autorisé à prier, qu’elle soit considérée comme une ‘Amida offerte (Téfilatt Nédava). »
La ‘Amida de Cha’harit après l’heure de « ‘Hatsot »
Si l’heure de « ‘Hatsot » est passée, on ne peut plus prier la ‘Amida de Cha’harit.
S’il s’agit d’un cas involontaire et d’un véritable cas de force majeure, on devra prier une ‘Amida de rattrapage (Tachlouminn), en priant 2 fois la ‘Amida de Min’ha l’après-midi : une première ‘Amida qu’il faudra dédier à Min’ha, et une seconde ‘Amida qu’il faudra dédier au rattrapage de la ‘Amida de Cha’harit.
Il est vrai qu’à l’heure précise de « ‘Hatsot », l’heure de Min’ha n’est pas encore arrivée – puisqu’il faut attendre ½ heure après « ‘Hatsot » pour que le temps de Min’ha débute - et qu’il y aurait matière à dire que l’on peut encore prier la ‘Amida de Cha’harit, malgré tout, dès que l’heure de « ‘Hatsot » arrive on ne peut plus prier la ‘Amida de Cha’harit.
La ‘Amida d’une femme après « ‘Hatsot »
Nous avons déjà expliqué à de nombreuses occasions, que selon notre usage une femme n’est tenue selon le Din qu’à une seule ‘Amida quotidienne. Cette ‘Amida peut être celle qu’elle désire, soit celle de Cha’harit, soit celle de Min’ha ou celle de ‘Arvit.
Puisqu’il est interdit de prier la ‘Amida de Cha’harit au-delà de l’heure de « ‘Hatsot », et qu’il est également interdit de prier la ‘Amida de Min’ha à l’heure de « ‘Hatsot » car il faut encore ajouter ½ heure, nous pourrions donc nous demander si une femme est autorisée à prier la ‘Amida durant cette demi-heure intermédiaire (entre « ‘Hatsot » et le début de l’heure pour prier Min’ha), car cette demi-heure n’est relative ni à Cha’harit ni à Min’ha, et la femme n’étant astreinte qu’à une seule ‘Amida par jour, cette ‘Amida serait suffisante pour s’acquitter de son devoir, et l’on pourrait donc autoriser une femme à prier la ‘Amida durant cette demi-heure intermédiaire.
Nous avions consulté notre grand maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l sur cette question et il nous répondit qu’une femme ne peut pas prier une ‘Amida à un tel moment car en définitif, elle est tenue de prier une seule ‘Amida mais conformément à l’institution de nos maitres, à un moment relatif soit à Cha’harit, soit à Min’ha, soit à ‘Arvit, mais aucunement une ‘Amida à un moment n’étant relatif ni à Cha’harit ni à Min’ha.
En conclusion: Il faut prier la ‘Amida de Cha’harit durant les 4 premières heures du jour en comptant depuis lever du soleil. A postériori (Bédi’avad), si une personne a tardé et n’a pas encore prié au-delà des 4 premières heures, elle est autorisée à prier la ‘Amida jusqu’à l’heure de « ‘Hatsot » (moitié de la journée). Il n’y a aucune différence sur ce point entre un homme et une femme.