Cette Halacha est dédiée à
L'élévation de la Neshama du Grand Rabbin ‘Haïm Yéhouda Ya’akov Méss’oud Ben Esther (MAMAN) z.ts.l, Grand Rabbin de VILLEURBANNE, décédé des suites d'une longue maladie, ainsi qu'à la prompte et totale guérison de mon beau père Its'hak Ben ‘Aisha (BENICHOU) d’Ashdod, de Charly Israël Ma’hlouf Ben ‘Aisha (BENICHOU) d’Ashdod, de Ménou’ha Eliana Bat Esther (Réfouat Ha-Néfesh Ou-Rfouat Ha-Gouf), et de Eliahou Ben Myriam (LASRY), Caroline Elasri Bat Emma, Judith Yéhoudit Bat Méssa’ouda, Karine Fré’ha ‘Haya bat Ma’ha, Serge Shim’on Ben Feïgle
parmi tous les malades d’Israël.
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Question : Lorsqu’on met les Téfilines le matin, doit-on - selon le Din – veiller à retirer la montre du bras afin qu’il n’y ait pas d’élément séparateur entre les Téfilines et le bras, ou non ?
Réponse : Il est expliqué dans une Michna du traité Méguila (24b) que tout élément séparateur invalide la Mitsva des Téfilines, et la personne qui met les Téfilines sur ses vêtements ne s’acquitte absolument pas de la Mitsva.
Notre maître le ROCH écrit que l’on apprend l’interdiction de séparation (H’atsitsa) vis-à-vis des Téfilines du bras à partir d’un verset qui dit : « Ce sera pour toi un signe sur ton bras… ». Ce qui signifie qu’aucune séparation ne devra exister entre les Téfilines et ton bras. Il cite d’autres arguments pour justifier ce Din.
Cependant, il y a matière à débattre afin de définir si l’interdiction de séparation concerne tous les endroits recouverts par les lanières des Téfilines, ou bien seulement l’endroit où le « cube » (Bayitt du bras et de la tête où sont conservés les parchemins) des Téfilines est placé (à la tête et au bras) et non là où se trouvent les lanières, et selon cela, il n’y aurait absolument pas d’interdiction de séparation là où se trouvent les lanières.
Les propos du RACHBA
Effectivement, notre maître le RACHBA écrit dans une Téchouva (responsa) qu’il n’y a d’interdiction de séparation seulement là où se trouve le Bayitt, mais là où se trouvent les lanières, il n’y a pas d’interdiction de séparation. Cependant, il conclut en disant qu’il n’écrit ces propos que du point de vue théorique, mais du point de vue pratique, il faut respecter l’usage selon lequel on fait attention à ce qu’il n’y ait pas de séparation même là où se trouvent les lanières.
Le RAMA, la remarque du Maguen Avraham, et l’explication de notre maitre le Rav z.ts.l
Le RAMA dans ses notes sur le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.27) cite les paroles du RACHBA selon lesquels l’interdiction de séparation n’existe que vis-à-vis du Bayitt des Téfilines, et non vis-à-vis des lanières. Mais le MAGUEN AVRAHAM objecte sur ses propos en rappelant que le RACHBA lui-même ne s’est exprimé sur ce point que du point de vue théorique et non sur le plan pratique puisqu’il a conclut en disant que sur le plan pratique il faut respecter l’usage selon lequel il faut veiller à ce qu’il n’y ait pas de séparation même là où se trouvent les lanières. Comment le RAMA peut-il donc écrire ce Din sur le plan pratique ?
Le MAGUEN AVRAHAM répond lui-même en disant que selon le RAMA, le RACHBA n’a écrit cette conclusion que pour celui qui met véritablement les Téfilines sur un vêtement, mais lorsqu’il s’agit d’une légère séparation, comme lorsqu’on a une petite lanière sur le bras, il n’y a pas de crainte de séparation vis-à-vis des Téfilines.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l ajoute à cette réponse le principe écrit par de nombreux grands décisionnaires, et selon lequel chaque fois qu’un décisionnaire écrit un Din sur le plan théorique et non sur le plan pratique, ce n’est qu’une marque d’humilité, et en réalité il y a matière à prendre ses propos en considération même sur le plan pratique. Selon cela, il est certain que l’on peut autoriser d’entourer les lanières des Téfilines autour d’une montre placée sur le bras.
Les propos des autres décisionnaires
Cependant, le Gaon Rabbi Chnéor Zalmann de Liady auteur du Tanya écrit que l’interdiction de séparation existe même là où se trouvent les lanières, mais il précise que ceci n’est valable que pour le premier tour de lanière qui est proche de l’endroit où se trouve le Bayitt des Téfilines. On peut déduire de ses propos qu’il admet lui aussi les propos du RAMA selon lesquels pour les autres tours des lanières il n’y a pas à craindre lorsqu’il s’agit d’une légère séparation. Telle est également l’opinion du Gaon Rabbi Chlomo Klugger ainsi que d’autres décisionnaires citant de longs et nombreux arguments. Quoi qu’il en soit, il est certain que selon la stricte Halacha, il n’y a pas matière à craindre une séparation vis-à-vis de la montre placée après les 7 tours sur le bras.
La rencontre entre notre maitre le Rav z.ts.l et le Gaon de Tchebinn
Le Gaon Rabbi Dov Breicsh WINFIELD de Tchebinn - qui fut l’un des grands Rabbanim de Jérusalem à la précédente génération - écrit dans son livre qu’il faut s’imposer la rigueur sur ce point.
Lorsque notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l était jeune, il rencontra le Gaon de Tchebinn qui demanda à notre maître les raisons pour lesquelles il autorisait la séparation que constitue la montre vis-à-vis des Téfilines. Le Gaon de Tchebinn reconnut que lui aussi pensait que la montre ne constituait pas de séparation vis-à-vis des Téfilines mais qu’il avait interdit parce qu’il pensait que la montre était placée en haut au niveau des premiers tours, mais il admet lui aussi que selon le Din on peut autoriser tant que la montre est placée au niveau du poignet après les tours sur le bras.
Par conséquent, du point de vue de la Halacha, celui qui s’impose la H’oumra (rigueur) de retirer la montre de son bras lorsqu’il met les Téfilines est digne de Bénédiction. Tel était l’usage personnel de notre maître le Rav z.ts.l.
Cependant, selon le Din, il n’est pas nécessaire de retirer la montre du bras lorsqu’on met les Téfilines, car il n’y a pas d’interdiction de séparation (H’atsitsa) à cet endroit précis.
Et puisque nous avons fait mention du Rav de Tchebinn, nous pouvons citer un fait qui s’est produit il y a plus de 60 ans.
Un jour, un Rav était assis aux côtés du Rav Tchebinn qui était en train d’étudier.
A proximité du Rav de Tchebinn se trouvait un volume du livre « Yabiya’ Omer » de notre maitre le Rav z.ts.l.
Ce Rav dit au Rav de Tchebinn :
« A mon avis, l’auteur du Yabiya’ Omer sera l’un des grands de la génération. »
Le Rav de Tchebinn répondit :
« A mon avis, il est déjà l’un des grands de la génération ! ».