Halacha pour lundi 1 Kislev 5785 2 décembre 2024

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Citation de versets ou du Nom d’Hachem sur des faire-part ou des courriers

Question : Est-il permis d’écrire les initiales ב''ה
(Initiales de « בעזרת ה' » - « Avec l’aide d’Hachem ») en entête de courrier et de lettres diverses ? De même, est-il permis d’écrire des versets sur des faire-part de mariage, ou bien y a-t-il à craindre qu’on ne les jette à la poubelle, et que le Nom d’Hachem ou les versets soient ainsi exposés à l’humiliation ?

Réponse : Il est enseigné dans la Guémara Roch Ha-Chana (18b) :
La maudit royaume de Grèce décréta qu’il était désormais interdit de mentionner le Nom d’Hachem, mais lorsque les ‘Hachmonaïm réussirent à les vaincre, ils instaurèrent de mentionner le Nom d’Hachem même sur des contrats, et ils écrivaient ainsi : « En telle année du règne de Yo’hanan le Cohen Gadol du D. Très Haut ». Lorsque nos maîtres eurent connaissance de la chose, ils se dirent :
« Il pourrait arriver qu’une personne rembourse sa dette, et le contrat de reconnaissance de dette (où figure le Nom d’Hachem) sera jeté à la poubelle. »
Ils décidèrent d’abolir l’usage d’écrire le Nom d’Hachem sur des contrats.
Le jour de l’abolition officielle de cet usage, fut célébré comme un jour de fête.

Cela signifie que les grecs avaient initialement décrété que les juifs n’avaient plus le droit de mentionner le Nom d’Hachem à aucune occasion, ni par écrit, ni verbalement. Après la victoire des ‘Hachmonaïm sur les grecs, ils instaurèrent de mentionner le Nom d’Hachem dans toute correspondance, même sur une lettre qui n’avait pas de caractère religieux, comme des reconnaissances de dette ou autre. De quelle façon mentionnaient-ils le Nom d’Hachem ? Ils écrivaient dans la date : « Telle année depuis le début de la prêtrise de Yo’hanan le Cohen Gadol du D. Très Haut ». Ce qui représente la mention du Nom d’Hachem sur un contrat.

Suite à cela, lorsque les Sages d’Israël constatèrent que cette institution avait des conséquences négatives, puisque les gens jetaient les contrats à la poubelle après le remboursement de la dette, le Nom d’Hachem était donc exposé à l’humiliation.
Ils instaurèrent de ne plus écrire le Nom d’Hachem sur les contrats.

A partir de là, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l déduit qu’il faut éviter d’inscrire des versets ou autre sur des contrats ou des faire-part pour des réjouissances ou autre, car il est d’usage de les jeter à la poubelle, et des choses qui nécessitent normalement une Guéniza (être enterrées) sont exposées ainsi à l’humiliation.

C’est pour cela que les élèves de notre maître le Rav z.ts.l, ainsi que toutes les personnes qui observent ses usages et qui sont experts en Halacha, n’inscrivent pas dans leurs faire-part de mariage ou autre, le verset « Kol Sasson Vé-Kol Sim’ha », ou bien le verset « Im Echka’he’h Yérouchalaïm » ou autre, car il est interdit de jeter toutes ces citations à la poubelle, et il faut les placer en Guéniza (enterrement) selon les exigences de la Halacha.
La plupart des gens ne font pas attention à cela, et les versets ou le Nom d’Hachem sont donc exposés à l’humiliation.

Cependant, concernant la mention du Nom d’Hachem en initiales, comme « ב''ה » ou autre, il n’y a absolument pas à craindre d’interdiction, comme l’écrit notre maître le ‘HYDA dans son livre Bérit ‘Olam, au nom de notre maître Rabbenou Eli’ezer NA’HOUM z.ts.l, lorsqu’on écrit la lettre ה en faisant allusion au Nom d’Hachem (comme nous en avons l’usage), il est permis d’effacer la lettre sans craindre l’interdiction d’effacer le Nom d’Hachem.
Nous constatons donc qu’une seule lettre qui fait allusion au Nom d’Hachem, n’est pas incluse dans l’interdiction d’effacer le Nom d’Hachem, et il est donc permis de l’effacer ou de jeter le document où elle se trouve.

Même si certains s’imposent la rigueur sur ce point, et selon leur opinion, il ne faut pas écrire « ב''ה » en entête de lettre, malgré tout, selon l’usage répandu, on l’autorise.
Au contraire, le Gaon Rabbi Itsh’ak KARO
(oncle de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h) écrit que l’on a l’usage d’écrire « ב''ה » au début de toute lettre, en référence au verset : « Cherche à Le connaitre dans tous tes chemins, et Il aplanira tes voies. »
Nous voyons qu’il n’y a non seulement aucun interdit à le faire, mais il est même une Mitsva d’inscrire le Nom d’Hachem par allusion (par les initiales citées) dans tout courrier.
C’est ainsi que tranche notre maître le décisionnaire de la génération z.ts.l dans son livre Chou’t Yé’havé Da’at (tome 3 chap.78).

En conclusion : Même s’il faut éviter d’inscrire des citations envers lesquelles il faut observer de la sainteté, sur des courriers profanes, comme des faire-part de mariages ou autre, malgré tout, il est permis d’inscrire le Nom d’Hachem par allusion avec des initiales comme « ב''ה » ou « בע''ה » ou autre. Il n’y a aucun interdit dans ces initiales, et il est permis de jeter ou de détruire les documents qui contiennent ces initiales (à la condition qu’ils ne contiennent pas des versets ou autres enseignements de Torah).
Il est même un très bon usage d’écrire ces initiales entête de tout courrier ou document, comme le font de nombreuses et dignes personnes.

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