Les propos de notre maitre le Rav z.ts.l au site « Halacha Yomit »
Il y a environ 16 ans, lors d’une conversation de Torah, notre saint maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l confia à son digne petit-fils le Gaon Rabbi Ya’akov SASSON Chlita (directeur de notre site Halacha Yomit), que même si notre principal objectif est l’étude de la Halacha, afin que chacun et chacune sache ce qu’il faut faire, malgré tout, nous devons aussi citer ponctuellement des enseignements de morale (Moussar) dans nos propos, car la morale est le grand fondement sur lequel repose l’individu juif, comme l’ont longuement développé les maitres du Moussar.
L’usage de notre maitre le Rav z.ts.l
A la période du compte du ‘Omer, notre maitre le Rav z.ts.l avait l’usage de s’assoir chaque soir entre l’office de Min’ha et celui de ‘Arvit, et commentait des sujets de morale, d’amour de la Torah et de crainte d’Hachem à travers les enseignements des Pirké Avot que l’on a la tradition de lire en cette période, car les élèves de Rabbi ‘Akiva n’ont disparus en cette période que parce qu’ils ne se montraient pas d’égard mutuellement. Malgré le temps si précieux de notre maitre le Rav z.ts.l, il voyait une importance particulière à enseigner des sujets de morale.
C’est pourquoi, nous avons - nous aussi - appris de l’attitude de notre maitre le Rav z.ts.l, puisque depuis déjà plusieurs années, à la période du ‘Omer, nous traitons de quelques notions de morale et de crainte d’Hachem enseignées dans les Pirké Avot.
« Quel est l’homme riche ? »
Il est enseigné dans les Pirké Avot (chap.4) :
« Quel est l’homme riche ? C’est celui qui se réjouit de sa part ! »
Cela signifie que l’homme véritablement riche est celui qui sait se réjouir de sa part, car il est constamment confiant en Hachem et se réjouit de ce qu’il a.
La richesse matérielle dans ce monde-ci n’a pas de but, car elle n’est que relative.
En effet, le nécessiteux jalousera celui qui acquiert sa nourriture facilement, alors que ce dernier jalousera celui qui possède une belle maison, et ce dernier jalousera celui qui possède un beau terrain, et ainsi de suite. Aucun individu ne vit de façon paisible, car ils courent pratiquement tous après une richesse fictive.
Mais celui dont la foi en Hachem est solidement plantée dans le cœur, se réjouit constamment de ce que lui donne Hachem, il se réjouit et sera toujours reconnaissant envers Hachem pour tout le bien qui lui prodigue. Il sait qu’il n’existe pas de véritable richesse dans ce monde, excepté la Torah, les Mitsvot et les bonnes actions qui sont les seules richesses qui accompagnent l’homme après sa mort.
Une anecdote citée par le petit-fils du RAMBAM
Notre maitre le Rav z.ts.l cite une histoire à ce sujet, racontée par Rabbi David Ha-Naguid, petit fils du RAMBAM, dans son livre Midrach David.
Il y avait un homme pauvre qui gagnait difficilement de quoi se nourrir lui et sa famille. Mais ce pauvre se réjouissait toujours de ce qu’Hachem lui donnait, que ce soit peu ou beaucoup. Chaque soir, après avoir mangé avec sa femme et ses enfants, ils exprimaient tous leur reconnaissance à Hachem pour le bien qu’il leur prodiguait. L’homme s’asseyait aux côtés de son épouse et l’un de leurs enfants jouait du violon pendant qu’un autre entonnait un chant en tapant du tambourin, et ainsi ils chantaient et dansaient durant une heure ou deux, puis ils allaient dormir. C’est ainsi qu’ils agissaient chaque soir.
Un soir, le roi passa à proximité de leur maison et entendit leurs chants. Le roi ne voulut pas les interrompre. Le soir suivant, le roi passa de nouveau à côté de leur maison, et écouta leurs chants. Le roi revint également le soir suivant. Au bout de trois soirs consécutifs, le roi ordonna que l’on convoque ce pauvre au palais royal.
Lorsque le pauvre se présenta devant le roi, celui-ci lui demanda :
« Tu es donc l’homme qui chante chaque soir ! Combien d’argent possèdes-tu ? »
Le pauvre répondit : « Majesté ! Je suis un homme pauvre, je ne possède aucun argent.
Ce que je gagne chaque jour, je le dépense dans la subsistance de ma famille, et je me réjouis de ce que me donne Hachem, même si c’est très peu. C’est pour cela que nous dansons et nous chantons chaque soir, moi, mon épouse et mes enfants. »
Les propos du pauvre plurent au roi qui se dit : « Si de telles gens si pauvres se réjouissent et remercient Hachem, à plus forte raison s’ils s’enrichissent, ils se réjouiront davantage et exprimeront leur reconnaissance à Hachem. »
A cet instant, le roi ordonna que l’on remplisse le vêtement de ce pauvre de pièces d’or.
Les ordres du roi furent exécutés. Le pauvre prit les pièces et rentra chez lui. Il plaça les pièces d’or dans une boite mais constata que la boite n’était pas complètement remplie et qu’il y avait encore de l’espace. L’homme et son épouse décidèrent qu’à partir d’aujourd’hui ils travailleront dur jusqu’à ce que cette boite soit complètement remplie de pièces d’or, et ce n’est qu’à ce moment là qu’ils seront apaisés puisqu’ils vivront dans la richesse.
A partir de ce jour, ils mettaient dans la boite la moindre pièce qu’ils gagnaient, et pourtant la boite ne se remplissait pas. L’homme et son épouse se trouvaient maintenant dans le souci et la peine. Ils cessèrent leurs chants et leurs réjouissances quotidiennes (comme il est de notoriété que les gens devenus riches, se transforment soudainement en nerveux et déprimés durant toute leur vie …)
Quelques temps plus tard, le roi passa de nouveau à proximité de leur maison et les trouva tous endormis dans l’obscurité. Il en fut ainsi le soir suivant et le surlendemain. Le roi constata qu’ils étaient dans la peine. Le roi convoqua l’homme et lui dit : « Que fais-tu de ta vie aujourd’hui ? »
L’homme répondit : « Hélas majesté ! Lorsque je n’avais pas d’argent, j’étais heureux car je ne courrais pas après mille pièces d’or ! A présent, le souci et la détresse se sont emparés de mon cœur, et je cours chaque jour en me souciant du moment où cette boite sera enfin pleine, et elle ne se remplie toujours pas ! »
C’est alors que le roi lui reprit la boite avec l’argent, et le pauvre retourna à son usage de joie et d’allégresse.
Ces propos touchent véritablement chacun d’entre nous ….