Deux questions : 1. Chez mes parents, on a la tradition de ne pas consommer de fruits secs pendant Péssa’h. Lorsque je me suis mariée, j’ai constaté que la famille de mon époux consomme les fruits secs pendant Péssa’h. Leur usage est-il juste ?
2. Est-il vrai qu’il soit interdit de toucher du ‘Hamets que l’on trouverait dans la rue pendant Péssa’h ?
Réponses : Le RAMA écrit dans ses notes sur le Choul’han ‘Arouh’ (chap.467-5) qu’il existe une tradition selon laquelle on ne consomme pas de fruits secs pendant Péssa’h.
La source à cette tradition est citée dans le Darké Moché où il est effectivement précisé que différentes communautés avaient adopté l’usage de ne pas consommer de fruits secs pendant Péssa’h, car ils avaient l’habitude de faire sécher les fruits à proximité du pain dans le four. Ils avaient aussi l’usage (qui est encore en vigueur de notre temps) de recouvrir les figues de farine afin de les sécher, et pour ces raisons ils interdirent de consommer les fruits secs pendant Péssa’h.
Mais selon la tradition des Séféradim et des originaires des communautés du Moyen-Orient, il est permis de consommer des fruits secs pendant Péssa’h.
Cependant, les décisionnaires ont mis en garde de se préserver de tout mélange de ‘Hamets dans les figues sèches. Notre saint maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l avait lui aussi mis en garde de ne pas acheter les cacahuètes et les noix grillées vendues sur le marché si elles n’ont pas un certificat de Cacherout spécialement délivré pour Péssa’h, car il est de notoriété que l’on y mélange de la farine (‘Hazon Ovadia-Péssa’h page 66).
Il est vrai que l’on trouve de nombreuses règles dans les propos des décisionnaires, au sujet de différents produits alimentaires qu’il est permis de consommer pendant Péssa’h sans surveillance rabbinique. Cependant, il est fréquent que ces autorisations n’étaient valables que de leurs époques. Mais de notre temps où la fabrication alimentaire s’est développée considérablement, il n’est pas rare de trouver certaines craintes d’interdit alimentaire dans chaque produit, en particulier pendant Péssa’h vis-à-vis du ‘Hamets.
Par conséquent, il est juste de veiller à n’acheter de produits alimentaires pour Péssa’h que lorsqu’ils bénéficient d’un certificat de Cacherout de qualité pour la fête de Péssa’h.
Concernant le fondement de la question, il semble que la famille de la dame qui pose la question adopte les traditions des Achkénazim de ne pas consommer de fruits secs pendant Péssa’h, et cette famille se doit de maintenir leur usage.
Mais le mari de cette dame qui est – visiblement – Séfaradi, a l’usage de s’autoriser la chose et peux lui aussi maintenir son usage, comme nous l’avons écrit.
Concernant la deuxième question.
Une personne qui marche dans la rue pendant Péssa’h et voit un morceau de pain ou autre ‘Hamets, n’est pas autorisée à soulever le pain pour le placer dans un coin, car nos maitres ont décrété de ne pas soulever du ‘Hamets pendant Péssa’h de peur d’en arriver à le consommer. Le RIBACH (Rabbi Its’hak Bar CHECHAT, un décisionnaire médiéval) écrit dans une responsa (chap.401) que même si l’on soulève le ‘Hamets avec l’intention explicite de ne pas en faire l’acquisition, il est malgré tout interdit de le soulever en raison du décret de nos maitre pour ne pas en arriver à le consommer.
Notre maitre le Rav z.ts.l tranche dans son livre ‘Hazon Ovadia-Péssah’ (page 68) conformément aux propos du RIBACH.
En conclusion : La tradition des Achkénazim n’autorise pas la consommation de fruits secs pendant Péssa’h.
Les Séfaradim n’ont pas cette tradition restrictive, mais s’ils en consomment, ils doivent veiller à ne consommer que des fruits secs sous surveillance rabbinique spécifique pour Péssa’h. On ne doit pas soulever du ‘Hamets pendant Péssah’ lorsqu’on le trouve dans la rue, en raison du décret de nos maitres de peur d’en arriver à le consommer.