Une Michna de la fin du traité Chabbat (73a) recense toutes les activités interdites pendant Chabbat, au nombre de 39. Parmi ces activités, « Nouer et dénouer ».
Cela signifie que lorsqu’on confectionne un nœud pendant Chabbat, ou lorsqu’on dénoue un nœud pendant Chabbat, on commet une transgression à titre d’interdit pendant Chabbat, au même titre que lorsqu’on allume un feu ou lorsqu’on plante des graines pendant Chabbat.
Il existe différents cas pratiques sur ce sujet, car tout nœud n’est pas interdit pendant Chabbat. De même, il n’est pas interdit dans tous les cas de dénouer un nœud pendant Chabbat, et nous allons nous efforcer d’expliquer les principales règles relatives à ces interdits.
L’interdit de nouer et celui de dénouer dépendent l’un de l’autre
Avant tout, nous devons expliquer qu’en ce qui concerne l’interdit de nouer et celui de dénouer pendant Chabbat, les choses sont dépendantes les unes des autres. Ce qui signifie que s’il est interdit de faire un nœud particulier pendant Chabbat, il est également interdit de le dénouer pendant Chabbat. De même, s’il est permis de faire un nœud particulier pendant Chabbat, il est aussi permis de le dénouer pendant Chabbat, comme expliqué dans les propos du RAMBAM (chap.10 – règle 7) ainsi que dans les propos du Choulh’an ‘Arouh’ (chap.317 – parag.1). (H’azon Ovadia – Chabbat vol.5 page 47).
Les nœuds interdits selon la Torah, et ceux interdits par nos maîtres
Il existe une catégorie de nœuds qu’il est interdit de faire pendant Chabbat selon la Torah, et d’autres types de nœuds interdits par nos maîtres à titres de barrière pour empêcher la transgression.
Les nœuds interdits par la Torah – un nœud destiné à perdurer, l’ouvrage d’un professionnel
Si l’on fait pendant Chabbat un nœud destiné à perdurer, c'est-à-dire, un nœud qui n’est pas destiné à être dénoué dans les prochains jours (comme nous l’expliquerons), et que ce nœud représente aussi l’ouvrage d’un professionnel, c'est-à-dire, un nœud qui ne peut pas être fait par n’importe qui puisqu’il requiert une certaine expérience professionnelle, on est condamnable par la Torah pour la confection d’un tel nœud pendant Chabbat, au même titre que lorsqu’on allume un feu pendant Chabbat, ou lorsqu’on plante des graines pendant Chabbat.
Un exemple de nœud qu’il est interdit de confectionner pendant Chabbat selon la Torah:
Le nœud du chameau. En effet, on avait l’usage de percer la narine de la chamelle ou du chameau, et on y faisait passer une lanière de cuir que l’on nouait soigneusement, de sorte que ce nœud n’était plus dénoué. Un tel nœud est considéré comme destiné à perdurer, et il est aussi l’ouvrage d’un professionnel. Si l’on confectionne un tel nœud pendant Chabbat, on transgresse l’interdiction de nouer pendant Chabbat, selon la Torah.
De même, le nœud qu’il est d’usage de faire à l’extrémité d’un bateau, en passant une corde par le trou à la tête du bateau, en faisant un nœud solide, afin d’y nouer une autre corde qui servira à maintenir le bateau au port. Un tel nœud est considéré comme destiné à perdurer, et il est aussi l’ouvrage d’un professionnel.
Par conséquent, il est interdit de le nouer pendant Chabbat selon la Torah.
Dans la prochaine Halah’a, nous expliquerons – avec l’aide d’Hachem – quels sont les nœuds qu’il est permis de confectionner selon la Torah, mais qui restent malgré tout interdits par nos maîtres.