Question: Ces dernières années, un certain Rav diffusa l’information selon laquelle il serait interdit de consommer le « H’oumouss » lorsque les pois chiches ont été cuits par des non-juifs, et ceci à titre de l’interdiction de consommer un aliment cuit par un non-juif. En est-il réellement ainsi selon la Halah’a?
Réponse: Dans les précédentes Halachot, nous avons expliqué le décret érigé par nos maîtres selon lequel il est interdit de consommer un plat cuit par un non-juif. Nous avons écrit que lorsqu’il s’agit d’un plat très simple, au point de ne pas être digne de la table d’un roi, ce plat n’est alors pas concerné par l’interdiction de consommer d’un aliment cuit par un non-juif.
A présent, au sujet des grains de pois chiches, il semble apparemment qu’ils soient concernés par cette interdiction, puisque le pois chiche est digne de la table d’un roi, et il serait donc interdit d’en consommer lorsqu’ils ont été cuits par un non-juif.
Les propos de MARAN dans le Beit Yossef
Cependant, MARAN dans le Beit Yossef (chap.113, ainsi que dans Késsef Michné chap.17 des règles relatives aux aliments interdits Hal. 17) écrit que selon l’opinion du RAMBAM il n’y a pas d’interdiction de cuisson des non-juifs sur les pois chiches grillés, car il s’agit d’un aliment simple, « au point que personne n’inviterait quiconque pour en consommer ». Ce qui signifie qu’il n’est pas courant d’inviter quelqu’un pour consommer seulement des pois chiches. Par conséquent, il s’agit d’un aliment très simple qui n’est pas concerné par le décret de nos maîtres sur les cuissons des non-juifs. (Car la raison principale à ce décret est la crainte que le non-juif invite le juif à manger chez lui, et le juif s’habituerait à la compagnie du non-juif qui pourrait lui faire consommer des aliments interdits.)
Les propos de notre maître le Ari Zal
Cependant, notre maître le Ari Zal, qui est généralement la référence de base de tous les grands Kabbalistes, écrit qu’il ne faut pas consommer de ces pois chiches,
puisqu’en définitif le pois chiche est digne de la table d’un roi.
Divergence d’opinion parmi les décisionnaires s’il faut trancher selon l’opinion du Ari zal
Nous pénétrons ici au cœur d’un grand débat parmi les décisionnaires, sur la question : sommes-nous tenus de retenir l’opinion du Ari Zal lorsqu’il se prononce sur un point, ou bien, seule l’opinion de MARAN l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’ est décisive, même lorsqu’elle contredit celle du Ari zal?
Concernant notre sujet, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit (Halih’ot ‘Olam tome 7 page 102) que même selon ceux qui pensent qu’il faut systématiquement trancher selon l’opinion du Ari zal envers tous les autres décisionnaires, ceci n’est vrai que lorsque la Ari Zal s’est prononcé d’un point de vue Kabbalistique, domaine où il excellait plus que quiconque. Mais lorsqu’il s’est prononcé sur un point sans le moindre lien avec la Kabbala mais seulement parce qu’il lui semblait que tel était le Din, il est certain dans ce cas qu’il n’y a pas de préférence aux propos du Ari zal sur ceux de MARAN l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’.
Or, puisque dans notre sujet les propos du Ari Zal n’ont pas de nature Kabbalistique mais seulement Halah’ique, il est certain que l’on ne doit pas délaisser les propos du RAMBAM et de MARAN l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’, pour ceux du Ari Zal.
Par conséquent, selon la Halah’a, il n’y a pas d’interdiction à titre de cuissons de non-juifs sur les pois chiches grillés par des non-juifs.
A fortiori selon notre position habituelle où nous ne délaissons jamais l’opinion de MARAN l’auteur du Choulh’a ‘Arouh’, même lorsque le Ari Zal la réfute, il est certain que dans notre cas il faut trancher qu’il n’y a pas d’interdiction à titre de cuissons des non-juifs dans les légumineuses grillées, comme les pois chiches.
En conclusion: Il n’y a pas d’interdit de cuissons des non-juifs dans des grains de pois chiches grillés. Il est permis d’en consommer lorsqu’il n’y a pas d’autres craintes au niveau Cacherout. Il en est de même pour les autres légumineuses, comme des fèves grillées ou autres…
Mais s’il s’agit de légumineuses cuites (et non grillées), elles sont concernées par l’interdiction de cuissons des non-juifs.