La semaine prochaine, dimanche soir et lundi, tombe la fête de Tou Bi-Chvat (15 Chévat), et conformément à l’usage de notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, nous allons étudier ces jour-ci quelques règles relatives aux « bénédictions alimentaires », qui sont les bénédictions instituées par nos maitres, à réciter avant chacune de nos satisfactions terrestres, comme manger et boire par exemple.
Tenir l’aliment en main au moment de la bénédiction
Lorsqu’on s’apprête à réciter une bénédiction sur un aliment ou une boisson que l’on désire manger ou boire, ou même un parfum que l’on désire sentir, on doit tenir la chose dans la main droite au moment ou l’on récite la bénédiction.
Les décisionnaires apprennent cette règle à partir d’une Baraïta dans le traité de Bérah’ott (43b).
Notre maitre le Mordéh’i (un de nos maitres les décisionnaires médiévaux, assassiné en sanctifiant le nom d’Hachem en 1254 en Europe) écrit au nom du Raavéya (auteur du « Avi ‘Ezri ») qu’à partir de cette Baraïta on apprend également que même lorsqu’on récite une bénédiction sur une Mitsva tel que pendant la Havdala, on doit tenir l’objet en main. Il faudra donc tenir le verre de vin dans la main droite au moment de réciter la bénédiction de Ha-Géfenn et ensuite le faire passer dans la main gauche pour prendre les parfums dans la main droite et réciter la bénédiction de Béssamim.
Dans le Beit Yossef (chap.212), MARAN cite les propos du Raavéya, et les tranche sur le plan pratique dans le Choulh’an ‘Arouh’ aux règles relatives à la Havdala (chap.295).
Entendre la bénédiction que l’on récite
Il apparait dans la Guémara, toujours dans le traité de Bérah’ott (15a) que toutes les bénédictions que l’on récite doivent être récitées de sorte que la personne qui récite puisse entendre elle-même cette bénédiction. Elle doit donc élever un peu sa voix. Cependant, si à postériori une personne a récité une bénédiction à voix muette, elle est quand même quitte de la bénédiction, et ne doit pas la recommencer.
Réciter la bénédiction lentement
Nos maitres enseignent (Bérah’ott 47a) que l’on ne doit pas « jeter » une bénédiction de sa bouche, mais on doit au contraire penser à ce que l’on dit.
La personne qui récite une bénédiction sans concentration est illustrée par le verset d’une prophétie de Yécha’aya : « … bien que ce peuple c’est approché, ce n’est qu’avec sa bouche et avec ses lèvres qu’il m’a glorifié, mais son cœur est loin de moi. Leur crainte de moi n’est qu’un usage courant accompli par habitude ». Il est donc important de penser au sens des mots que l’on prononce (par exemple lorsque l’on dit « Chéhakol Nihiya Bidvaro », on doit penser au sens de ces mots c’est-à-dire « que tout a été créé par la parole d’Hachem »).
Lorsqu’on prononce les différents noms d’Hachem, il faut penser le sens des termes, chaque nom selon son sens. (Lorsqu’on prononce le nom d’Hachem « A.D.O.N.A.Ï », il est juste de penser qu’Hachem a été, est et sera, et lorsqu’on prononce le nom d’Hachem « E.L.O.H.I.M » ou « E.L.O.H.E.N.O.U » dans les bénédictions, il faudra penser qu’Hachem est le puissant et le détenteur de la possibilité et de toutes les forces).
Lorsqu’on prend l’habitude à penser au sens des mots que l’on prononce dans les bénédictions, cette habitude deviendra par la suite une nature et l’on n’aura aucun effort à fournir pour cela.
Encore un point sur lequel notre maitre le Rav ‘Ovadia YOSSEF z.ts.l nous mettait en garde :
Au moment de la bénédiction, lorsqu’on prononce le nom d’Hachem, il faut faire particulièrement attention à séparer le mot « Ata » du mot « A.D.O.N.A.Ï », car sinon on peut entendre « Barou’h Atadonaï ». Il faut être vigilant à ce propos aussi bien dans les bénédictions alimentaires que dans les bénédictions pendant la Téfila.