Halacha pour dimanche 21 Cheshvan 5784 5 novembre 2023

La Halacha est dédiée au mérite et pour la protection de
tous nos chers soldats.
Qu'Hashem préserve leur sortie et leur retour en paix, qu'Il leur donne force et puissance et que tous nos ennemis tombent devant eux, qu'ils retournent dans leurs foyers dans la joie et l'allégresse sains et saufs, qu'Il veille sur tous les captifs, qu'Il les prenne en pitié et qu'aucun mal ne leur arrive,
" Les enfants rentreront chez eux ". Amen Ken Yéhi Ratson.

Plier des vêtements pendant Chabbat

Question : Est-il permis de plier pendant Chabbat un vêtement sur ses plis - comme un Talit par exemple - afin qu’il ne se froisse pas, ou bien cela est-il interdit ?

Les conditions pour autoriser de plier un linge le Chabbat
Réponse : La Michna nous enseigne dans le traité de Chabbat (113a) :
On peut plier des vêtements le jour de Chabbat.
La Guémara précise que cela concerne uniquement des vêtements neufs, mais s’il s’agit d’un vêtement usagé, il est interdit de le plier. De même il est permis de plier uniquement un vêtement blanc, mais un vêtement de couleur, il est interdit de le plier.
De plus si on ne compte pas revêtir ce vêtement pendant Chabbat, il est également interdit de le plier. La Guémara ajoute que celui qui n’a pas d’autre vêtement aura le droit de le plier, mais dans le cas contraire, il est interdit de le plier.

La raison de l’interdit et les conséquences du point de vue de la Halacha
La raison pour laquelle il est interdit de plier un vêtement le Chabbat nous est expliqué par Rachi : Le fait de plier le vêtement afin qu’il reste repassé entre dans le cadre de l’interdit de « Tikoun Kéli », c'est-à-dire la réparation d’un ustensile endommagé ou l’apprêtement d’un objet à son utilisation, activité interdite durant Chabbat. Lorsque l’on parle de « Tikoun Kéli », il ne s’agit pas uniquement de réparer un ustensile usagé, car en fait, toute action qui est bénéfique à l’ustensile est interdite comme tremper de la vaisselle dans le Mikvé par exemple, du fait que cette vaisselle était inutilisable et qu’en la trempant dans le Mikvé, on la rend utilisable, ce qui est qualifié de « réparation ».
Les Tossafott disent qu’à partir de là on apprend qu’il est interdit de plier le Talit pendant Chabbat puisqu’on ne compte pas l’utiliser le jour même ; et bien qu’il s’agisse d’un vêtement blanc et neuf, puisqu’on ne compte pas l’utiliser aujourd’hui cela reste interdit.

Selon cela il semble que celui qui retire son talit après l’office du Chabbat matin n’aura pas le droit de le plier, ainsi que celui qui retire ses vêtements vendredi soir, il ne pourra pas les plier.

L’indulgence concernant celui qui plie le vêtement sur d’autres plis
Le RAVEYA (Rabbi Eli’ezer Bar Yoël Ha-Lévy, l’un des décisionnaires de l’époque médiévale) - qui tranche également comme les Tossafott sur ce point - ajoute que si l’on plie le vêtement sur d’autres plis qu’à l’habitude, cela sera autorisé. Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l explique que la raison à cela repose sur le fait que celui qui plie sur les autres plis qu’à l’habitude démontre qu’il n’a pas l’intention de « réparer le vêtement », car si c’était le cas il l’aurait plié sur ses plis, cela ne rentre donc pas dans les critères de cet interdit.

Argument des décisionnaires qui autorisent totalement le pli des vêtements pendant Chabbat
Selon le KOLBO (un autre décisionnaire de l’époque médiévale), il est permis de plier des vêtements pendant Chabbat, car de nos jours (il vivait au moyen-âge), nous ne donnons pas d’importance à ce que les vêtements soient repassés comme à l’époque du Talmud, il n’y a donc pas le problème de « Tikoun Kéli » et dans plusieurs communautés, son avis a été adopté.

MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h (chap.302) apporte l’avis du RAVEYA selon lequel si l’on change l’ordre des plis cela est permis et ignore complètement l’avis du KOLBO. Il faut donc conclure que le Choul’han ‘Arou’h ne tranche pas comme le KOLBO, mais comme le RAVEYA.

Malgré cela, certains décisionnaires sont d’avis de trancher comme le KOLBO, bien que cela soit contre l’avis du Choul’han ‘Arou’h.
En effet, puisque cette opinion était suivie sur ce point dans certaines communautés, il s’agit là d’un « Minhag Kadoum » (un usage antérieur) aux décisions Halachiques de MARAN Rabbi Yossef KARO z.ts.l, l’auteur du Chioul’han ‘Arou’h, et dans un tel cas, les personnes qui se réfèrent à cette opinion, ont sur qui s’appuyer.
Cependant notre maitre le Rav z.ts.l tranche selon l’opinion du Choul’han ‘Arou’h, qu’il est interdit de plier le Talit pendant Chabbat sur les plis d’origine.

Conclusion : Il est interdit de plier le Talit pendant Chabbat ou tout autre vêtement si on le fait sur les plis d’origine. Malgré tout, celui qui plie son Talit normalement, il ne faut pas lui en faire la remarque, car il a sur qui s’appuyer.
Dans les endroits où il y a un non-juif préposé à plier les Talitott des fidèles – comme cela se fait parfois en dehors d’Israël – on peut autoriser.

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