Halacha pour dimanche 23 Cheshvan 5785 24 novembre 2024

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Opposition des parents au mariage de leur enfant – Une anecdote de notre maître le Rav z.ts.l

Question : Un garçon ou une fille qui désire se marier, mais dont les parents s’opposent au mariage pour une raison quelconque, l’enfant a-t-il le devoir de les écouter ?

Réponse : Nous avons appris que selon la Halacha, le devoir d’honorer les parents se fait essentiellement à partir du propre argent des parents, et les enfants ne sont pas tenus de dépenser de l’argent pour honorer leurs parents (excepté dans les cas où les parents n’ont pas d’argent).

A partir de là, le Gaon MAHARYK (Rabbénou Yossef KOLON, l’un des grands décisionnaires d’Italie il y a environ 500 ans) écrit au sujet d’un fils qui désire épouser une femme qui lui plait, mais dont le père s’oppose fortement à ce mariage, le MAHARYK tranche que le fils n’est pas tenu d’écouter son père sur ce point, car la chose ne touche pas réellement le respect du père, comme le nourrir ou le vêtir ou autre.
En particulier, du fait que la décision négative du père envers son fils, provoque au fils une grande peine, du fait de laisser une femme qu’il désire pour prendre une autre femme qui ne lui plaira pas autant.     

De plus, selon la Halacha, si un père ordonne à son fils de transgresser la Torah, il est interdit au fils d’écouter son père, et c’est quasiment le cas dans notre sujet, puisque nos maîtres enseignent (Kiddouchin 41a) : il est interdit à un homme de contracter mariage avec une femme avant qu’il ne la voit, car nos maîtres ont insisté pour qu’un homme épouse une femme qui lui plait et qu’il désire.

En l’occurrence, cette femme est celle que le fils a choisie, et par conséquent, le père n’a pas le pouvoir d’empêcher le mariage de son fils, et le fils ne doit pas écouter son père sur cette question.
C’est ainsi que tranchent également le RAMA, ainsi que le MAHARACHDAM (Rabbénou Chémouel Di Modéna, contemporain de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h. Il est l’auteur d’un ouvrage de Responsa, et l’un des grands décisionnaires des derniers siècles) qui écrit que lorsqu’un père interdit catégoriquement à son fils de se marier avec une fille précise qui plait au fils par sa droiture, il est évident que le fils peut épouser la femme qui est droite à ses yeux, et la volonté du père n’a aucun poids dans ce domaine, car en se mariant avec la femme de son choix, il méritera d’avoir de bons enfants, puisqu’elle est une femme digne comme toutes les autres filles dignes du peuple d’Israël. Par contre, en épousant une femme qu’il ne désire pas, ses enfants seront ceux d’une « femme détestée », et seront détestés devant Hachem (sujet qui mérite développement, mais ce n’est pas l’occasion).

Le Gaon auteur du Chou’t Michpatt Tsédek (Maharam MELAMED) écrit que même si les propos du MAHARACHDAM traitaient à l’origine d’un garçon, il semble que la règle est la même concernant une fille dont le père s’oppose à son choix de conjoint, car même un père n’a pas le droit de marier sa fille, jusqu’à ce qu’elle grandisse et qu’elle dise : « Voici celui avec qui je désire me marier ! ».
C’est ainsi qu’écrivent également d’autres nombreux décisionnaires.
C’est ainsi que tranche également notre maître le Rav Ovadia YOSEF z.ts.l, et il s’étend longuement pour réfuter l’opinion de ceux qui prétendent qu’il y a une différence entre un garçon et une fille sur ce point.

Tout ceci du point de vue de la Halacha.
Cependant, chaque jeune homme et chaque jeune fille se doit de peser intelligemment leurs choix et leurs décisions, et tendre malgré tout l’oreille aux arguments de leurs parents, avec savoir vivre et respect.
En particulier du fait qu’un mariage opposé à la volonté des parents, est en général très difficile à vivre, et il engendre parfois des séparations.
C’est pourquoi, il est juste de se pencher correctement sur la question, et de prendre conseil auprès de véritables érudits dans la Torah, afin de savoir comment agir.

Il y a environ 30 ans, les parents d’une jeune fille issue d’une famille qui n’était pas connue, s’opposaient au futur mariage de leur fille qui était sur le point d’épouser un homme craignant Hachem, et cette union était parfaitement appropriée.
Les parents de la jeune fille s’y opposaient fortement, et menaçaient de ne pas assister à ce mariage et de renier leur fille pour toujours.
La chose arriva aux oreilles de notre maître le Rav z.ts.l.
Le jour du mariage, dans l’après-midi, notre maître le Rav z.ts.l arriva au domicile des parents de la jeune fille par surprise, et il insista auprès des parents pour qu’ils acceptent de venir avec lui au mariage de leur fille. Il leur promit que ce serait lui en personne qui célèbrera le mariage et qu’il les honorerait par sa présence.
Il leur adressa toutes sortes de bénédictions, jusqu’à ce qu’ils acceptèrent de se rendre au mariage, pour la joie de tous les invités.
Le couple mérita d’ériger un foyer fidèle à la Torah au sein du peuple d’Israël.

Il faut encore préciser que tout ce que nous avons dit selon la Halacha, qu’il n’y a pas de devoir d’écouter les parents dans ce domaine, tout ceci n’est valable qu’à la condition où la conjointe choisie est une femme digne et pudique comme toutes les dignes filles d’Israël.
Mais si le fils désire épouser une femme qui n’est pas pudique, dont la famille n’est pas recommandable, et qu’un tel mariage cause de la peine et de la tristesse au père, le fils est dans ce cas tenu d’écouter son père, car un tel mariage causera la peine et la honte à ses parents, et il est dit dans la Torah :
אָרוּר, מַקְלֶה אָבִיו וְאִמּוֹ ... (דברים כז-טז)

Maudit soit celui qui traite avec mépris son père ou sa mère … (Dévarim 27-16)

De même, Its’hak Avinou ordonna à son fils Ya’akov de ne pas épouser une femme de Kéna’an, car ces gens étaient mauvais et fauteurs, et ils possédaient des qualités dépravées.

Mais si la jeune fille est une femme digne, le fils n’est pas tenu d’écouter son père, comme expliqué précédemment.

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