Nous avons expliqué qu’il faut utiliser pendant Péssa’h des ustensiles dans lesquels aucune substance de ‘Hamets n’a été absorbée. C'est-à-dire, des ustensiles neufs (ou que l’on utilise exclusivement à Péssa’h), ou bien des ustensiles qui ont été Cachérisés pour Péssa’h. En principe, le procédé de Cachérisation d’un ustensile respecte son mode d’utilisation.
Cachérisation d’assiettes
Des assiettes et des plats dans lesquels on déverse les aliments chauds de la marmite ou de la casserole ayant cuit (« Kéli Richon »), mais qui ne sont jamais eux même « Kéli Richon » (ils ne sont jamais sur le feu), leur procédé de Cachérisation correspond à leur mode d’absorption, il faudra donc verser sur toutes les surfaces de ces ustensiles de l’eau bouillante au moyen d’une bouilloire électrique, et ainsi il sera permis de s’en servir pendant Péssa’h.
Des ustensiles en porcelaine
Cependant, tout ceci est valable exclusivement pour les assiettes en plastique ou en métal. Mais pour des assiettes en terre, il n’y a aucun moyen de les Cachériser pour Péssa’h, car la sainte Torah atteste au sujet des ustensiles en terre qu’ils ne rejettent jamais ce qu’ils ont absorbé, comme il est dit : « Si elle (l’offrande de ‘Hattatt) a été cuite dans un ustensile en argile, celui-ci devra être brisé ».
La règle est la même au sujet d’ustensiles en porcelaine, il n’y a donc pas de possibilité de les Cachériser pour Péssa’h.
En l’année 5730 (1970), à l’époque où notre maitre le Rav z.ts.l occupait les fonctions de Grand Rabbin de Tel Aviv-Yafo, des propriétaires de salles de réceptions et des restaurateurs envisagèrent de Cachériser des ustensiles en porcelaine pour Péssa’h. Notre maitre le Rav z.ts.l leur envoya un message dans lequel il les informa que selon la Halacha il n’y a pas de possibilité de Cachériser de tels ustensiles pour Péssa’h. Il leur ordonna d’acheter des ustensiles neufs et spécifiques pour Péssa’h, et ce n’est que sous cette condition qu’il leur accorda l’autorisation d’ouvrir les salles et les restaurants pour Péssa’h. (Yalkout Yossef vol.3 page 399).
Le RADBAZ écrit (vol.3 chap.401) que les ustensiles en porcelaine ont véritablement le même statut que les ustensiles en argile, pour lesquels il n’y a pas de moyen de Cachérisation. Les grands décisionnaires approuvent son opinion sur ce point, et parmi eux, le Péri ‘Hadach, le Gaon Rabbi Eliyahou ISRAËL dans son livre Chéné Eliyahou, ainsi que le Gaon Rabbi ‘Haïm FALLAG’I dans son livre Mo’ed Lé-‘Hol ‘Haï, et d’autres …
Une poêle à frire
Une poêle dans laquelle on frit durant l’année des aliments ‘Hamets avec de l’huile, les décisionnaires débattent au sujet de sont statut : A-t-elle le statut d’une marmite dans laquelle on cuisine des plats ‘Hamets et pour laquelle la « Hag’ala » (l’immersion dans l’eau bouillante) suffit, ou bien a-t-elle le statut de grilles qui nécessitent pour leur Cachérisation le « Liboun » (passage au feu jusqu’à étincelles) étant donné que peu de liquide est utilisé?
Selon l’usage des Séfaradim, il est suffisant de Cachériser une poêle à frire pour Péssa’h par la Hag’ala (mais durant toute l’année, si la poêle à absorbé un goût alimentaire interdit, il faudra la Cachériser par Liboun total).
Mais selon l’usage des Achkénazim, il faudra – même pour Péssa’h – Cachériser une poêle à frire par le Liboun.
Notre grand maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que même selon l’usage des Achkénazim, il n’est pas nécessaire que la poêle rougisse au feu, il est suffisant de pratiquer un « Liboun léger », de sorte que la poêle devienne chaude au point où un brin de paille brûlerait s’il était déposé sur sa surface.
Le réfrigérateur
Il faut nettoyer très minutieusement le réfrigérateur, de sorte qu’il ne reste pas la moindre trace de ‘Hamets, et ensuite on pourra s’en servir pour Péssa’h sans la moindre crainte, car il n’a absolument pas absorbé d’interdit, puisqu’on s’en sert exclusivement avec des aliments froids.