Nos maîtres enseignent dans la Tossefta (Péssa’him chap.3) :
« On questionne et on enseigne les règles relatives à Péssa’h 30 jours avant Péssa’h. »
En se basant sur cet enseignement, les Rabbanim du peuple d’Israël ont toujours eu l’usage à toutes les générations d’enseigner en public en cette période entre Pourim et Péssa’h les règles relatives à la fête de Péssa’h, puisque chaque membre du peuple d’Israël se doit de maîtriser de nombreuses règles qui touchent la fête de Péssa’h, au sujet de la Cacherout des aliments et des ustensiles, ainsi qu’au sujet du Séder du soir de Péssa’h.
Définition du ‘Hamets
Il est dit dans la Torah au sujet de Péssah’ :
מַצּוֹת יֵאָכֵל אֵת שִׁבְעַת הַיָּמִים וְלֹא יֵרָאֶה לְךָ חָמֵץ וְלֹא יֵרָאֶה לְךָ שְׂאֹר בְּכָל גְּבֻלֶךָ. (שמות יג-ז)
Les Matsot seront consommées durant 7 jours, et il ne sera vu ni ‘Hamets, ni levain dans tes domaines. (Chémot 13-7)
La fermentation que la Torah interdit correspond au contact de la farine de l’une des 5 céréales du DAGAN (le blé ; l’orge ; le seigle ; l’avoine ; l’épeautre) avec de l’eau durant un certain laps de temps. Par ce contact s’opère une modification de la constitution intérieure de la farine et débute la fermentation.
Dès le début de cette fermentation, ce ‘Hamets devient interdit à la consommation et au profit, et il est également interdit à tout juif de le posséder chez lui durant Péssah’.
Les KITNIYOTT (les légumineuses)
Le riz et les diverses KITNIYOTT, comme les petits poids, les pois chiches, les haricots, le soja, les lentilles ou autres, sont autorisés à Péssah’, car il n’y a de ‘Hamets que lorsque l’aliment est fait à base de l’une des 5 céréales du DAGAN que l’on a cité plus haut. Or, les KITNIYOTT n’en font pas partie puisqu’ils sont de la catégorie des légumes.
Tout ceci, à la condition que l’on veille à vérifier le riz de sorte qu’il n’y a pas de grains de blé ou d’orge, ou d’autres céréales du DAGAN mélangés au riz, car il arrive parfois dans les régions où l’on fait pousser le riz, que les champs de blé ou d’autres céréales ‘Hamets se trouvent à proximité. De même, les sacs dans lesquels on transporte le riz, servent aussi à transporter les céréales ‘Hamets, qui peuvent ensuite se mélanger au riz et par cela, interdire tout un plat cuisiné avec ce riz.
C’est pourquoi, il est d’usage de trier le riz pour Péssa’h avec une grande vigilance et beaucoup de concentration, 3 fois consécutives, à un moment où les enfants en bas- âge ne se trouvent pas à proximité des personnes qui vérifient.
La tradition des Achkénazim et de quelques communautés Séfarades
À cause du risque de mélange de grains de céréales DAGAN avec les grains de KITNIYOTT, les Achkénazim ont la tradition de s’interdire les KITNIYOTT durant Péssa’h. C’est ainsi que les maîtres Achkénazim ont tranchés de façon catégorique l’interdiction de la consommation des KITNIYOTT pendant Péssa’h.
Cependant, cette interdiction ne s’est pas répandue dans la plupart des pays Séfarades. Un Séfaradi ne doit pas s’imposer de rigueur sur ce point pour plusieurs raisons.
Il y a aussi quelques Séfaradim très scrupuleux (essentiellement originaires d’Afrique du Nord) qui s’imposent également l’usage de s’interdire la consommation de riz durant Péssa’h, tout comme les Achkénazim.
Cependant, ils ne s’interdisent en général que le riz et non le reste des KITNIYOTT. Certains d’entre eux s’interdisent également les pois chiches.
Cette année 5785
Cette année, nous devrons expliquer un sujet Halachique supplémentaire qui se présente à nous.
En effet, cette année la veille de Péssa’h tombe un Chabbat, ce qui signifie que le Séder de Péssa’h tombe samedi-soir. Cela s’est produit plusieurs fois ces dernières année, et cela se reproduira dans une vingtaine d’années, en l’année 5805.
De nombreuses règles sont en vigueurs en conséquence à cette configuration du calendrier, et elles seront expliquées - avec l’aide d’Hachem - en leurs temps.