Question: Jusqu’à quelle est il permis de réciter le Chéma’ du matin?
Réponse: Concernant l’heure limite pour réciter le Chéma’ du matin, Rabbi Yéhochoua’ enseigne dans une Michna du traité Bérah’ott (9b) que l’on peut le réciter jusqu’à « la fin de la 3ème heure » du jour.
C'est-à-dire: en comptant depuis le début du jour 3 heures à la fin desquelles le temps de la récitation du Chéma’ du matin est passé. Ceci en raison du fait que la Torah précise au sujet de la lecture du Chéma’: « A ton coucher et à ton lever », ce qui correspond à l’heure à laquelle les gens vont se coucher le soir, et à l’heure à laquelle les gens se lèvent de leurs lits le matin. Ce temps se prolonge le matin durant les 3 premières heures du jour. La limite de ce temps est elle-aussi une ordonnance de la Torah (selon l’opinion de la majorité des décisionnaires), comme toutes les limites d’accomplissement des devoirs religieux ordonnés par la Torah.
Comment calcule-t-on les « 3 heures »?
Les 3 heures dont nous avons parlé sont en réalité des « heures saisonnières ».
C'est-à-dire: diviser le nombre d’heures qui séparent l’aube de la sortie des étoiles (selon certains, les heures qui séparent le lever du soleil de son coucher) en 12 parties égales, de sorte que chaque partie représente maintenant « une heure » qui sera relativement plus longue en été qu’en hiver.
Quoi qu’il en soit, les heures limites du Chéma’ apparaissent dans les différents calendriers diffusés en tout endroit par des gens de Torah.
A partir de quand doit-on compter les 3 heures?
Ceci fait l’objet d’une divergence d’opinion parmi les décisionnaires:
Selon certains décisionnaires, il faut compter les 3 heures depuis l’heure de l’aube qui intervient environ 1 heure avant le lever du soleil. Cette opinion est celle du Maguen Avraham, partagée par de nombreux autres décisionnaires.
Selon d’autres décisionnaires, il faut compter ces 3 heures depuis l’heure du lever du soleil. Cette opinion est celle du RAMBAM, exprimée dans une responsa. Elle est partagée par le Gaon de Vilna et d’autres décisionnaires.
Du point de vue de la Halacha, il est juste de s’imposer la rigueur sur ce point, et de compter ces heures depuis l’heure de l’aube, conformément à l’opinion du Maguen Avraham.
Cependant, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit qu’en cas de situation extrême, on peut s’autoriser à compter ces heures depuis l’heure du lever du soleil, conformément à l’opinion du Gaon de Vilna.
Actuellement en Israël, l’heure limite du Chéma’ selon l’opinion du Maguen Avraham est environ 8h20, et selon l’opinion du Gaon de Vilna, environ 9h.
[En France actuellement, selon le Maguen Avraham, environ 9h35, et selon le Gaon de Vilna, environ 10h20.]
Tout homme craignant Hachem doit s’imposer de réciter le Chéma’ avant son heure limite puisqu’il s’agit d’une obligation ordonnée par la Torah. Même si l’on va prier plus tardivement, on doit avoir la vigilance de réciter le Chéma’ dès le début de la prière afin de s’acquitter de son devoir, et on le récitera de nouveau durant l’office, même si son heure limite sera déjà passée.
Dans la prochaine Halacha, nous expliquerons – avec l’aide d’Hachem – jusqu’à quand peut-on prier l’office du matin.