Question : Une personne a oublié de réciter les Birkot Ha-Cha’har le matin, et ne s’en souvient que dans l’après-midi, peut-elle encore les réciter ?
Réponse : Dans la précédente Halacha, nous avons écrit que les femmes sont tenue de réciter les Birkot Ha-Cha’har (bénédictions du matin).
Nous avons rapporté les propos cités dans les Responsa des Guéonim selon lesquels les femmes sont tenues de réciter ces bénédictions, car elles ne font pas parties de la catégorie « Mitsvot ‘Assé Chéhazéman Guéréama » (devoirs religieux liés à des laps de temps limites) desquelles les femmes sont exemptes, les bénédictions du matin sont au contraire indépendantes du temps.
A partir de là, notre maitre Rabbénou Ovadia YOSSEF z.ts.l prouve que la Mitsva des bénédictions du matin n’est pas limitée à un laps de temps précis.
Même si on ne les a pas récitées le matin, et qu’on s’en souvient seulement dans l’après-midi, après ‘Hatsot (la moitié de la journée), on est encore autorisé à les réciter, car si l’on ne dit pas ainsi, il faudrait considérer les Birkot Ha-Cha’har comme une Mitsvat ‘Assé Chéhazéman Guérama (un devoir religieux lié au temps), comme la lecture du Chéma’ où la Torah dit : « A ton couché et à ton levé ».
Or, les femmes sont exemptes du Chéma’, comme nous l’avons expliqué antérieurement.
Par conséquent, puisque les Guéonim ont écrit que les femmes sont elles-aussi soumises à l’obligation des bénédictions du matin, nous sommes obligés de dire que leur temps dure toute la journée.
C’est pourquoi, il semble que même s’il est une Mitsva de les réciter le matin, malgré tout, en cas d’oubli ou par erreur, on peut les réciter durant toute la journée.
Cependant, dans le Siddour ‘Ets ‘Haïm, le Gaon de Lissa écrit que les bénédictions du matin sont rattachées exclusivement au matin, et après 4 heures (en heures saisonnières) depuis le lever du soleil, il est impossible de les réciter, comme pour les bénédictions de la lecture du Chéma’ que l’on ne peut plus réciter au-delà de 4 heures (saisonnières) depuis le lever du soleil.
Dans son livre Sefer Ha-‘Haïm, le Gaon Rabbi Chélomo KLUGUER écrit que l’on peut réciter les Birkot Ha-Cha’har que jusqu’à ‘Hatsot Ha-Yom (l’heure de la moitié de la journée), mais on ne peut plus les réciter en après-midi.
Selon leurs propos, les femmes seraient exemptes des bénédictions du matin puisqu’elles dépendent d’un laps de temps.
Mais en réalité, selon l’opinion de la majorité des décisionnaires, le moment de réciter les bénédictions du matin se prolonge durant toute la journée, et ces bénédictions ne dépendent absolument pas d’un laps de temps limite.
Telle est l’opinion du Gaon de Vilna rapportée dans le livre Ma’assé Rav.
Telle est l’opinion du Gaon Rabbi Ichma’el Ha-COHEN dans son livre Chou’t Zéra’ Emett.
Telle est également l’opinion de nombreux autres de nos maitres les A’haronim (en réalité, il existe d’autres arguments pour dire que même si l’on ne peut pas réciter les bénédictions du matin durant toute la journée, malgré tout, elles ne sont pas considérées comme Mitsvot ‘Assé Chéhazéman Guérama, mais nous ne pouvons pas nous étendre davantage sur ce point).
Dans son livre Michna Béroura, le Gaon ‘Hafets H’aïm écrit lui aussi que l’on ne doit pas les réciter après ‘Hatsot Ha-Yom (la moitié de la journée), mais dans son livre Ma’hané Israël – qui fut rédigé pour les soldats juifs enrôlés de force dans l’armée russe – il écrit qu’en cas de nécessité, on peut autoriser à les réciter, même après ‘Hatsot Ha-Yom.
Nous pouvons constater qu’il pense lui aussi que selon la Halacha, le moment des bénédictions du matin se poursuit durant toute la journée.
Par conséquent, sur le plan pratique, on doit veiller à réciter les bénédictions du matin chaque matin avant la prière de Cha’harit.
Les femmes doivent elles aussi veiller à cela.
Malgré tout, s’il arrive d’oublier de réciter ces bénédictions, on peut encore les réciter durant toute la journée.