Il est enseigné dans la Guémara Chabbat (25b):
Il est une Mitsva de se laver à l’eau chaude la veille de Chabbat.
Les décisionnaires écrivent que même celui dont la Torah est la seule occupation, doit légèrement diminuer son étude pour aller se laver la veille de Chabbat, afin de pénétrer Chabbat de façon agréable, en étant propre.
Il faut être vigilant et ne pas se laver à une heure très proche de l’entrée de Chabbat, afin de ne pas risquer de transgresser le Chabbat, et aussi afin de ne pas pénétrer le Chabbat dans la panique.
Lorsqu’il était jeune, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l avait l’usage d’aller chaque vendredi à la synagogue « Tsofiof » à Jérusalem, car c’est là que se trouvait la grande et riche bibliothèque du Gaon Rabbi Yossef YEDID Ha-Lévy z.ts.l, qui avait émigré de la ville d’ALEP (Syrie), et qui était devenu très pauvre (voir la fin de cette Halacha, dans la conclusion). Jusqu’à ce que des généreux notables de la communauté des Bou’harim (juifs originaires de Boukhara en Ouzbékistan) se soucièrent de sa dignité et lui offrirent de nombreux livres dans lesquels il puisse étudier.
Notre maitre le Rav z.ts.l raconta qu’il avait l’habitude de prendre avec lui un fruit pour la journée du vendredi – comme une banane par exemple, ou bien quelques biscuits – et ainsi, il étudiait durant toute la journée à la synagogue « Tsofiof ». Parfois, le Gaon Rabbi Ben Tsion ABBA CHAOUL z.ts.l se joignait à lui, et il raconta que notre maitre le Rav z.ts.l étudiait jusqu’à proche de l’entrée de Chabbat, c’est alors que Rabbi Ben Tsion et notre maitre le Rav z.ts.l retournaient chez eux pour se laver en l’honneur de Chabbat. Il arrivait souvent que notre maitre le Rav z.ts.l continuait à étudier seulement « encore quelques minutes », et au final, il se « réveillait » de son étude si profonde que lorsque l’assemblée était sur le point de dire « Mizmor Lé-David » qui précède l’accueil du Chabbat (Kabbalat Chabbat).
Malgré tout, il est très juste de se laver exclusivement le vendredi, et non le jeudi, afin que l’on puisse distinguer que ce lavage est réalisé en l’honneur de Chabbat.
Cependant, le Mordéh’i écrit que si l’on ne peut pas se laver le vendredi en journée, il est permis de le faire le jeudi soir, ou même le jeudi en journée, tant que l’on n’a pas d’autre possibilité, car lorsque le lavage est le plus rapproché de Chabbat, il est davantage reconnaissable qu’il est en l’honneur de Chabbat.
Nos maitres le Baït H’adach et le H’YDA citent ses propos.
A partir de là, si l’eau de la maison est chauffée par le Doud Chémech (énergie solaire) et qu’il n’est pas possible à tous les membres du foyer de se laver le vendredi, on pourra laver les enfants en bas âge le jeudi, et les adultes se laveront le vendredi.
Le Din est le même pour le fait de se faire couper les cheveux, si l’on désire le faire, il est une Mitsva de se faire couper les cheveux le plus proche possible de Chabbat.
De même pour celui qui taille sa barbe, il est une Mitsva de le faire le plus proche possible de Chabbat.
Si l’on ne peut pas se faire couper les cheveux le vendredi, on peut le faire le jeudi.
Le Din est le même pour se couper les ongles, il est une Mitsva de le faire la veille de Chabbat, en l’honneur de Chabbat.
Au sujet de se couper les ongles, le RAMA écrit au nom du ABOUDARHEM que lorsqu’on se coupe les ongles, il ne faut pas les couper dans l’ordre, l’un après l’autre, car cela peut entraîner un danger. Il faut les couper dans l’ordre 4.2.5.3.1 pour la main gauche, et 2.4.1.3.5 pour la main droite. De nombreux autres décisionnaires écrivent qu’il faut adopter cet usage au moins Léh’atéh’ila (à priori).
Cependant, notre maitre le H’YDA écrit que notre maitre le ARI zal, à qui tous les secrets de la Torah ont été dévoilés, ne veillait pas à cela, et il coupait ses ongles dans l’ordre, l’un après l’autre. De même, il coupait les ongles des mains et des pieds le même jour, alors qu’une opinion prétend que cela peut également entraîner un danger. Si notre maitre le ARI zal ne prenait pas ces choses là en considération, il est certain qu’il n’y a pas le moindre danger en cela.
C’est pourquoi, nous avons l’usage de couper les ongles dans l’ordre, l’un après l’autre, et nous coupons les ongles des pieds et des mains le même jour.
En conclusion: Il est une Mitsva de se laver à l’eau chaude la veille de Chabbat. Il faut rapprocher ce lavage le plus possible de Chabbat, c'est-à-dire, se laver le vendredi. S’il est impossible de le faire vendredi, on le fera jeudi soir, ou bien jeudi en journée.
Il est une Mitsva de se faire couper les cheveux le vendredi lorsque c’est nécessaire.
De même, il est une Mitsva de se couper les ongles la veille de Chabbat.
Selon notre usage, on se coupe les ongles l’un après l’autre, et nous ne prenons pas en considération la mis en garde indiquée par certains ouvrages sur ce point.
Et puisque nous avons fait mention (en début de nos propos) du Gaon Rabbi Yossef YEDID Ha-lévy z.ts.l, on raconte que lorsqu’il arriva à Jérusalem, il se trouvait dans une situation matérielle extrêmement précaire. Il rencontra le Gaon Rabbi Avraham ‘Haïm ‘ADESS z.ts.l, et lui expliqua sa situation difficile. Rabbi Avraham lui répondit:
« Je connais plusieurs notables de la communauté des juifs originaires de Boukhara (Ouzbékistan), et je vais leur parler rapidement afin qu’ils te nomment en tant que leur Rav et qu’ils se soucient de toi. »
Au bout de quelques jours, Rabbi Yossef YEDID se tourna de nouveau vers Rabbi Avraham ‘ADESS et lui demanda:
« Qu’en est-il des notables dont tu m’as parlé ? »
Rabbi Avraham lui répondit:
« Il y avait 3 généreux notables avec lesquels j’avais l’intention de parler : l’un est décédé, l’autre est retourné à Boukhara, et le 3ème a perdu toute sa fortune. »
Rabbi Yossef YEDID lui répondit:
« Alors un verset des Téhilim s’est réalisé en moi : « Ne placez pas votre confiance dans les généreux, dans l’homme impuissant à secourir. Son souffle se retire de lui, il retourne à sa terre: le jour même ses projets sont anéantis. » (Téhilim 146).
J’ai eu confiance en des généreux, et chacun des 3 termes du verset s’est accompli. L’un est décédé (« Son souffle se retire de lui »), le 2ème est retourné à Boukhara (« il retourne à sa terre »), et le 3ème à perdu toute sa fortune (« le jour même ses projets sont anéantis ») » …