Le Gaon Rabbenou Yossef ‘HAÏM de Bagdad z.ts.l (auteur du Ben Ich ‘Haï) écrit dans son livre Ben Ich ‘Haï (Paracha de Vaychla’h) que les femmes ne disent pas le Tikoun ‘Hatsot, en conformité avec ce qu’il écrit lui-même dans une Responsa publiée dans un autre de ses livres, Chou’t Rav Pe’alim (Sod Yécharim part.1 chap.9). C’est ainsi que lui a également répondu le Gaon Rabbi Eliyahou MANI z.ts.l (le Rav de ‘Hevron à la fin du siècle dernier), que nous n’avons jamais ni vu ni entendu qu’une femme dise le Tikoun ‘Hatsot. L’auteur du Ben Ich ‘Haï ajoute lui-même d’autres raisons à cela selon la Kabbala. L’un de ses arguments est que le Tikoun ‘Hatsot est essentiellement constitué de versets du TANA’H (la Bible). Or, selon notre maître le ARI Hakadoch, on ne doit pas lire le TANA’H la nuit. Et même si les hommes disent eux le Tikoun ‘Hatsot, il y a une différence au niveau Kabbalistique entre l’homme et la femme vis-à-vis de la lecture du TANA’H, la nuit.
Cependant, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l réfute ses propos, en disant que dès lors qu’il y a une nécessité de lire des versets du Tehilim (qui fait partie du TANA’H) la nuit, comme c’est le cas pour le Tikoun ‘Hatsot, il n’y a absolument aucune crainte de les lire la nuit, même selon la Kabbala, particulièrement, lorsque l’on dit ces Tehilim à partir de l’heure précise de ‘Hatsot et pas avant.
Il n’y a donc aucune différence entre l’homme et la femme sur ce point.
Qui plus est, lorsqu’on lit les Tehilim dans un contexte de prière et de supplication (comme pour un malade), et non dans un contexte d’étude, on peut tout à fait autoriser la lecture des Tehilim pendant la nuit.
Par conséquent, au point de vue pratique, il est souhaitable et convenable que les femmes, elles aussi, disent le Tikoun ‘Hatsot chaque nuit lorsqu’elles sont éveillées à l’heure précise de ‘Hastot (la moitié de la nuit). Ne nous privons pas de cet usage précieux ! N’oublions pas que c’est par le mérite de femmes vertueuses (Tsadkaniyot) qu’Israël fut délivré d’Egypte, et qu’il est appelé à être délivré !
Nous avons précisé antérieurement que lors de l’année de la Chémita, nous ne disons que le Tikoun Leah (la 2ème partie du Tikoun ‘Hatsot) uniquement, sans le Tikoun Ra’hel.
Les soirs de Chabbat et de Yom Tov, nous ne disons pas du tout de Tikoun ‘Hatsot.
Nos maîtres les Kabbalistes se sont longuement étendus sur l’importance de dire le Tikoun ‘Hatsot, et ce fut l’usage de nos Rabbanim Séfaradim, de toutes générations confondues et en tout endroit. Ils l’ont toujours récité avec beaucoup de ferveur et dans une grande concentration, afin d’éveiller la Miséricorde Divine, pour qu’Hachem nous prenne en pitié, qu’il reconstruise pour nous le Beit Hamikdach, et qu’il nous relève de la poussière de notre misère. Toute personne qui s’afflige sur Jérusalem, méritera de voir sa réjouissance.