Question : Lorsque l’encadrement de la porte est fait de métal (comme les portes d’acier fréquentes de nos jours) et qu’il est donc impossible d’y fixer la Mézouza à la porte avec des clous, peut-on la fixer avec de la colle forte ?
Réponse : La Torah nous ordonne de fixer la Mézouza à chaque porte de la maison, sur les linteaux de la porte. Le linteau correspond à ce qu’on appelle de nos jours l’encadrement. C’est là – dans l’espace de l’encadrement - qu’il faut fixer la Mézouza conformément au Din.
Nous allons à présent expliquer de quelle façon doit-on fixer la Mézouza, et s’il est impératif de la fixer avec des clous, ou bien est-il permis de la fixer avec de la colle forte ou autre.
Le RAMBAM écrit : « On doit rouler la Mézouza (le parchemin où est écrit le texte extrait de la Torah) depuis la fin de la ligne jusqu’à son début, puis on la place dans un étui, un roseau ou un morceau de bois (comme les étuis de Mézouza en vente de nos jours). Ensuite, on la fixe au linteau de la maison avec des clous, ou bien on creuse l’intérieur du linteau et on y place la Mézouza. »
On constate des propos du RAMBAM qu’il est nécessaire de fixer la Mézouza correctement au moyen de clous, ou en la plaçant à l’intérieur du linteau.
Mais il semble qu’avec un contact trop faible, on n’est pas quitte de l’obligation de fixer la Mézouza, puisqu’elle n’est absolument pas fixée au linteau.
C’est ainsi que tranchent le TOUR et MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h.
Notre maître le Mordé’hi écrit au nom de Rabbenou Chimchon qu’il faut fixer la Mézouza correctement dans le mur (dans le linteau), mais si l’on se contente de la suspendre sans la fixer, la Mézouza n’est pas valide, car selon le Din, la Mézouza doit être « fixée », et un simple contact ne suffit pas pour qu’elle soit considérée comme « fixée ».
Cependant, nous apprenons dans la Guémara Ména’hot (34a) à partir de différentes analyses de versets, qu’il faut écrire la Mézouza sur un parchemin exclusivement.
La Guémara ajoute que si nous n’avions pas de source écrite pour nous enseigner l’obligation d’écrire la Mézouza sur un parchemin, nous aurions pensé qu’il est suffisant de graver le texte de la Mézouza sur une pierre et fixer la pierre dans le linteau.
Nous constatons que le fait d’écrire la Mézouza sur une pierre et de fixer cette pierre dans le linteau ne constitue pas un manque vis-à-vis de la « fixation » de la Mézouza, mais seulement vis-à-vis du fait que dans de telles conditions la Mézouza n’est pas « écrite sur un parchemin ».
La fixation d’une pierre dans un mur se fait bien évidemment avec du plâtre ou du mortier ou bien de la colle forte, mais certainement pas avec des clous.
À partir de là, il est certain qu’il n’y a pas d’obligation de fixer impérativement la Mézouza avec des clous, mais on peut aussi le faire avec de la colle forte, car un tel collage est considéré comme une fixation de qualité.
Par conséquent, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l tranche dans son livre Chou’t Yé’havé Da’at qu’il est permis de fixer la Mézouza avec de la colle forte, car même dans ces conditions la Mézouza est considérée comme « fixée » à la porte.
אֹמֵר לַדֶּבֶק טוֹב הוּא ... (ישעיהו מא-ז)