Halacha pour dimanche 14 Elul 5781 22 août 2021

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

S’assoir dans l’espace des quatre coudées de celui qui prie

De nombreuses règles relatives à la prière prennent leur source dans l’épisode raconté au début du livre de Chémouel, au sujet de H’anna, la mère de Chémouel Ha-Ramati, qui alla au Beit Ha-Mikdach pour prier Hachem afin qu’il lui accorde un enfant. Et en effet, par la force de sa prière, elle eut le mérite de mettre au monde un enfant saint, le prophète Chémouel.

L’interdiction de s’assoir à proximité d’une personne qui prie 
Dans le traité de Bérah’ott (page 31b), la Guémara déduit à partir de se qu’a dit H’anna à ‘Eli Ha-Cohen pendant sa prière: « Je suis la femme qui se tient debout avec vous », que l’on n’a pas le droit de s’assoir dans l’espace des quatre coudées de celui qui prie la prière de la ‘Amida.
Cela signifie que lorsqu’une personne prie la ‘Amida, il est interdit de s’assoir dans ses 4coudées. La mesure de quatre coudées est proche de 2 mètres.

Concernant cette Halah’a, il n’y a pas de différence entre être assis devant celui qui prie ou sur ses cotés, car tant que l’on est dans l’espace des 2 mètres, il est interdit de s’y assoir, il faudra donc s’éloigner un peu pour s’assoir. Il est évident qu’il n’y a aucune différence sur cette règle, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme qui prie, dans tous les cas il est interdit de s’assoir dans ses 4 coudées.

La raison à l’interdit 
Il existe une divergence d’opinions entre nos maîtres les Richonim (décisionnaires de l’époque médiévale) concernant la raison de ce Din. Le Ba’al Halah’ott Guédolott écrit que la raison à cela repose dans le fait que la Chéh’ina (la présence divine) réside dans les quatre coudées de celui qui prie la ‘Amida, et en respect de celle-ci il est interdit de s’y assoir. C’est ainsi que laisse entendre aussi le Zohar que la raison pour laquelle il est interdit de s’assoir dans cet espace est dû au respect de la Chéh’ina.

Notre maître le TOUR écrit que la raison de ce Din est due au fait qu’il n’est pas convenable qu’une personne se tienne devant Hachem en recevant sur lui le joug divin, alors qu’une autre est assise en toute sérénité sans rien faire.

Selon le Méiri, le fait de s’assoir dans les 4 coudées de celui qui prie peut lui engendrer une gêne qui l’empêchera de se concentrer durant sa prière.
Selon le Séfer Ha-Mih’tam, il est interdit de s’assoir à proximité de celui qui prie, afin que celui qui prie avec ferveur et qui est amené à pleurer durant sa prière n’ait pas honte du fait qu’une personne l’ai vu en train de pleurer.

S’assoir derrière une personne qui prie 
Concernant l’assise à l’arrière de celui qui prie, cela dépendra des avis mentionnés plus haut sur les raisons de ce Din, car si l’on dit que la raison est due au respect de la Chéh’ina cela sera interdit, car la Chéh’ina est dans tout l’espace des 2 mètres autour de celui qui prie. Mais selon l’avis de ceux qui expliquent que la raison du Din vient du fait que cela peut déranger celui qui prie ou bien pour qu’il n’ait pas honte s’il pleure pendant sa prière, il n’y a pas lieu d’interdire de s’assoir derrière, car dans ce cas, aucune des deux raisons n’existe puisque celui qui prie ne voit pas celui qui est assis derrière lui.

Du point de vue de la Halah’a, notre maitre le RAMBAM écrit (chap.5 des règles relatives à la prière) qu’il est interdit de s’assoir « aux côtés de celui qui  prie ».
Ses propos semblent indiquer qu’il soit autorisé de s’assoir à l’arrière de celui qui prie. De même, MARAN écrit dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.102) qu’il est interdit de s’assoir dans les 4 coudées de celui qui prie « aussi bien devant lui que sur les côtés ». Il semble également qu’il est permis de s’assoir à l’arrière. C’est ainsi qu’écrivent plusieurs décisionnaires des générations récentes et contemporaines, qu’il faut comprendre les propos de MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’ dans ce sens. Cependant, certains imposent la rigueur sur ce point.
Par conséquent, la personne qui s’impose la rigueur de ne pas s’assoir à l’arrière d’une personne qui prie est digne de La Bénédiction.
Selon l’usage des Achkénazim, il faut interdire de façon évidente de s’assoir derrière une personne qui prie, puisque c’est ainsi que tranche notre maitre le RAMA dont les Achkénazim ont accepté les décisions Halah’aiques.

S’assoir à proximité de l’officiant 
A partir de tout cela nous apprenons aussi qu’il en est de même pour celui qui veut s’assoir à proximité de l’officiant lorsque celui-ci répète la ‘Amida, il est donc interdit de le faire sauf s’il se trouve en dehors de l’espace des 2 mètres de l’officiant, comme le fait remarquer notre maître Rabbénou ‘Ovadia Yossef z.ts.l dans son livre Chou’t Yéh’avé Da’att (vol.5) où il précise que même ceux qui ont pour habitude de s’assoir pendant la répétition de la ‘Amida, devront faire attention de ne pas s’exposer au problème d’être assis dans l’espace des 2 mètres de celui qui prie.

Conclusion: Il est interdit de s’assoir dans l’espace des 2 mètres de celui qui prie la ‘Amida, que ce soit devant lui ou sur ses côtés. Certains s’imposent la rigueur de ne pas s’assoir même à l’arrière de celui qui prie. La règle est la même concernant le fait de s’assoir à proximité de l’officiant lorsqu’il répète la ‘Amida.

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