Question: À sujet de la Bérah’a de « Chékah’a Lo Bé’olamo », doit-on réellement réciter cette Bérah’a ? Si c’est le cas, quand doit-on la réciter ? Doit-on la réciter avec Chem Ou-Malh’out (A.D.O.N.A.Ï Elohénou Mélèh’ Ha’Olam)?
Réponse: Il est enseigné dans la Guémara Bérah’ot (58b):
Lorsqu’on voit des créatures de bel aspect, on doit réciter la Bérah’a de « Chékah’a Lo Bé’olamo » (« qui possède autant dans son monde »).
Cette Halah’a est tranchée par le RIF, le RAMBAM, le ROCH et les autres Richonim, ainsi que par MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.225). On peut déduire des propos de MARAN qu’il en est ainsi même lorsqu’on voit un non-juif particulièrement beau d’aspect, car même lorsqu’on voit un animal particulièrement beau, on doit également réciter cette Bérah’a.
Le ‘Arouh’ Ha-Choulh’an écrit qu’il s’agit ici de créatures non seulement particulièrement belles, mais surtout qui s’illustrent par leur beauté. La vision de telles créatures entraîne une telle impression, qu’il est justifié de réciter cette Bérah’a à ce moment-là.
Par conséquent, on ne récite pas systématiquement cette Bérah’a à chaque vision d’un homme particulièrement beau, mais seulement lorsqu’il s’agit d’un homme dont l’aspect est d’une beauté exceptionnelle. De même pour un animal dont la beauté est exceptionnelle.
Nous avons expliqué dans le passé qu’il est interdit de regarder le visage d’un Rach’a (un impie). On peut donc poser la question, comment peut-on réciter la Bérah’a de « Chékah’a Lo Bé’olamo » lorsqu’il s’agit d’un non-juif qui n’observe pas les 7 Mitsvot des enfants de Noah’ ?
Malgré tout, une simple vision sans regarder avec insistance, ne constitue pas un interdit comme nous l’avons expliqué. C’est pourquoi lorsqu’on se contente de « voir », c'est-à-dire, une simple et brève vision, un homme particulièrement beau, même s’il s’agit d’un Racha’, on doit réciter la Bérah’a de « Chékah’a Lo Bé’olamo ».
Nous avons également expliqué que toute Bérah’a qui ne comporte pas Chem Ou-Malh’out (A.D.O.N.A.Ï Elohénou Mélèh’ Ha’Olam), n’est pas considérée comme une Bérah’a.
Il en est donc de même pour la Bérah’a de « Chékah’a Lo Bé’olamo », qu’il faut également réciter avec Chem Ou-Malh’out (A.D.O.N.A.Ï Elohénou Mélèh’ Ha’Olam), au même titre que pour toutes les Bérah’ot.
Malgré tout, il ne faut pas réciter cette Bérah’a à chaque fois que l’on voit une créature particulièrement belle – même si elle s’illustre par sa beauté – mais uniquement la première fois où l’on voit une telle créature. Par exemple, une personne à qui se présente l’occasion de voir un homme particulièrement beau et qui s’illustre par sa beauté, ou bien un cheval d’une beauté exceptionnelle, cette personne est autorisée à réciter la Bérah’a de « Chékah’a Lo Bé’olamo », mais elle n’aura plus jamais le droit de réciter cette Bérah’a à l’avenir. Même si cette personne voit de nouveau une créature particulièrement belle, elle n’a plus le droit de réciter cette Bérah’a, excepté si elle voit une créature dont l’aspect est encore plus beau que la créature précédente, dans ce cas la personne est autorisée à réciter de nouveau cette Bérah’a.
Le Eliya Rabbah écrit qu’il est expliqué dans la Guémara qu’il faut réciter cette Bérah’a même lorsqu’on voit une femme de bel aspect. Même s’il est interdit de regarder la beauté d’une femme, malgré tout, les autres femmes sont autorisées à réciter cette Bérah’a en voyant une belle femme. De même, un homme à qui se présente l’occasion de voir simplement, c'est-à-dire, d’une simple et brève vision, une femme qui est particulièrement belle, est autorisée à réciter cette Bérah’a en voyant cette femme, car une vision de ce type ne constitue aucun interdit, puisque la seule vision interdite c’est le regard profond et attentif, mais lorsqu’il s’agit d’une simple vision naïve, elle ne représente aucun interdit.
En conclusion: La Bérah’a de « Chékah’a Lo Bé’olamo », doit être récitée avec Chem Ou-Malh’out (A.D.O.N.A.Ï Elohénou Mélèh’ Ha’Olam). Il faut la réciter lorsqu’on voit une créature belle d’aspect, ou lorsqu’on voit un homme, une femme ou bien un animal particulièrement beaux. Si l’on a récité cette Bérah’a, on ne peut plus jamais la réciter sauf si l’on voit de nouveau une autre créature d’une beauté encore plus grande que celle de la précédente.