Question: Si la porte des toilettes est ouverte, et que l’on voit les toilettes depuis le salon, est-il permis de prononcer des paroles de Torah dans le salon, et est-ce que telle est la règle pour les Achkénazim?
Réponse: Nous avons expliqué hier qu’au même titre qu’il est interdit de lire le Chéma’ face à un excrément, ainsi il est interdit de lire le Chéma’ ou prononcer des paroles de Torah ou réciter une bénédiction ou autre, lorsqu’on est face à des toilettes, c'est-à-dire, face à la cuvette des toilettes.
MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h (chap.83-1) écrit:
« Il est interdit de lire le Chéma’ face à des toilettes, même si l’on a retiré l’excrément. Et il me semble que ceci ne concerne que des toilettes sans parois, mais s’il y a des parois, même si l’excrément s’y trouve encore, il est permis de lire face à ces toilettes à proximité, s’il n’y a pas de mauvaise odeur ».
MARAN nous apprend ici que malgré le principe selon lequel il est interdit de lire le Chéma’ face à des toilettes, ceci ne concerne que le cas où les toilettes sont sans parois, comme c’était le cas dans les temps anciens où ils avaient un endroit particulier dans les champs où ils allaient soulager leurs besoins naturels. Mais s’il y a des parois, comme c’est le cas de nos jours où nous avons des pièces particulières pour les toilettes, il est permis de lire le Chéma’ face à cette pièce sans crainte.
De même, si la porte des toilettes est ouverte, et que l’on peut voir les toilettes depuis le salon, il est malgré tout permis de lire le Chéma’ dans un tel cas, ou de réciter un bénédiction ou prier, car la cuvette se trouve totalement dans un autre domaine, et le fait que l’on voit l’espace des toilettes ne suffit pas à interdire de lire le Chéma’ (cependant, si l’on voit la cuvette depuis le salon, il semble que l’on doit interdire. Voir Salmatt ‘Haïm chap.104).
Bien évidement, tout ceci à la condition où il n’y a pas de mauvaise odeur, car si une mauvaise odeur se dégage des toilettes, il est impossible de lire le Chéma’ tant que l’on ne s’est pas éloigné de 4 coudées (2 M) depuis l’endroit où l’on ne sent plus l’odeur.
Concernant la précision s’il en est ainsi pour les Achkénazim, en réalité certains décisionnaires rejettent l’opinion de MARAN sur ce point, et pensent que même s’il y a des parois aux toilettes, il est malgré tout interdit de lire le Chéma’ lorsqu’on est face aux toilettes. Mais le Gaon auteur du ‘Hazon Ich (O.H chap.17) et d’autres décisionnaires des dernières générations écrivent que toute la rigueur préconisée par certains décisionnaires sur ce point n’est valable que lorsque les parois des toilettes sont comme elles l’étaient dans les générations passées, c'est-à-dire destinées uniquement aux toilettes (comme une cabane indépendante des murs de la maison), et elles sont sales par conséquent. Mais de notre époque où les murs des toilettes sont aussi les murs des pièces mitoyennes de la maison, et ne sont pas destinés uniquement aux toilettes, selon tous les avis il est permis de lire le Chéma’ lorsqu’on est face aux toilettes.
Il semble qu’il en est ainsi concernant notre question, si la porte des toilettes est ouverte, on peut autoriser à lire le Chéma’ lorsqu’on est face aux toilettes, puisque l’on n’est pas véritablement face à la cuvette, mais uniquement face à l’espace des toilettes qui sont entourés de parois, ce qui en fait un domaine complètement à part, il faut donc permettre dans ce cas.
En conclusion: Si la porte des toilettes est ouverte sur une autre pièce, il est permis de lire le Chéma’ ou autre, à la condition qu’il n’y a pas de mauvaise odeur, et que l’on ne voit pas la cuvette. Mais à l’intérieur des toilettes, il est strictement interdit ne serait ce que penser à des paroles de Torah.