Il est enseigné dans les Pirké Avot (chap.4):
Rabbi Lévitass de Yavné dit : Sois très humble.
Notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l commente dans son livre ‘Anaf ‘Ets Avot (page 246):
Les grands des générations, les génies de la Torah au sein du peuple d’Israël se sont illustrés par leur qualité d’humilité.
Constatons le à travers ce qui est rapporté dans le livre ‘Houtt Ha-Méchoulach au sujet des Guéonim Rabbi ‘Akiva IGUER et Rabbi Moché SOFER (le ‘Hatam Sofer).
En effet, le Gaon Rabbi Daniel PROSTIZ (un membre du Beit Din du ‘Hatam Sofer) proposa en Chiddou’h (proposition de mariage) la fille du Gaon Rabbi ‘Akiva IGUER au ‘Hatam Sofer (en remariage, puisque le ‘Hatam Sofer était veuf de sa première épouse).
Ne connaissant pas la jeune fille, le ‘Hatam Sofer rédigea une lettre à l’attention du Gaon Rabbi ‘Akiva IGUER en lui demandant des renseignements sur sa fille, sur son tempérament et ses qualités.
Le Gaon Rabbi ‘Akiva IGUER répondit au courrier en décrivant sa fille de façon élogieuse, qu’il s’agissait d’une jeune fille qui craint Hachem de manière très scrupuleuse, qu’elle était belle aussi bien d’aspect qu’intérieurement.
Mais il conclu sa lettre avec une remarque:
« Cependant, votre âme pure désire pleinement accomplir les enseignements de nos maitres, et mettre en application ce qui est enseigné (Péssa’him 49a):
Un homme doit toujours être disposé à vendre tout ce qu’il possède afin d’épouser la fille d’un Talmid ‘Ha’ham (un érudit dans la Torah), et je crains – malheureusement – de ne pas être parvenu au niveau d’être qualifié de tel. »
Le ‘Hatam Sofer répondit à cette lettre:
« Vos propos au sujet des qualités de votre fille me sont aussi fiables que cent témoins. Cependant, je suis embarrassé en raison d’un enseignement de nos maitres (Péssa’him 49b) : Un homme doit toujours être disposé à vendre tout ce qu’il possède afin de marier sa fille à un Talmid ‘Ha’ham, et je doute d’avoir atteint ce niveau, et d’être digne de devenir votre gendre. »
En définitif, Rabbi Daniel PROSTIZ réussi à convaincre les deux Guéonim, et ainsi, de marier la fille d’un Talmid ‘Ha’ham à un Talmid ‘Ha’ham.
Quel exemple d’humilité!
Il est également rapporté dans la Guémara Yoma (87b) et Sanhédrin (7b):
Lorsque Rav (l’un des premiers sages de l’époque des Emoraïm) voyait un groupe de gens qui l’accompagnait en signe de respect, il se disait un verset :
« Même si stature montait jusqu’au ciel, et sa tête atteindrait les nuages, aussi sûrement que ses excréments, il périrait sans retour, ceux qui le verraient diraient : où est-il ? » (Iyov 20-6 et 7).
Ce qui signifie l’insignifiance que Rav avait à ses propres yeux.
De même, nous avons vu sur notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, lorsqu’il pénétrait sur le lieu d’un événement, lorsque toute l’assemblée présente se levait et chantait en son honneur des chants qui faisaient son éloge, notre maitre le Rav z.ts.l se murmurait à lui-même un verset:
« Que le pied de l’orgueil ne me guide point » (Téhilim 36-12).
Nous avons également entendu d’une personne fiable que lorsque notre maitre le Rav z.ts.l se rendit à Mexico, on lui fit un véritable honneur digne des rois. L’une des personnes qui l’accompagnait - qui se trouvait derrière lui - constata que notre maitre le Rav z.ts.l murmurait quelque chose. Il tendit son oreille et entendit notre maitre le Rav z.ts.l se dire à lui-même:
« Ovadia! Tu n’es que poussière et cendre ! »
Le livre « Noheg Katson Yossef » (sur les traditions de la Yéchiva de Porat Yossef et des Yéchivot Séfarades de Jérusalem, écrit par notre ami le Rav Its’hak DEBDA Chlita) rapporte en ces termes:
« J’ai entendu de la bouche du Rav Méïr SOUDRI que chaque jour à la fin de l’étude à la Yéchiva (Porat Yossef), lorsque les étudiants rentraient chez eux, le célèbre Gaon Rabbi Ovadia YOSSEF z.ts.l (qui était à cette époque un jeune étudiant) tournait dans toute la salle d’étude et ramassait les livres laissés sur les tables par certains étudiants. Il les rangeait chacun à sa place. Tel était son usage, et ainsi, il prodiguait du bien au Chamach et aux responsables du rangement. »
Dans le livre « Avir Ha-Ro’im » volume 3, nous nous sommes longuement étendu sur le sujet de l’humilité.
Si de tels géants de la Torah – qui ont consacré toute leur vie à l’étude de la Torah et au service divin – se sont malgré tout illustré par leur humilité dans leur comportement, à fortiori nous-mêmes ! Nous ne devons pas exprimer le moindre orgueil et surtout pas penser que nous sommes digne de quoi que ce soit. Nous devons mettre en pratique le verset:
« Que mon âme soit comme la poussière envers tout le monde. »